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19/09/2021 03:17
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SAONE-ET-LOIRE : Michel Suchaut fait chevalier dans l'Ordre National du Mérite

C'est des mains d'André Billardon que le Président de la CCI de Saône-et-Loire a reçu une distinction méritée.
Dans quelques semaines il tournera une nouvelle page de sa vie. Michel Suchaut, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saône-et-Loire, a en effet décidé de ne pas postuler pour la présidence de la nouvelle chambre consulaire qui va rassembler les CCI de Côte-d’Or et de Saône. Lui qui a œuvré à ce rapprochement aurait pu prolonger son bail. Mais il n’est pas du style à s’accrocher. Pas certain cependant que Michel Suchaut va disparaître des écrans radar. On devrait continuer à le voir s’engager au service des autres, ce qui aurait été son fil conducteur tout au long de son investissement personnel autant que de son engagement professionnel. Car on ne peut pas dire que Michel Suchaut est resté les deux pieds dans les mêmes sabots depuis qu’il a été en âge d’apprendre.

Ce qui justifie très amplement que samedi 18 septembre il a été fait Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.
Le «Mérite» pour un vrai méritant, cela a du sens et il arrive parfois que les observateurs de la vie publique se demandent ce que certains récipiendaires ont bien fait pour mériter le mérite. Alors forcément, la cérémonie qui a eu lieu samedi 18 septembre en fin de matinée, avait de fortes justifications.
Elle s’est déroulée dans les locaux de la CCI à Chalon-sur-Saône, en présence de Julien Charles, préfet de Saône-et-Loire, de Marie Mercier, sénatrice de Saône-et-Loire, de Rémy Rebeyrotte, député de Saône-et-Loire, mais aussi de Gilles Platret, maire de Chalon sur Saône, de Sébastien Martin, 1er vice-président du conseil départemental et Président du Grand Chalon, de Marie-Claude Barnay, présidente du Grand Autunois Morvan, de Bernard Lacour, président de la Chambre d’Agriculture et évidemment d’André Billardon, ancien Ministre, chevalier de la Légion d’Honneur qui a remis le «Mérite» à Michel Suchaut… Une vieille connaissance.
Il y a avait donc du monde, mais pas que des personnes de 1er rang. Car des amis avec qui il partage le café le matin, comme le peintre Christian Segaud, ou Bruno Chaignon, le Président de Creusot Cyclisme, avaient aussi été invités…
C’est Pascal Leyes, directeur général de la CCI qui a ouvert le bal des discours, avant de laisser la parole à Joëlle Arnoult, la présidente de l’Ordre du Mérite en Saône-et-Loire. Ce fût alors le tour d’André Billardon, avant que Michel Suchaut y aille aussi d’un discours mêlant humour et ironie, tout en maîtrise, à l’image de son judo ou de son karaté, dont il est ceinture noire.
Si l’ancien chef d’entreprise a été fait Chevalier dans l’Ordre National du Mérite, sur proposition du 1er Ministre, ce n’est pas vraiment le fait du hasard. Car il restera l’audacieux entrepreneur qui a cru à la téléassistance, qui l’a promue partout en France, pour faire de l’entreprise Vega, devenu Vitaris, après avoir été appelée Attendo, le numéro un Français.
Et vous pouvez chercher en Saône-et-Loire des PME numéro un dans leur domaine, il n’y en a pas beaucoup. Il l’a surtout fait en mettant toujours au centre des valeurs, dont celle de l’humanisme. Ce qui donne encore plus de raison à ce «Mérite» si justement mérité.
Alain BOLLERY
(Photos Alain BOLLERY)

Pascal Leyes

«C’est une grande joie pour moi de vous accueillir, Michel, entouré de votre épouse, de vos frères, de vos proches, de vos amis, de tous ceux qui veulent aujourd’hui vous manifester leur reconnaissance, leur attachement et je n’en doute pas, leur admiration.
C’est également avec beaucoup de plaisir que j’accueille, au sein de notre Chambre de Commerce et d’Industrie, Monsieur André BILLARDON, dont on connaît la passion et le soutien qu’il porte en particulier au monde industriel.
Je tiens aussi à vous remercier, Michel, d’avoir choisi l’hôtel consulaire pour cette cérémonie et de m’accorder le privilège du mot d’accueil de vos invités. Vous montrez, une fois de plus, l’attachement que vous portez au monde économique, à notre territoire et plus spécialement à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saône-et-Loire.  
Je me souviens encore très bien de notre première rencontre, il y a 5 ans. Presque jour pour jour, lorsque vous vous êtes porté candidat à la Présidence de la CCI 71. Depuis ce temps, j’ai appris à découvrir et surtout à apprécier vos qualités et mérites, votre engagement, votre optimisme et la confiance que vous accordez à la CCI.
A partir de maintenant, permettez-moi de faire, exceptionnellement, une entorse au protocole et j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur pour l’avenir de ma carrière professionnelle, car j’aimerais prendre la parole à votre place pour parler au nom de tous les élus et tous les collaborateurs de la CCI de Saône-et-Loire.
Vous avez donc pris votre fonction de Président à la CCI de Saône-et-Loire à l’automne 2016, avec l’enthousiasme, l’implication et surtout l’optimisme qui vous caractérisent et qui nous ont permis de travailler ensemble, en harmonie, pendant ces 5 dernières années. Votre solide expérience de chef d’entreprise, combinée à une ceinture noire de karaté pour mieux faire face aux éventuelles situations difficiles, et votre engagement dans le monde de l’emploi ont été des atouts considérables pour mener à bien les énormes chantiers qui ont marqué votre mandat.
Et oui, 5 années d’un mandat qui n’a pas été épargné par les difficultés. Nous avons connu des moments difficiles mais aussi de nombreux succès. Tout d’abord, des situations compliquées comme celle des réductions drastiques de la ressource fiscale de notre CCI, pour lesquelles vous avez, sans attendre, décidé d’engager un chantier important de réduction de coûts et de développement du chiffre d’affaires. Vous avez également, au même moment, porté le projet ambitieux de la création de la future CCI Métropole de Bourgogne que vous avez lancé aux côtés de Xavier Mirepoix, président de la CCI Côte d’Or Dijon Métropole, tout en préservant les intérêts du département et en prenant le soin de créer avec brio, un nouveau modèle de développement économique de proximité au service des entreprises et des collectivités locales dans un esprit « décloisonné » et moderne.
Sans oublier, la crise sanitaire qui a frappé l’ensemble de nos entreprises depuis mars 2020 et pour laquelle, vous avez immédiatement positionné la CCI comme partenaire en proposant des solutions et des outils adaptés.
Comme je vous le disais, votre mandat aura été marqué aussi par de nombreux succès. Je ne peux les citer tous mais il convient de mentionner en particulier, la création de la nouvelle école EGC Centre Est avec le rapprochement des deux campus à Chalon-sur-Saône et à Bourg-en-Bresse, la mise en place de solutions innovantes et performantes pour nos plateformes multimodales de Mâcon, Chalon et Pagny en Côte d’Or, votre soutien au CFA automobile, aux activités de formation, à celles mutualisées avec la CCI 21, à celles nécessaires à la création et à l’accompagnement des entreprises et toutes celles indispensables pour assurer ces missions.
Votre présidence aura donc été marquée comme celle de toutes les adaptations, expérimentations et transitions. Quel formidable exemple, vous nous avez donné et transmis !
Président humain, tout en restant exigeant, mais aussi Saône-et-Loirien de cœur et Creusotin de naissance, vous êtes très attaché à votre territoire. En effet, c’est dans la ville du Creusot où vous êtes né, où vous vous êtes formé après un passage à Cluny, où vous avez créé votre entreprise en 1988. Rien d’étonnant alors que vous soyez à plus forte raison, attaché à ce territoire et aux entreprises et que vous les défendiez toujours avec autant d’ardeur et de détermination.
Mais, votre ouverture d’esprit et votre curiosité dépassent également les frontières de notre département et vous amènent à découvrir le monde en tant qu’infatigable voyageur et randonneur.
Je crois aussi savoir que votre passion pour les lettres, l’art, l’analyse économique conjugués à une excellente maîtrise des enjeux financiers, vous a permis de publier des écrits dans des magazines spécialisés et divers ouvrages. Côté communication, vous ne pouvez être que bien conseillé puisqu’une personne très proche de vous, vous épaule inlassablement : Martine, votre épouse, que je tiens à remercier vivement pour nous avoir permis de mobiliser une grande partie de votre temps lors de ce mandat à la présidence de la CCI.
Avant de passer la parole à Monsieur le Ministre, qui dans quelques instants va vous remettre les insignes de l’Ordre National du Mérite, je m’autorise en tant que porte-parole des élus de cette chambre, membres titulaires et membres associés et des collaborateurs, de souligner l’immense plaisir que nous avons, toutes et tous, à travailler à vos côtés et surtout à vous dire combien est apprécié, au-delà de votre efficacité, l’humilité, mais aussi l’humanité, dont vous faites constamment preuve y compris dans l’analyse des dossiers les plus complexes.
Permettez-moi de façon anticipée de vous renouveler mes chaleureuses félicitations pour cette distinction qui récompense l’investissement dont vous faites preuve au quotidien au service de la CCI, des entreprises et de l’économie de notre région et de vous dire par anticipation, combien elle est bien méritée !»


André Billardon

«Parler de Michel Suchaut est une chance, le décrire est une gageure. Une chance, car c’est l’occasion d’évoquer une multitude de sujets, comme l’ascenseur social d’un jeune creusotin de la Montagne du Nom, une économie de service qui nait, l’insertion de publics en difficulté, l’autonomie des anciens et l’action publique.
Une gageure, aussi, car comment faire émerger lien entre toutes les facettes d’une vie, le fil conducteur d’une existence autant marquée par la diversité.
Il faut écouter Michel, comme je l’ai fait, parler des personnes qui ses références. Le grand-père tailleur de pierre à Bouvier, le père tourneur à CM1 et sa mère au service des personnes, un métier si indispensable que notre société s’honorerait à valoriser davantage par reconnaissance.
Et puis, il y a ses mentors. Jean-Marie Maublanc, ingénieur en Corrèze, entrepreneur atterri à Saint-Gengoux, puis au Creusot ; Et Daniel Puymèges, le philosophe inspecteur des affaires sociales, également corrézien. Improbable rencontre, et il y a de l’émotion dans la voix quand Michel Suchaut en parle. Je ne saurai oublier un autre philosophe, Jean-Claude Beaune, qui met ses connaissances et ses réseaux au service de l’Ecomusée du Creusot, aux côtés d’un autre Creusotin qui depuis a fait un chemin exceptionnel, qui impressionne et dont on parle avec respect : Christian Bobin.
Au cœur d’un tel aéropage, Michel apporte sa capacité de synthèse. Toues les sujets abordés l’intéressent, le rendent curieux et souvent le passionnent. Sa formation initiale l’y a préparé. Elle conditionnera le suite. Ecoles spéciales, écoles Schneider, lycée Jean Jaurès et de Cluny avec un Bac C, l’Université jusqu’à un DEA, avec les sciences économiques. Un DEA qui portait sur les discours monétaires et financiers. S’ouvre alors une séquence très intéressante pour lui. C’est là qu’intervient Christian Bobin. Michel Suchaut entre dans la vie active en devenant le secrétaire général de l’Institut Jean-Baptiste Dumay, qui se consacre à la recherche sur la civilisation industrielle. On est là à la rencontre de sa philosophie, de l’économie technique ou financière et de l’histoire. Il faut se souvenir du rayonnement de la revue Milieu…
En 1988 commence la grande aventure de la téléassistance. Michel Suchaut, Daniel Puymèges, Jean-Marie Maublanc se rencontrent et réfléchissent, quand Le Creusot est confrontée à sa survie et qu’il faut réinventer la ville privée de son histoire.
Le trio talentueux peut apporter sa contribution à l’émergence de la télésurveillance des biens qui précède celle de la télé-alarme, pour le maintien à domicile des personnes…
Michel Suchaut lance Vega, à savoir Veille Electronique et Gestion d’Alarmes. Les débuts sont difficiles, mais Michel Suchaut sait que le marché est là. Le nombre d’abonnés peine à croitre, mais le dirigeant s’accroche, persévère et la petite entreprise de 2 salariés va devenir leader national.
Dans cette marche en avant, Michel Suchaut a su conserver à l’entreprise sa qualité d’origine, celle d’une entreprise creusotine, créée au temps de la crise économique locale, tout en l’accompagnant avec clairvoyance et ambition, dans une mondialisation qui peut contribuer à de belles réussites.
On peut voir dans le parcours une valeur partagée qui a favorisé l’émergence d’une culture d’entreprise que l’on retrouve lorsque Michel est qualifié de patron social...
Michel Suchaut est porteur d’une économie mixte, ce qui en fait un chef d’entreprise  atypique.
Faut il voir comme point d’orgue de son parcours de patron, la confiance que lui accordent ses pairs en l’élisant Président de la CCI en 2016. Il y accède comme chef de file du MEDEF.  Il siège au titre du groupement des employeurs pour la qualification et l’insertion.
Il convient de souligner son engagement pour le formidable enjeu qui a consisté à maintenir l’existence d’abord, la vitalité ensuite du tissu économique confronté à la COVID. On a constaté sa belle résistance grâce au mesures gouvernementales, à l’accompagnement décentralisé et à la présence actives d’institutions comme la CCI. Le satisfécit que j’adresse à son Président devrait être de nature à faire taire bien des grognons.
Michel Suchaut a dédié se distinction à ses collaborateurs. Une part revient à son épouse, ancienne de l’Ecomusée.
Michel Suchaut s’est engagé pour la chose publique, mais le moment n’était pas le plus favorable. Je fais le pari que maintenant les sujets plaçant l’homme au centre de leur objet social, sauront l’intéresser».


Michel Suchaut

«Je voudrais tout d’abord vous remercier pour votre présence à cette cérémonie : amis, famille, collègues de Tunstall Vitaris, membres et collaborateurs de la CCI, élus et officiels. Surtout André Billardon d’avoir bien voulu accepter de me remettre ces insignes et Joëlle Arnoult d’avoir si bien officié comme elle a maintenant l’habitude de le faire.
Je suis très touché par cette marque de reconnaissance de la République française. J’avoue avoir été surpris de recevoir cette décoration sur proposition du Premier Ministre car je n’étais pas au courant de cette demande. J’ai été informé par téléphone par un membre éminent de notre compagnie consulaire, membre de la Légion d’Honneur qui m’a appelé le 1er janvier 2021 de très bonne heure pour m’annoncer la nouvelle. Les conditions sanitaires n’ayant pas permis d’organiser cette remise de décoration au cours du premier semestre, nous nous retrouvons donc aujourd’hui dans de meilleures conditions grâce en particulier au déploiement de la vaccination.   Cette cérémonie de remise de décoration est un des grands moments républicains qui subsistent. Ces moments sont devenus en effet de plus en plus rares : plus de remise de prix scolaires, plus de certificat d’études, de conseil de révision.   La République souffre d’un manque de sacralisation et c’est ce qui la rend vulnérable face à la montée des fondamentalismes.
Cette décoration qui m’est remise aujourd’hui, je la dédie à l’entreprise que j’ai dirigé pendant trente ans à tous les collaborateurs, associés, dirigeants et actionnaires qui m’ont accompagné   et qui ont permis la réussite de   Vitaris .  Qui aurait pu parier en 1988 sur un tel succès ? Les témoins de l’époque ne sont malheureusement plus là pour illustrer mes propos. Comme je l’ai relaté dans le livre « les aventuriers de la téléassistance » (et je voudrais ici remercier Alain Monteux, mon successeur et président de Tunstall pour la France et le Bénélux, pour avoir eu l’idée de ce livre, qu’André Billardon a bien voulu préfacer) c’est Jean-Marie Maublanc (disparu en 2004) qui a eu le premier l’idée de créer ce centre de télésurveillance et de téléassistance à la fin de l’année 1987 pour tester les produits qu’il fabriquait, idée approfondie par Daniel Puymèges (mon autre compère et grand ami disparu en 2010)  
A un moment de l’existence de l’entreprise j’ai eu le choix de rester autonome ou de prendre le risque de céder nos parts à des investisseurs en recherche de croissance externe. J’ai eu la chance de rencontrer un groupe industriel suédois qui avait un plan de développement très clair dans le domaine de l’économie du vieillissement et dont les valeurs étaient proches des miennes. J’ai beaucoup appris au contact de ces suédois, notamment Lars Forberg qui est devenu un ami après son départ à la retraite (lui aussi disparu brutalement en 2018)          C’était un visionnaire et un financier exigeant, qui n’accordait pas sa confiance facilement, mais dès que vous l’aviez gagnée vous pouviez compter sur sa fiabilité et une fidélité à toute épreuve à ses engagements.  Nous n’avons pas connu le même degré de confiance par la suite avec nos actionnaires britanniques mais les différences culturelles ont pu être surmontées grâce aux résultats financiers de la filiale française du groupe Tunstall qui ont été au rendez-vous.
Lorsque l’on analyse le succès de l’entreprise parfois on me dit que nous avions eu avec mes partenaires une idée de génie, que nous avions flairé l’émergence d’un marché en devenir. Je ne crois pas que cette seule idée ait pu avoir une influence déterminante sur l’avenir de l’entreprise.
Le génie disait Thomas Edison, c’est 1% d’inspiration et 99% de transpiration.   Cette remarque est très judicieuse car on voit beaucoup trop d’idées de génie qui ne se transforment pas en succès commerciaux.
L’expérience que j’ai acquise dans la création et le développement d’une entreprise ne me donne aucune légitimité pour donner des conseils à de jeunes créateurs car chaque aventure est unique. La réussite est la combinaison de différents facteurs exogènes et endogènes, mais le client doit toujours être placé au centre des préoccupations. Il faut aussi savoir saisir les opportunités, décider au risque de se tromper et surtout accorder toute sa place à l’humain. C’est sans doute une de mes rares qualités.
Je dédie surtout cette distinction à mon épouse Martine qui a su m’accompagner et me soutenir dans les moments difficiles et surtout qui a eu la patience de me supporter car pendant une bonne trentaine d’années mes préoccupations quotidiennes étaient plus professionnelles que personnelles et j’ai brillé par mon absence lorsqu’elle avait des problèmes personnels, familiaux et professionnels à résoudre. Mais cette vie nous a apporté aussi beaucoup de satisfactions. Car nous avons heureusement pu profiter d’escapades et de nombreux séjours notamment en Provence et aux Etats Unis. Un des atouts importants qui m’a permis de surmonter les différentes épreuves que l’on rencontre dans une vie d’entrepreneur, c’est la gestion du temps. Pour moi la gestion de l’emploi du temps est essentielle dans la vie d’un chef d’entreprise. Il y a beaucoup de perte d’énergie dans des réunions inutiles, des présentations powerpoint soporifiques, des CODIR, des COPIL des COMOP, COMEX, COTECH….. et surtout dans la multiplication des e-mails dont la lecture vous fait perdre des heures. J’ai dû bien évidemment me soumettre aux joies du reporting mais cet exercice était nécessaire pour le pilotage de l’entreprise. Face aux difficultés que j’ai pu rencontrer en tant que dirigeant et décisionnaire, le bon sens m’a été souvent plus utile que les théories de management et l’application des process. C’est sans doute une question de génération mais j’ai remarqué durant les dernières années de vie professionnelle que le bon sens était une valeur en perdition.
Une pensée à mes parents : une mère décédée en 2012 qui n’a jamais avoué être fière de la réussite de ses 3 fils, dans des domaines différents, mais qui a tout fait pour que nous sortions de la condition ouvrière qu’elle a connu, un père travailleur et taiseux qui aujourd’hui malheureusement a perdu une grande partie de ses capacités cognitives.
Je n’oublie pas la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saône-et-Loire : les collaborateurs discrets et dévoués qui jouent un rôle essentiel dans l’écosystème de l’entrepreneuriat, le directeur général Pascal Leyes et son équipe ainsi que les élus qui m’ont accompagné et soutenu au cours de cette mandature qui s’achève fin novembre.
Lorsque j’ai été élu il y a 5 ans je ne connaissais pas le monde consulaire, j’avais utilisé les services de CCI Formation et recruté des personnes formées en alternance (sans doute la voie la plus noble et la plus efficace du système éducatif) Le MEDEF de Saône-et-Loire m’avait désigné comme chef de file de ses candidats et Bernard Echalier mon prédécesseur et Pascal Leyes ont eu la patience de m’expliquer le fonctionnement de l’institution et me présenter les principaux dossiers en cours. Au cours de ce mandat nous avons connu un des pires épisodes de l’histoire consulaire avec une baisse de 50% des ressources fiscales. Nous avons traversé des crises qui ont touché durement le monde économique : le mouvement des gilets jaunes, les luttes contre la réforme des retraites et surtout la crise sanitaire qui a paralysé pendant plusieurs mois la vie des entreprises et désorganisé nos modes de vie et les conditions de travail. Mais c’est grâce à la coopération de tous : Etat, Collectivités territoriales, Compagnies consulaires, Organisations patronales, que nous sommes en train de sortir par le haut de cette crise.  Les rendez-vous téléphoniques du vendredi soir organisés à l’initiative de Mr le Préfet Julien Charles ont constitué de grands moments de vie républicaine.
Malgré toutes les difficultés rencontrées au cours de cette mandature, nous avons réussi de grands chantiers et réformé profondément cette CCI. Le développement du transport multimodal sur Mâcon et Chalon, l’amélioration des performances de nos activités de formation et d’apprentissage, la création de l’EGC Centre Est avec les 2 campus Bourg-en-Bresse, Chalon-sur-Saône, l’accompagnement des PME et TPE dans le domaine du digital et de la transition énergétique. La rationalisation de l’immobilier et du foncier avec la vente des deux hôtels consulaires, la cession de la zone d’activités de Barberèche à la Communauté de Communes du Grand Charolais, la cession de notre participation dans le CIFA Jean Lameloise à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat. Et surtout la réunion des deux CCI territoriales Côte d’Or Dijon Métropole et Saône-et-Loire pour constituer dès le 29 novembre 2021 la CCI Métropole de Bourgogne qui représentera 42% du poids économique de la Région BFC avec 45.000 entreprises.
Vous le constatez ce fût je le pense une mandature utile.
Enfin pour conclure je voudrais remercier aussi mes compagnons d’aventure dans le domaine de la politique locale. Mon binôme Valérie Ménager et toute l’équipe de campagne dont de nombreux représentants sont présents aujourd’hui. Bien qu’il ne s’agissais pas pour moi de démarrer une carrière politique à 67 ans, j’ai pensé que je pouvais me rendre utile pour ma ville. Je me suis trompé car nous avions sous-estimé les capacités de résistance de ce vieux bastion socialo-communiste du canton Est du Creusot et le poids du conservatisme et du clientélisme. Mais se frotter au suffrage universel fût pour moi une expérience enrichissante notamment par le contact direct avec les habitants   (mais avec 70% d’abstention , la gauche, la droite locale et l’extrême droite unis contre nous, nos chances étaient très limitées mais nous avons eu la satisfaction de participer au deuxième tour et de faire douter des élus installés depuis 20 ans) J’ai appris que le monde politique était encore plus cruel que le monde de l’entreprise et que malheureusement la politique locale était devenue un véritable métier auquel il n’est pas possible de se préparer en quelques semaines. Aucune déception ni amertume car « il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer » célèbre maxime de Guillaume d’Orange qui a souvent guidé mes prises de décision».