Recherche
Pour nous joindre
alain.bollery@orange.fr
SMS au 06.98.82.18.88
Pour votre publicité sur
Creusot-infos, un seul numéro
06 62 80 46 68
> Saone et Loire > SAONE ET LOIRE
09/10/2023 03:17
7067 lectures

SAONE ET LOIRE : «Mobilisation générale» pour les métiers du nucléaire, qui vont recruter 100.000 personnes

«Le nucléaire c’est l’avenir»… «Ce n’est pas un gros mot»… «Il faut accroitre et amplifier la formation»… «90% des formations mènent aux métiers du nucléaire»… «On est face à un défi extraordinaire»… Le nucléaire incontestablement fait de plus en plus consensus en Saône-et-Loire et plus particulièrement à Chalon sur Saône et au Creusot.
Il a le sens de la formule Olivier Tainturier, le Sous-Préfet de Chalon sur Saône. En lançant «Mobilisation générale», il a finalement résumé en deux mots l’ensemble des discours que l’on a pu entendre, vendredi matin, au Lycée Léon Blum au Creusot, au sujet de la relance de la filière nucléaire et de ses besoins considérables en main d’œuvre.
La filière doit en effet recruter 100.000 collaborateurs en dix ans. La Saône et Loire est évidemment au premières loges. Mais peut il en être autrement. Le Creusot est le berceau du nucléaire civil en France et avec Chalon sur Saône, constitue la figure de proue de la filière nucléaire en France, pour ne pas dire dans le monde.

Les productions «made in Saône et Loire» sous le label de Framatome sont aujourd’hui plébiscitées bien au-delà des frontières hexagonales et européennes. En ce sens, Bernard Fontana, le PDG de Framatome a eu mille fois raison, de redonner le nom de Framatome aux établissements. Car l’ADN du nucléaire en France c’est bien Framatome.
«Le Creusot, Framatome et le nucléaire sont indissociables» avait-il ainsi affirmé dans une interview à creusot-infos (cliquez ici), en soulignant aussi pourquoi il avait décidé de reprendre le nom de Framatome.
Aujourd’hui il n’est plus honteux de parler du nucléaire. Les salariés de Framatome, que ce soit au Creusot, à Saint-Marcel, à Chalon sur Saône, sont fier de leur entreprise et fiers de travailler pour la filière.
Quand Framatome recrute – ce que le groupe faire en permanence – la direction des ressources humaines a pour habitude d’expliquer qu’elle recrute dans tous les métiers. On a pour habitude de dire que tous les chemins mènent à Rome. Eh bien 90% des formations peuvent mener au nucléaire.
C’est ce que l’on appelle la coloration des formations. Entendez, par exemple, qu’un Bac Pro en comptabilité ou en secrétariat peut parfaitement déboucher sur une embauche à Framatome ou dans une des entreprises de la filière nucléaire qui, il faudra souvent le rappeler, a pour ambition de recruter 10.000 personnes par an, pendant 10 ans, pour pourvoir à ses besoins. Pour remplacer les départs en retraite. Mais aussi pour accompagner sa croissance constante. Framatome est d’ailleurs aujourd’hui le premier employeur en Saône et Loire. Et devrait avantageusement conforter sa place. Cela donne encore plus de relief à la «Mobilisation générale» lancée par Olivier Tainturier. Et encore plus de sens au lancement officiel de l’Université des Métiers du Nucléaire, que le Président de la République, Emmanuel Macron, avait appelée de ses vœux, lors de sa venue au Creusot le 8 décembre 2020. Et pour laquelle David Marti, maire du Creusot, avait immédiatement candidaté, assurant qu’elle se devait d’être au Creusot et à Chalon sur Saône. C’est chose faite.
Pour Eric Tourte, délégué du pôle emploi et innovation pour EDF Bourgogne – Franche-Comté, «Il faut maintenant adapter la carte des formations, pour continuer à répondre aux besoins des entreprises».  C’est aussi le sens des parrainages mis en place par le Lycée Léon Blum, ainsi que Dominique Sonival l’a expliqué. Ils permettent aux jeunes de mettre un premier pied en entreprise et ainsi de mieux cerner les besoins sur le territoire.
A.B.

David Marti

Maire du Creusot, président de la Communauté Urbaine
«Je suis très heureux de ce lancement au Lycée Léon Blum qui a tout ce qu’il faut pour préparer aux métiers du nucléaire. J’ajoute que le nucléaire, il y a bien longtemps que l’on en parle. On le fait avec le territoire voisin. C’est un enjeu avec les énormes investissements qui sont réalisés. Les besoins sont énormes. Pendant des années, le nucléaire était mal vu. Il était mal vu d’en parler. Nous on n’a pas arrêté. On a persisté en disant que le nucléaire c’est l’avenir. Nous avons été visionnaires car aujourd’hui on a besoin du nucléaire pour le développement durable et pour la décarbonation.
Pour le volet formation, nous avons revendiqué d’être dans l’Université des métiers du nucléaire, jusqu’aux contrôles non destructifs, mais aussi pour métallurgie des poudres. Aujourd’hui, il s’agit de soutenir et d’amplifier ce que nous avons soutenu. Nous nous devons d’être fort dans le nucléaire et dans la formation. C’est d’ailleurs pour cela que nous travaillons avec l’UIMM pour la création d’un centre de formation, dans les anciens ateliers de Jaurès. C’est aussi le sens de Hub & Go pour accueillir des starts up dont certaines seront tournées sur le nucléaire. La France doit redevenir un grand pays industriel».
 
 

Sébastien Martin

Président du Grand Chalon
«Oui il y a nécessité d’accroitre et d’amplifier la formation. Car je rappelle que l’enjeu c’est 10.000 recrutements par an. Le plan de relance lancé par le Président de la République nous obligé. Mais il faut aussi que les Régions s’impliquent. Nucléaire, ce n’est pas un gros mot. On attend un discours fort. 48 formations existent déjà. Entre Chalon sur Saône et Le Creusot, c’est du gagnant / gagnant, comme on l’a mesuré sur les contrôles non destructifs.
La réindustrialisation sera un fleuve au long cours. La tendance doit se poursuivre sur la durée. On a besoin de matière grise supplémentaire pour ancrer les jeunes sur notre territoire».
 
 

Hélène Badia

Présidente de l’Université des Métiers du Nucléaire
«C’est une étape importante. Pour pouvoir recruter 100.000 personnes, il faut travailler sur l’attractivité des métiers. 90% des formations ne sont pas spécifiques à un seul métier mais mènent aux métiers du nucléaire.. L’objectif est bien une adaptation des formations aux demandes des industriels. Le plan c’est attirer, recruter et former. Et pour cela, il faut de l’attractivité. Les bourses de 600 euros vont dans ce sens et le Lycée Léon Blum est un très bon partenaire pour la nécessaire coloration des formations» ?
 
 

Marie-Isabelle Gautron-Carlot

Proviseure du Lycée Léon Blum
«Nous avons la particularité d’offrir une filière nucléaire. Et nous avons pour ambition d’informer les élèves de seconde des parcours qui peuvent être envisagées dans l’industrie et dans le nucléaire. Nous sommes un lycée pilote, avec cinq boursiers, même si les recrutements sont difficiles».
 
 

Isabelle Laugerette

Secrétaire générale de l’UIMM 71
«La formation est un enjeu partagé et c’est pour cela que l’on travaille pour amener plus de jeunes aux métiers de l’industrie. Nous sommes en complémentarité dans un mix de formations».
 
 

Rémy Rebeyrotte

Député de Saône et Loire
«Quand en 1992, André Billardon disait que le nucléaire était une énergie écologique, il provoquait un tollé. On a bien évolué. Depuis que le 8 décembre 2020 Emmanuel Macron dit son souhait de voir la création de l’Université des Métiers du Nucléaire, le travail a été formidable, et notamment les engagements de David Marti et Sébastien Marti. On est aujourd’hui face à un défi extraordinaire».
 
 

Olivier Tainturier

Sous-préfet de Chalon sur Saône
«Mobilisation générale. Oui mobilisation générale pour relancer la filière industrielle et nucléaire. C’est le même combat. Il faut former. Il faut que les formés rentrent dans les filières et y restent et cela c’est du domaine des employeurs. Ce sont des enjeux croisés».
 
Alain BOLLERY