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14/04/2025 03:17
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LE CREUSOT : Une très émouvante inauguration pour l’exposition sur le 80ème anniversaire de la libération des camps

Du témoignage très émouvant de Jean-Claude Mallet, aux propos très forts de David Marti sur les relents d’antisémitisme, en passant par l’appel de Michel Oiknine à ne jamais oublier, la cérémonie de vendredi soir a marqué les esprits. Notamment avec les lectures par des écoliers et des lycéens d’extraits du livre de Mireille Mallet.
L’exposition se tient dans le grand salon de l’Hôtel de Ville jusqu’au 29 avril.
Il faut avoir rencontré et échangé avec un ancien prisonnier de Dachau, ou Auschwitz, pour comprendre ce qu’ont pu être les camps de détention et d’extermination pendant la seconde guerre mondiale.
Il faut savoir que des parents avaient eu du mal à reconnaitre leur fils quand celui-ci était revenu de l’horreur en ayant bénéficié de la libération du camp de Dachau. Pour quelques dizaines d’heures, il avait échappé à la mort. De Dachau, de l’horreur, des morts, des amis martyrisés et/ou tués, il ne parlait jamais. Tout juste ses yeux avaient-il un peu brillé au moment du procès de Klaus Barbie. Pour que soit condamné celui que l’on appelait le boucher de Lyon.
Alors forcément, vendredi soir, dans le grand salon de l’Hôtel de Ville au Creusot il y avait une très grande émotion quand Jean-Claude Mallet a pris la parole pour expliquer l’horreur. Oui l’horreur d’avoir été réveillé un matin, à 4 ans et demi, par une lampe et d’avoir vu surgir le visage d’un soldat allemand. L’horreur d’avoir vu ses parents partir en direction des camps, avec la terrible angoisse de ne jamais les revoir.
Vendredi soir, le vernissage de l’exposition de photographies, réalisées par Fabien Souilah au Struthof en Alsace, dans le village martyr d’Oradour sur Glane, dans le camp d’Auschwitz en Pologne, restera dans les mémoires de celles et ceux qui étaient présents.
Jean-Claude Mallet a expliqué pourquoi ses parents avaient été déportés. Ils ont été des déportés politiques. Entendez qu’ils opéraient une résistance, la plus secrète police. Mais en temps de guerre, les secrets peuvent voler en éclats.
Des parents qui avaient certes survécu, mais à quel prix. «Quand maman est revenue elle était un fauve !» On mesure combien Jean-Claude, l’enfant, a pu être marqué. A plusieurs titres et notamment par les silences. Car oui, les déportés qui ont pu revenir avaient du mal à parler, à mettre des mots. Du mal à témoigner. Certains l’ont fait. Mireille Mallet a laissé un livre, dont des extraits ont été lus par des élèves de l’école Victor Hugo et de la classe Défense du Lycée Léon Blum.
«Ma mère nous disait qu’elle avait plus souffert du froid que de la faim», a témoigné Jean-Claude Mallet.
Michel Oiknine, présidents des communautés juives, a lui rappelé ce qu’ont été les massacres au nom de l’idéologie, avec des exterminations méthodiques. Parce que le temps et certains idéologies sont tentés d’effacer ces heures les plus terribles de notre histoire, Michel Oiknine a rappelé ce qui doit toutes et tous nous habiter : «Oui, on a un devoir inconditionnel de mémoire.
Fabien Souilah, de son travail photographique, reste avec une question : «Comment des humains ont pu se comporter ainsi ?» Et une certitude en forme de crédo : «Il ne faut pas que cela se reproduise».
En ce sens, le Maire David Marti a eu raison d’expliquer qu’il faut se méfier du temps qui efface. Et il l’a clamé haut et fort : «Il faut dénoncer l’antisémitisme, dénoncer la haine et être ouvert à l’humanité». Et d’alerter : «Ouvrons les yeux sur ce qui est en train de se passer, sous nos yeux».
Il a rappelé que l’extermination des juifs avait été décidé par 15 personnes en deux heures».
Alors oui, il appartient à chacune et chacun d’éviter que cela se reproduise. Il faut être vigilant, car David Marti ne craint pas de le dire : «Les relents d’antisémitisme sont là». Dans le monde, en Europe et dans notre pays. «Ce poison est le pire de tout»
A la question «Faut il perdre espoir ?» le Maire est catégorique : «Non». Et c’est bien pour cela qu’il faut transmettre l’idéal de paix à la jeunesse. «Il ne faut pas céder, l’heure est grave». Chacune et chacun doit en prendre conscience.
Alain BOLLERY
 
L’exposition est à découvrir à l’Hôtel de Ville, jusqu’au 29 avril
 
Les extraits du livre de Mireille Mallet lus par des écoliers et lycéens :
Mallet Mireille, Sous le signe du triangle, Imprimerie Jobard, Dijon 1949, réédition.
Extraits ayant comme fil directeur l'entraide.
1. Dans la cellule et le baraquement.*...
A Chalon, découverte de l'enfermentent
« Mais tout de suite va commencer un des gros ennuis de la captivité: les bêtes. A Chalon, ce sont les punaises et il y en a ! (...) Ma camarade m'initie à la vie de prison. » (p 14)
A Ravensbrück, l'entraide assure une installation plus favorable.
« En défilé grotesque, nous regagnons le bloc qui nous est affecté: ce sera le 27, que nous devrons partager avec des Polonaises. Dès l'arrivée c'est la ruée pour se retrouver entre camarades. Je suis tout de suite hélée par Marie-France qui me réserve une place au troisième étage: c'et la place enviée naitre toutes; au-dessus on reçoit la paille, les déchets et trop souvent les compagnes elles-mêmes qui s'effondrent à travers les planches mal ajustées. Je m'élève rapidement, il faut toujours agir très vite pour prévenir des gestes plus prompts des voisines, c'est la lutte continuelle à chaque heure du jour pour la vie dans ce qu'elle a de plus matériel. Nous sommes trois là-haut, mais plusieurs camarades doivent dormir à quatre disposées en chicane dans des lits qui m'ont pas un mètre de large. » (p 47-48)

2. Le froid et les rituels.
Mireille souffre du froid dans le wagon qui l'emmène à travers l'Allemagne.:
« La nuit il fallait rester allongées pendant de longues heures parce que nous finissions toutes par dormir un peu malgré le froid de la nuit qui nous glaçait après les brûlures du jour. Nous nous serrions très fort, pour essayer d'éviter toutes pertes de chaleur et à l'aube, au moment où Suzy ordonnait le réveil, nous avions les membres tellement engourdis de froid et ankylosés de fatigue que nous ne pouvions tenir debout qu'en nous accrochant les unes après autres telle une grappe humaine. » (p 42)
A l'arrivée à Ravensbrück, le rituel de l'attente commence et le froid s'invite aussi :
« La nuit s'avance et nous sommes toujours là ; on ne s'occupera de nous que tard demain dans la journée. Il faut donc s'installer pour combattre un peu le froid de cette nuit d'août déjà glacée. La seule ressource consiste à se grouper et à se serrer très fort les unes contre les autres; nous essayons de nous coucher par terre mais nous ne pouvons y tenir longtemps; il faudra essayer beaucoup de positions pénibles pour atteindre l'aube, complètement raidies par le froid. » (p 45)
Le froid et rituel d'appel, une constante de la déshumanisation :
« Pendant plus d'un mois le thermomètre stationna autour de moins vingt-huit degrés. J'étais absolument paralysée par le froid; durant les appels du matin le supplice était insupportable. Nous devions alors tenir à la main notre gamelle en fer; le froid était tellement vif que nos doigts restaient collés au métal. Alors Marie-France, Odette et moi, avions imaginé de tenir à tour de rôle les trois gamelles, chacune avions une demi-heure ou une heure durant laquelle nous frottions nos pauvres doigts engourdis.
Si la chance nous permettait d'être placées entre deux Françaises, nous arrivions, au risque de gifles que nous recevions à peu près chaque fois, à nous frotter réciproquement le dos, cela activait un peu la circulation. Mais ce qui parvenait à me ranimer pendant les demi-syncopes, fut les bouches de chaleur.
Nous appelions ainsi le souffle puissant et prolongé qu'une camarade envoyait contre notre dos, à travers les minces vêtements. Une grande tiédeur descendait dans notre corps et revigorait les plus affaiblies, en épuisant la camarade. Et pourtant, Odette, combien de fois n'appuyas-tu pas ta bouche brûlante un peu partout contre mon dos, au risque de te sentir la tête vide et le vertige s'emparer de toi ? » (p 81)

3. Le linge.
La distribution de vêtements est aléatoire et ils ne préservent pas de ce froid. Mireille doit porter ce qu'elle. peut attraper :
« Les vêtements perçus avaient une valeur très inégale (...) Certaines sortaient joyeuses, d'autres désolées à l'idée qu'il fallait passer l'hiver avec ces vêtements; les effets légers laissaient prévoir de nouvelles souffrances. Enfin mon tour arriva, l'"aufseherin" me lança une robe noire et je partis. Mon Dieu, qu'elle était jolie cette robe ! (...) mais, hélas, combien était-elle légère. C'était une robe noire de très
Du linge dont l'entretien est compliqué :
« Il y eut l'appel pour la distribution des nouveaux numéros (...) Il fallut nous-mêmes faire les numéros et les coudre avec les moyens du bord, sans aucune distribution de fil, d'aiguille et de crayon. Le miracle se produisit; le soir même j'avais le numéro 8224 dessiné au crayon fushine et cousu à côté d'un triangle rougi au crayon de couleur. Imaginez une seconde l'atmosphère régnant parmi ces mille femmes tenues absolument à se présenter le soir, à la fin de l'appel qui durait depuis le matin, correctement étiquetées, n'ayant pu se servir que d'une seule aiguille, sans fil et de deux crayons, ces objets ayant été dissimulés par une ou deux compagnes. » (p 61)
(...) je décidais de laver ma robe, ma jolie robe délicate rendue lourde et raide par la graisse des moteurs dont elle était imprégnée. (...) ce soir-là j'arrivai à faire mon lavage au milieu d'un calme relatif (...) j'étais heureuse à la perspective d'avoir un vêtement moins sale sur le dos, lorsque subitement l'électricité s'éteint : c'est l'alerte habituelle. Je prends un peu de linge au hasard et descend, nue, aux abris. Lorsque, l'alerte terminée, nous púmes obtenir de la lumière, je constatai que je tenais à la main un chiffon quelconque. Qu'allais-je devenir? Je contai ma mésaventure à Marie-France qui fut prise d'un fou-rire inextinguible, mais qui se mit néanmoins en chasse. Ce n'était pas une petite affaire de récupérer, parmi les mille femmes, cette robe dont l'élégance avait pu tenter quelques triangles noirs. (...) Au bout d'un quart d'heure je vis réapparaître Marie-France tenant ma robe à peu près intacte. Mais ça n'avait pas été tout seul, il lui avait fallu jouer des poings pour l'obtenir. Elle était mouillée, pour la sécher je me couchai dessus.
Au matin elle était encore très humide, mais elle finit d'essorer sur mon corps. Je ne lavai plus jamais ma robe. (p 88-89)
« Tous les mois une voiture remplie de chiffons arrivait à l'usine. (...) ma grande spécialité était de voler ces chiffons et de rapporter chaque fois un turban pour Marie-France et du linge de corps pour Odette et pour moi. » (p 89)

4. La maladie.
Prendre soin de Marie-France malgré tout et en tirer une philosophie :
« Il advint alors à Marie-France une aventure qui faillit se terminer tragiquement. Elle avait vécu en Algérie jusqu'à l'âge de quatorze ans, avait contracté la malaria et nous fûmes témoins d'une crise terrible qui manqua de nous attirer des ennuis. Nous venions de nous coucher et beaucoup dormait déjà, harassées ;
Marie-France était étendue sur la couche voisine de celle que je partageais avec Odette ; nous étions serrées les unes contre les autres. Au bout d'un moment ma camarade se met à remuer, puis à délirer et à gesticuler si fort que nous ne pouvons plus Odette et moi, la maintenir. Quelques camarades viennent à notre rescousse pour l'empêcher de tomber (...) Ce n'est pas fini, elle veut aller à la selle; mais la faire descendre de son pigeonnier, la porter pendant deux étages accompagnées de ses vociférations, il ne faut pas y songer, nous serions perdues. Quand brusquement une idée vint à Odette, elle tend sa gamelle qu j'allais ensuite vider à la fosse d'aisance. Je la lavai de mon mieux à la simple eau froide naturellement. Le lendemain, Odette qui était pourtant d'un naturel si délicat mangea sa soupe sans le moindre haut-le-cœur.
Miracle de l'amitié, de l'abnégation facile.
Quand tout manquait, chaque camarade s'offrait elle-même, sans regret, sans peine. Les actes d'héroïsme étaient monnaie courante, toujours accomplis sans recherche de gloire, presque toujours ignorés de celui qui en bénéficiait. Quand par hasard, la camarade remerciait, on lui répondait "Mais, il le fallait bien." (p 91-92)

5. La nourriture partagée.
La nourriture devient vitre une préoccupation pour survivre :
La scène se déroule juste au moment de l'arrivée au camp de Ravensbrück. Des Polonaises ont apporté avec elles différentes choses.
« Elles ont des provisions en abondance: les anciennes du camp qui ont pu les approcher les préviennent de tout manger (...) Nous nous félicitons de ces conseils, car les malheureuses dans l'impossibilité de tout manger distribuent leurs provisions largement. (...) Nous mangeons de tout cela avidement, à tort et à travers, sans pain, et c'est un réconfort réellement bien venu. (...) Ce repas va nous permettre de récupérer quelques forces et nous en avons grand besoin. » (p 45)
« A la fin de l'appel il y eut distribution du pain et de la soupe pour la journée. Mais, ô stupeur, le pain était en huit, la soupe semblable à toute nos soupes et, comble de malchance Marie-France n'avait plus de ticket qui nous permettrait d'obtenir notre ration. Notre cœur à toutes les trois se gonfla, mais il fallait faire face une fois de plus. Nous partageâmes équitablement en trois parts nos deux rations...) » (p 93-94)

6. Débâcle pour les Allemands mais pas la fin des tourments.
Les Allemands transfèrent les détenues de Ravensbrück vers Oranienburg.
Un chemin marqué par la souffrance physique pour Mireille :
« (...) mes jambes ont enflé, la suppuration a augmenté, la plante de mes pieds n'est plus qu'une plaie ; je ne peux remettre mes pantines ni celles que me proposent mes camarades; je dois marcher pieds nus.
Nous traversons des faubourgs qui viennent d'être bombardés; la route est jonchée de vitres brisées et tous ces morceaux de verre s'enfoncent dans mes chairs. Je souffre, je souffre si fort et je pleure; je n'en peux plus, je veux me coucher dans le fossé et mourir. (...) Odette s'empare de mon bras et me console comme le ferait une maman: "Mais, nous arrivons, ne pleure pas, c'est là, encore un tout petit peu, tu vas voir les barbelés tout de suite, encore, encore un petit peu, viens, ce sera fini, tu vas te reposer, viens, viens, courage, nous arrivons." Et ce jusqu'au portail Odette continue cette berceuse et m'entraîne, me tire, elle n'acceptera pas de m'abandonner si près du but. (...) Je ne tarde pas à être la proie des mouches, tous ces abcès purulents coulent inlassablement, dégageant une odeur infecte. Je suis anéantie. (...) Mes amies sont là, elles seront toujours là pour moi et m'arracheront à la mort même.» (p 104-105)
« J'avance en automate, la nuque, les épaules et reins douloureux, mais la force humaine a des limites et je vais sombrer. Un bras saisit le mien, et un autre bras entoure mon corps: c'est Marie-France qui se dévoue, elle a vu que j'allais fléchir, elle me soutient, me soulève presque, m'entraîne et nous allons faire ainsi près de quinze kilomètres. Mais les forces m'abandonnant je me fais de plus en plus lourde à son bras, je n'arrive plus à arracher mes pieds du sol. Marie-France n'en peut plus, elle est harassée, comment continuer à tirer ce corps mort qui pèse tellement à son épaule. Un instant elle se repose et c'est la chute, je m'évanouis sur la chaussée. Une auto allemande arrive à vive allure, Marie-France n'a que le temps de tirer ce corps inerte dans le fossé, elle étend une couverture sur le sol, me pose dessus, en prend un coin ; tout naturellement, Colette, Gilberte et Jeannette vont prendre les trois autres coins et me traîner sur la route. Combien de temps pourront-elles faire cela, elles ne savent pas, elles n'ont vu qu'une camarade misérable qu'elles ne pouvaient pas laisser là. (...) Donnez ses forces alors que l'on en a soi-même si peu avec un dévouement sans phrase, tout simplement, sans aucun espoir de récompense ou de gain possible, seulement parce qu'on est une femme et qu'il faut secourir une femme plus malheureuse, c'est un héroïsme à la portée des misérables, ce fut un héroïsme assez courant chez les déportés. » (p 109)

7. Le retour.
Un groupe constitué de déportées et de prisonniers français.
La peur est encore là mais elle n'émane pas des mêmes hommes:
« l'expérience nous a appris très vite à nous méfier des russes. Si pendant le jours nos vêtements rayés nous valent de leur part une certaine considération, très souvent agrémentée de bouquets de fleurs, la nuit ce sont des hommes à la recherche de femmes et nous avons été témoins de scènes affreuses. (...)
Lorsque les russes sont catonnés à l'intérieur, nous choisissons le milieu des prés ou des champs entourées de nos fidèles gardiens. Enroulées de nos couvertures, combien de fois ne nous est-il pas arrivé de nous réveiller à l'aube, pressées l'une contre l'autre, le dos recouvert des vestes militaires dont s'étaient dépouillés nos fidèles camarades. Lorsque nous couchions dans un kommando de prisonniers français, il fallait conserver toute notre vigilance. Les russes arrivaient la nuit, à l'improviste, fouillant tous les châlits.
Cela se produisit une fois dans un kommando d'une centaine d'hommes qui nous avaient accueillis la veille à bras ouverts; ils avaient eu soin d'installer deux lits dans une petite chambre dissimulée et à l'accès difficile. Les russes arpentèrent les lieux une partie de la nuit. Nous étions glacées de peur; les prisonniers furent délestés de leur montre et de leur bague, mais au matin, ils furent malgré tout contents de nous avoir sauvées. » (p 121-122)

8. La solitude.
Le retour chez elle ne libère pas Mireille |
« Puis c'est la fin de l'odyssée, le retour à Chalon-sur-Saône. (...) On me transporte au centre d'accueil ; je ne puis dire un seul mot, je pleure, je pleure longuement et silencieusement, la fin du cauchemar libère ces larmes retenues depuis si longtemps, je vais retrouver le calme, la paix, le bonheur ... Je ne sais pas, hélas ! que je suis au seul d'un nouveau calvaire qu'il me faudra gravir jour à jour, seule, sans les élans d'Odette et de Marie-France. (...) Je reste prisonnière de moi-même plus que je ne le fus jamais de mes bourreaux parce que je ne possède plus l'espoir tenace et vivifiante de m'échapper: » (p 127)
 


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