Deux ans et demi sans exposition, sans montrer le travail réalisé ! C’est le temps qui s’est écoulé pour, enfin, revoir les œuvres des élèves de l’Atelier Municipal du Creusot, des élèves de tout âge, Blandine Beliard, la professeur : « Nous avons des élèves de 5 à 81 ans. » Mieux que Tintin !
Le vernissage a regroupé tous les élèves, les familles, les amis, les amateurs d’art et les élus, beaucoup de monde, la halle était pleine, le signe incontestable de l’engouement des travaux réalisés. L’occasion, aussi, pour les artistes de se retrouver, voire même, de se trouver ; en effet, on compte 115 élèves répartis en plusieurs ateliers, la peinture, les dessins, la sculpture, travail en volume.

La professeur nous explique : « C’est une expo sur les arts plastiques au sens large, sur des thèmes communs : le métissage et la cabane. Ces travaux ont amené à nous poser des questions, on a parlé de l’impressionnisme, le métissage avec les questions de l’immigration, l’émigration, les arts premiers voire lointains, la cabane qui est un refuge rassurant, un lien avec la nature, sûrement un passage entre l’enfance et l’ado ou l’adulte. On s’est demandé à quoi ressemblerait une ville cabane. » Et de finir : « Cette exposition nous fait du bien, c’est un grand bol d’air frais. »
Jérémy Pinto, adjoint au maire, est revenu, lui aussi, sur ces deux années d’absence : « ça fait plaisir de se retrouver, de revoir les enfants, les parents, les plus grands et les amateurs, ils se retrouvent ici. Il n’y a pas de liberté, ni de démocratie sans culture. Cette expo est une formidable occasion de découvrir l’art, ici sur deux thèmes qui sont intéressants : le métissage et la cabane. La créativité a de beaux jours devant elle. »
Du monde, on l’a dit, beaucoup de monde et là, observant les tableaux, les sculptures ou les dessins, un amoureux de l’art, un grand connaisseur du Creusot aussi : Bernard Paulin : « Le lieu est idéal pour une exposition, ce lieu parle encore. » La preuve ?
« Regardez derrière vous, là, posée au sol. C’est une grande barre de fer, d’acier qui a compté dans notre histoire. » Il nous montre une grande barre de fer, brute mais pas rouillée : « C’est le résultat de la première coulée d’acier de la fonderie royale du Creusot pour la Marine, pour ses canons, on peut la dater à 1782. » Que ça ! « C’est paradoxal, mais c’est l’histoire du Creusot, ici est née l’industrie française, car on pouvait enfin couler de l’acier grâce au coke et non plus avec le charbon de bois qui a été la cause de la déforestation dans notre pays. »
Le Creusot a, en quelque sorte, contribué à la reforestation…Quand l’art rencontre l’industrie et l’environnement, quand un vernissage nous permet de rencontrer des amoureux de l’art, des mines de connaissances.

Vincent Brucci