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18/09/2022 03:17
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LE CREUSOT : "Les coeurs d'acier" ont battu à L'arc

550 personnes ont assisté à la projection de l'excellent film réalisé par La Baraque TV.
Le déroulement de l'affaire Creusot Loire" est minutieusement exposé au travers de témoignages des principaux acteurs de l'époque.
Remarquable. Tel est le mot qui revenait le plus souvent à la fin de la projection du film «Les cœurs d’acier, 1984 Le Creusot», ce samedi soir à l'Arc. Car en effet, cette réalisation de La Baraque TV (voir notre article ici) qui était projetée dans le cadre des Journées du Patrimoine, est en tous points remarquable.
Remarquable dans la clarté son exposé, car il n'est pas facile de rendre compte d'une situation aussi complexe dans son fonctionnement et douloureuse dans ses répercussions que l'a été le dépôt de bilan de Creusot Loire.
Remarquable par la qualité du travail de recherche parmi de très nombreuses archives.
Remarquable enfin dans sa réalisation car construire un film de deux heures basé essentiellement sur des témoignages sans lasser le public n'est pas chose aisée. Pourtant Pascal Josserand et Vinicio Bertocci, les réalisateurs, ont parfaitement réussi leur coup et sont parvenus à créer, à partir de quinze heures de rushes, une production rythmée et vivante.

Dans la salle, 550 personnes étaient présentes, nouvelle preuve de l'attachement des Creusotins pour leur ville, pour leur usine, pour leur passé et leur histoire. Des Creusotins, mais aussi des Montchaninois, car l'histoire de Creusot Loire, c'est aussi celle de la fonderie de Montchanin, embarquée dans la même galère. Par les témoignages des principaux acteurs de l'époque, qu'ils soient politiques comme Camille Dufour, Max Deschampt ou André Billardon, syndicaux comme Albert Bondoux, Guy Gigoux, Yvon Puzenat, Evelyne Rogowicz, Jacques de Masin et d'autres, ou journalistiques comme Alain Bollery et Attilio Manerin, le public a pu revivre pas à pas les étapes qui ont mené jusqu'au tristement fameux 28 juin 1984, jour du dépôt de bilan de Creusot Loire, puis la souffrance, la mobilisation et la lutte des ouvriers qui a suivi. Une lutte pleine de détermination, avec ses blocages de gares, de routes et d'autoroute, mais une lutte d'une grande dignité, avec fermeté mais sans violence, qui va finalement aboutir au morcellement de l'usine et au tissu industriel que connaît Le Creusot aujourd'hui.

Dans un court discours avant la projection, Jérémy Pinto, qui représentait le Maire du Creusot David Marti, s'est félicité de ce "patrimoine de la mémoire", de cette fresque complète alliant travail documentaire sur des événements et émotion, comme une photographie de l’époque qui sera donc conservée grâce à ce film.
Les réalisateurs Pascal Josserand et Vinicio Bertocci ont quant à eux tenu à remercier les témoins et ont exprimé une pensée pour Max Deschampt, Jacques de Masin et Jean-Paul Lebeault, décédés depuis. Ils ont précisé que le parti pris choisi pour ce film a été de réaliser une compilation de témoignages, sans analyse personnelle.

Il convient de noter que l'intégralité des quinze heures de rushes sera disponible gratuitement sur le site de La Baraque TV.
Christophe Bouillet