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> Vie locale > LE CREUSOT
23/01/2025 03:15
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Nécrologie : Jean-Louis Haudebine, «Bibine», cheville ouvrière de la J.O.Creusot, nous a quittés

L’ancien gardien de la JOC, de l’A.J. Auxerre, éducateur et dirigeant, ne viendra plus voir les matchs de son club de cœur au Montporcher, après Robert Dumont en tout début d’année, c’est une autre figure du football creusotin qui s’en va.
Tellement discret, tellement gentil, toujours serviable et présent, un homme qui pouvait très facilement gagner à « ni oui, ni non », car ces adverbes, il ne les prononçait jamais, il souriait pour dire « OK », et jamais il ne disait non. « Bibine, tu peux faire le délégué avec les « 18 » ? Tu peux m’accompagner pour l’entraînement ? Tu viens avec nous à Chauffailles ? « Bibine », on fait un match avec les vétérans, tu viens ? » Son sourire était sa réponse, personne ne se souvient d’un : « Non, je ne peux pas, pas aujourd’hui, je suis malade, je suis fatigué, j’ai du monde. » Le rêve de tous les clubs.

Le monde du foot se souvient bien de Jean-Louis, ceux qui ne gravitent pas autour du ballon rond également. La maison qui explosa en été 2018 dans le quartier de la Molette, nous étions en juillet, juste avant les premiers rushs des vacances, était la sienne. Sa maison, ses affaires, ses souvenirs, sa vie, tout disparaîtra dans cette maudite déflagration qui avait secoué toute la ville, il était dedans, avec sa femme, ils s’en sortiront miraculeusement même si sa conjointe Evelyne, décédera peu après. Dans la catastrophe, il perdra aussi sa voiture, il n’en prendra plus jamais une, mais ça ne lui empêchera pas de traverser le Creusot, de la rue du Tunnel, au Jean Garnier, à pied, tous les jours. Jamais.
Gardien à la « JOC » à ses débuts, à 18 ans, il ira à Auxerre, à l’AJA où son entraîneur sera un certain Guy Roux : « Bibine, il était comment Guy Roux ? » Il riait, « Mais sérieusement, Bibine, le Guy, il était comment ? » Rigolade, impossible de lui faire dire quelque chose, en bien, encore moins en mal, impossible. Revenu au bercail, reprise des gants pour le club creusotin, c’était les années 60, les Beatles, Bourvil et Jean Gabin, Charles de Gaulle présidait la France, JFK et Khrouchtchev se détendaient, alors qu’Armstrong se promenait sur la lune.
Son implication au club prendra encore plus d’importance quand il prit sa retraite de l’usine. Il conserva les gants, mais pour s’occuper des gardiens ou pour les entraînements des seniors d’abord, des jeunes après. Quand Vincent Rameau arriva pour s’occuper de la réserve des U18, nous étions sous la présidence de Marcel Thomas, en 2003, c’est avec joie qu’il accepta de le suivre, dans cette catégorie d’abord, en U15 après. L’épopée d’une génération en or, qui jouait en Ligue et qui ira jusqu’à remporter le titre en U19 et même la Coupe de Bourgogne contre, c’était le clin d’œil du destin, l’AJ Auxerre. Autre époque.
« Bibine » sera le compagnon de route indéfectible du jeune éducateur, partant sur tous les coups, tous les matchs, les soirées, les projets. Ainsi quand le coach « monta » une « C », c’est sans hésiter que Jean-Louis le suivit, même pour faire gardien en cas d’urgence…à 68 ans…Une équipe de vétérans ? Qui était le gardien ? Un tournoi futsal ? Présent, toujours.
Cette maudite infortune, l’explosion de sa demeure, en 2018, le privera de tout, même de son club, des matchs qu’il suivait sans faute, une longue année pratiquement. Son retour fut salué par tous, fini les gants, les entraînements, les déplacements avec les gamins qui s’étonnaient toujours de le voir en hiver en short, les crampons recouverts de sacs plastiques, il ne venait plus que le dimanche, toujours en avance, avant même les joueurs, comme toujours, à la buvette avec son café chaud et son éternel sourire.
Ta place restera toujours là, ceux qui t’ont connu regarderont encore longtemps la main courante où tu te mettais pour voir les bleus jouer, sans rien dire, sans crier.
L’homme qui était toujours partant, qui ne disait jamais non, s’en est allé rejoindre le paradis des footeux, Roby t’attend, sûrement, il va t’embringuer dans de drôles d’aventures, certainement et comme toujours, tu souriras en guise d’acceptation.
Salut « Bibine ».
Jean-Louis Haudebine repose à la chambre funéraire, rue de Pologne, au Creusot, ses obsèques civiles se dérouleront le lundi 27 janvier à 9h15 en salle de cérémonie du Crématorium. La famille rappelle à votre souvenir Evelyne, son épouse.
A son fils, ses frères, à sa famille et à tous ses amis, nous présentons nos sincères condoléances.
Vincent Brucci



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