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> Vie locale > LE CREUSOT
21/09/2022 03:16
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Olivier Aubreton : «Un 5ème département, orienté sur l'intelligence artificielle, va ouvrir à l’IUT du Creusot»

Dans une interview à creusot-infos, le directeur de l’IUT du Creusot annonce l’ouverture d’un cinquième département très rapidement. Pour continuer de coller aux besoins des entreprises. Il évoque aussi les autres dossiers de l’établissement universitaire, avec une grande première en Tech. De Co.

Quel bilan tirez-vous de la rentrée à l’IUT ?
OLIVIER AUBRETON : «Très bonne rentrée. On retrouve des nouvelles générations d’étudiants, avec l’après COVID.... En termes d’effectifs on est aux alentours de 600 élèves sur l’IUT et 1200 sur le site universitaire. On est un peu en baisse en Mesures Physiques où on est passé d’une petite cinquantaine d’étudiants à une trentaine en 1ère année. Cela avait été le cas en Génie Electrique l’année dernière et on remonte cette année»
 
Comment cela s’explique ?
«C’est une tendance nationale qui est difficilement explicable. Ce sont des filières qui débouchent sur des métiers. En Mesures Physiques, les 2ème année peuvent faire la filière en alternance. L’an dernier cela avait démarré avec une dizaine d’alternants. Cette année, il y a vingt alternants et ils n’étaient pas assez nombreux pour répondre aux besoins des entreprises.

Malgré ces forts débouchés sur l’industrie, il y a une baisse. Peut-être est-ce la réforme du Bac, peut-être faut-il mieux communiquer».
 
Quels sont les projets de développement ?
«On a en projet un nouveau département. On aimerait une filière autour de l’intelligence artificielle. Il y un besoin sur le territoire. Il a été identifié dans le cadre du schéma local de l’enseignement supérieur de la recherche, de l’innovation et de la vide étudiante.
Dans le cadre du plan de relance, la Communauté Urbaine a discuté avec les entreprises qui ont dit qu’elle manque de professionnels dans ce domaine.
Au niveau de l’IUT on a regarde ce qui existe, notamment «statistiques
 et informatique décisionnelle». Mais il peut y en avoir d’autres. On est dans une étape, qui est clairement de créer un département, car cela a du sens sur le territoire».
 
A quel horizon ?
«Il y a une perspective d’ouverture d’un nouveau département à l’horizon de la rentrée de 2024, au plus tard 2025. Il n’y aura pas construction d’un nouveau bâtiment. Il sera intégré dans ce qui existe. C’est jouable. On s’est mis en ordre de bataille. Il faudra des recrutements. On a des collègues qui sont des spécialistes à l’IUT et à Condorcet. Dans notre stratégie RH, sur les départs en retraite, on ira peut-être sur de nouveaux profils. Aujourd’hui sur l’établissement il y a 100 personnes, dont environ 70 enseignants et enseignants chercheurs titulaires. On peut ajouter une quinzaine de doctorants. Il y a aussi quelques contractuels».
 
Les enseignants sont-ils installés sur le territoire ?
«Oui majoritairement ils habitent sur le territoire. Seuls cinq ou six viennent de Dijon ou d’ailleurs».
 
Les autres projets importants ?
«On a un super projet, lancé par les collègues de Tech de Co. Ils se sont lancés dans une extraordinaire aventure. Avec les étudiants ils créent une «Junior entreprise». Concrètement, le département une journée à une journée et demie par semaine se transforme en une entreprise de services de communication et de commerce. Avec tous les étudiants, avec onze services, de la direction générale, jusqu’à un service événementiel. Le statut juridique est une association. Mais les étudiants vont travailler sur des contrats en allant vers les entreprises, chercher des contrats. Chaque semaine on se retrouvera avec 350 entrepreneur !»
 
Pourquoi cette Junior Entreprise ?
«On s’est rendu compte que quelques IUT en France avaient tenté l’expérience, avec beaucoup de réussite. Nous sommes allés voir un établissement qui fait cela, depuis 40 ans, celui de Montluçon. On a vu un autre monde. On a vu des jeunes épanouis, engagés, fiers de présenter leur travail, fiers de nous accueillir. Avec une maturité extraordinaire. Les IUT travaillent en réseau et nos collègues de Montluçon nous ont donné leurs éléments pour nous lancer, avec un certain nombre de conseils.
Nos étudiants de deuxième année ont déjà commencé et se sont mis en configuration création d’entreprise. Ils ont établi les missions de tous les services, les managers des services, les dirigeants, le rôle de chacun, travailler sur l’aspect juridique, de communication, trouver un nom. Ca sera «UTC Business»… Ils ont déjà démarché les banques. Les étudiants de 1ère année vont devoir candidater, et des séances d’entretiens vont être organisées, comme dans la vraie vie.
C’est le projet de l’année qui va marquer Tech de Co. Les autres départements observent attentivement car on peut envisager que tout le monde travaille ensemble».
 
Des projets concrets déjà ?
«Par exemple, les étudiants vont travailler sur Octobre Rose, pour récupérer de l’argent pour la lutte contre le cancer du sein. Et puis de travailler aussi avec les Papillons Blancs !»
 
Et pour le site technopolitain ?
«C’est un chantier qui ne concerne pas que nous. Mais nous sommes pleinement associés. C’est un élément phare de l’année. C’est important de travailler ensemble et l’IUT est pleinement impliqué. Cette volonté va relancer une vraie dynamique de campus Sud Bourgogne, c’est-à-dire une dynamique de territoire au niveau de l’enseignement et de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cela va nous entraîner sur plusieurs années…»
 
Quelle est votre ambition, avec votre nouvelle casquette de directeur du site universitaire ?
«Le directeur a deux principales responsabilités. Assurer la concorde entre les l’IUT, Condorcet et la Bibliothèque Universitaire. Ce rôle de coordination n’est pas le plus difficile. Pour moi l’objectif principal c’est le travail sur la vie étudiante et la précarité étudiante. Arriver à identifier les étudiants touchés par cette précarité pour apporter des réponses. Même si le coût de la vie est moins important ici au Creusot, on sait qu’il y a de la précarité».
 
Dans quelles proportions ?
«Par exemple, en locatif, ici au Creusot pour un loyer de 300 à 400 euros, on a un 15 à 20 mètres carré. A Dijon il faut 600 euros pour la même chose. J’en profite pour préciser que l’Université ne donne pas l’image qu’elle veut fermer Le Creusot. Par exemple plan de relance, l’Etat apporte 4 millions d’euros, l’Université autant. C’est important de le souligner pour l’avenir».
 
La question énergétique, c’est un gros sujet ?
«Oh que oui. Avec les travaux en cours et déjà bien avancés, on va réduire les coûts. On avait des bâtiments qui étaient de grosses passoires thermiques.  Mais on va subir les augmentations comme tout le monde et c’est un vrai sujet».
 
Recueilli par Alain BOLLERY