
La biennale de l’économique et de l’innovation a été marquée, jeudi en fin d’après-midi, par une importante conférence sur «Territoires et Industrie». Le Creusot et ses industries ont donc été à la fête.



Organisé en partenariat avec la Gazette des Communes et l’Usine Nouvelle, ce temps fort a été constitué de tables-rondes qui ont surtout été l’occasion pour les intervenants d’affirmer des convictions fortes, autant sur l’industrie, que sur le territoire et que sur Le Creusot qui est bien l’épicentre, le réacteur du renouveau du nucléaire. Le Creusot est un peu la Silicon Valley de France, avec des perspectives économiques et industrielles prometteuses. L’enjeu ce sont les recrutements, les mobilités, mais aussi l’habitat. C’est ce qui a été expliqué et démontré.
David Marti
Maire du Creusot, Président de la
Communauté Urbaine Le Creusot - Montceau
«Les entreprises privées et la puissance publique doivent travailler ensemble. Sur ce territoire, la réindustrialisation s’effectue en fait depuis 40 ans. Et nous savons combient l’Université est liée au développement économique» a lancé David Marti, en introduction des témoignages qui se sont succédé, jeudi en fin d’après-midi, dans le grand amphithéâtre du Centre Universitaire Condorcet.
Le Président de la Communauté Urbaine a aussi insisté sur la place de la femme et de l’homme dans le tissu industriel. Avant de lister les enjeux du territoire : Le logement, les mobilités, les services publics, et «apporter ce que veulent les entreprises. Et d’insister : «Très clairement, l’habitat c’est la priorité.
Nous avons ici des perspectives durables pour des décennies avec les investissements dans le nucléaire. Avec des milliers d’emplois en direct ou en indirect.
En fait, l’avenir de notre territoire, c’est une Silicon Valley française. Avec de l’enseignement supérieur, de la recherche, le développement de formations, et de la production. Vernir travailler ici offre des garanties. Si je dit cela, c’est que dans les Ministres, quand on me parle du Creusot, on me dit «Territoire du futur».
Jérôme Durain
Sénateur de Saône et Loire
Conseiller régionale de Bourgogne - Franche-Comté
Présenté par l’animateur, comme un «bébé Montebourg», Jérôme Durain a d’abord répliqué pour dire qu’il avait bien grandi. Avant de souligner que, pour la Région, «le premier enjeu c’est d’avoir des gens bien formés. Il faut amener des compétences pour accompagner la réindustrialisation, former les demandeurs d’emplois. Et pour ces objectifs, nous travaillons avec l’Etat. Avec la volonté d’adapter les formations aux besoins des territoires. La région doit être souple par rapport aux besoins.
Accompagner, c’est soutenir le territoire».
Rodolphe Roy
Vice-Président de Nuclear Valley
Dirigeant de l’entreprise ATS
«Nous sommes ici sur des projets à 30 ou 40 ans et les carrières peuvent être envisagées sur le long terme.
Quels sont les obstacles ? Le plus difficile est d’attirer les jeunes dans les filières techniques. Il faut donc réenchanter l’industrie.
La mission de Nuclear Valley est d’abord d’accompagner les entreprises. Y compris pour des levées de fonds. Nous avons ainsi soutenu 23 projets et 6 ont déjà réussi. L’innovation est au cœur de nos PME.
Il y a 170 formations sur les nos territoires et elles sont remplies à seulement 50%. Le problème c’est l’attractivité.
Alain Di Crescenzo
Président des CCI de France

«43% des emplois créés en 23023 sont des emplois industriels.. Sur les 171 produits qui ont été identifiés, 300.000 emplois pourraient être créés avec un gain de 30 milliards pour le PIB.
L’industrie de demain sera verte ou elle ne sera plus. Prenons le comme une opportunité. C’est quand on prend les virages que l’on gagne. C’est fondamental de travailler sur l’industrie verte».
Bénédicte Ganivet
Directrice d’Alstom au Creusot
«Le Creusot c’est l’ADN de l’industrie. La qualité du travail ici c’est une des forces du territoire. Notre entreprise, ce sont des femmes et des hommes. Nous avons une dimension humaine pour fabriquer les bogies qui sont des pièces essentielles. Pour les TGV ils vont être utilisés à 300 km/heure.
Nous avons recruté 117 personnes en 2023 et cette année ce sera 80. C’est un défi permanent. Nous avons aujourd’hui 800 salariés. Nous devons travailler collectivement pour attirer ds gens, pour nos ambitions industrielles».
Cédric Chauvy
Directeur d’Industeel Creusot
«J’ai vécu l’affaire Creusot Loire dans la vallée de l’Ondaine. Mon premier job a été au Creusot. Et quand je suis arrivé, j’ai été agréable surpris. Ici il y a une force. Quand on est en centre ville, on a une vue sur l’industrie. La force des entreprises c’est leurs spécialités. Nous faisons de l’orfèvrerie, car nous sommes capables de prendre des commandes de seulement dix tonnes.
Il a fallu trois crises pour que l’on se décide à relancer le nucléaire. Pour supprimer notre consommation de gaz, il nous faut des process, une capacité de production, mais il faudra aussi nous amener l’électricité. Cela il faut l’anticiper.
Décarboner notre industrie va nous offrir de la pérennité. Nous sommes en train de réaliser un investissement qui sera unique en Europe. Il s’agit d’une coulée continue verticale.
Cela-dit, la Chine nous appelle le pays des lois. Par exemple, Framatome a plus d’exigences qu’aux Etats Unis»
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Christophe Pellereau
Chef du projet emploi et recrutement chez Framatome
«Quand j’ai dit à ma cheffe à La Hague que j’avais envie de changer d’horizon, elle m’a dit va en Bourgogne. J’ai eu un choc incroyable. Et aujourd’hui je n’ai aucune envie de quitter cette région. On vit bien au Creusot et on a ici des opportunités extraordinaires.
Face aux défis, il faut une mobilisation générale pour convaincre des jeunes. Un des défis, ce sont des transports attractifs. Plus personne ne doit rester inactif. Il faut aller chercher et convaincre les élèves, dès la 4ème ou la 3ème. Nous devons nous rapprocher du monde enseignant. Aujourd’hui, à Framatome, on réalise des pièces de qualité premium dans de très grandes dimensions. Nous sommes les seuls au monde à réaliser certaines pièces»
Jean-Claude Lagrange
Président de l’agence économique régionale
«Les formations c’est pour toute l’industrie. Ce sera le cas pour l’entreprise de joaillerie qui va s’installert».
Vincent Thomas
Président de l’Université

«Nous avons des stratégies en ligne avec les activités des entreprises. L’Université de Bourgogne, ce sont six campus. Nous ne devons pas être prestataire des territoires, mais, mais partenaire».
Marie-Guite Dufay
Présidente du Conseil Régional
de Bourgogne Franche-Comté
«Il faut unir nos forces, sinon on n’arrive pas à grand-chose. Il y a de l’ADN industriel dans cette région. Les investisseurs recherchent des territoires qui ont de l’industrie. Et nous sommes la région la plus industrielle de France. Il fait réconcilier les parents avec l’industrie. Il faut travailler les liens entre l’école et l’entreprise. Il faut montrer et prouver que l’on aime notre industrie. La Région peut sans doute porter la communication sur la richesse des métiers. Ici au Creusot nous sommes dans un cœur industriel fort.
Dans notre région, l’hydrogène va générer 2000 emplois.
Nous sommes la plus petite région de Frande, mais la 5ème qui attire les investisseurs, alors qu’on devrait être au 13ème rang. Notre vrai souci aujourd’hui c’est la démographie. C’est pour cela que l’on va chercher des ménages en Ile de France».
Alain BOLLERY



