Après le grand défilé en ville de la colonne de la Libération, après la très belle cérémonie au Monument aux Morts, dans le sillage de l'Harmonie du Creusot, tout le monde a pris la direction de l'ALTO. C'est là que le Maire David Marti a effectué une déclaration.
Il a évidemment évoqué la seconde guerre mondiale et la libération du Creusot. Mais il a aussi mis ces événements en perspective pour délivrer des messages forts. Car pour mieux affronter l'avenir, il faut toujours se souvenir du passé, toujours avoir en mémoire ce qu'ont été les pages de notre histoire, y compris les plus sombres.
«Ne dites pas que c'est impossible», affirmait le Général Leclerc. Cela doit être compris et intégré dans les deux sens. Car il en va ainsi que l'histoire d'un pays, d'une nation, d'un territoire, d'une ville. De nos vies !

A.B.
(Photos Manon BOLLERY)

Le discours de David Marti :

«Chaque arrivée a un départ.
C’est pour cette raison que nous nous rassemblons en ce jour mémorable de célébration des 80 ans de la libération de notre ville. Un moment gravé à jamais dans notre histoire.
La liberté retrouvée de notre pays, débutée le 9 septembre1943 en Corse. On le sait moins mais c’est bien la ville d’Ajaccio qui fut la première ville française libérée puis ensuite Bastia le 4 octobre.  
Puis quelques mois après le 6 juin 1944 le débarquement en Normandie qui porta un coup décisif à l’occupation ennemie et qui permis à la France et aux forces alliées de remporter la victoire définitive.
Petit à petit des villes, des départements sont eux aussi libérés du joug de l’occupation du troisième Reich d’Hitler et des forces fascistes de Mussolini
Le 4 septembre 1944, les troupes libératrices sont entrées dans notre département, portant avec elles l’espoir et la promesse d’un avenir meilleur.
Le 7 septembre c’est ici, au Creusot, que se sont unis la bravoure de ceux qui ont combattu et le soulagement de ceux qui ont souffert.
« Nos actes d’aujourd’hui déterminent notre demain. »
Cette citation de Confucius résonne particulièrement en ce jour où nous commémorons le courage de nos libérateurs et de tous ceux qui, dans l'ombre, ont résisté.
Ce que nous célébrons aujourd'hui n'est pas uniquement une date sur un calendrier, mais un hommage vibrant à la mémoire de celles et ceux qui ont su se lever pour défendre la liberté : notre liberté.
Et en évoquant cela, nous devons penser aux combattants et résistants français mais aussi à tous ceux étrangers de tous pays et de tous continents, de toutes cultures, de toutes confessions et toutes couleurs qui sont morts pour la France, pour nous, pour la Nation.
Beaucoup de ces personnes étaient volontaires engagés pour donner leur vie. Nous ne devons pas les oublier car si nous les oublions : nous trahissons notre histoire. Si nous les oublions, nous nous trahissons nous-mêmes.
Il me paraissait important de le rappeler maintenant en cette période où l’étranger est de plus en plus stigmatisé et souvent pris comme bouc émissaire, responsable de tous les maux. Alors, il est juste de rappeler cela à ceux qui distille ces discours en oubliant pour certains d’entre eux leurs propres origines et d’où ils viennent.
Leur rappeler qu’outre les forces alliées, des milliers de soldats venus d’Afrique ont sacrifiés leur vie pour la France. Que des résistants étrangers antinazis venus d’Allemagne, d’Autriche ont payé de leur vie notre liberté tout comme les républicains espagnols « los de la nueve » « ceux de la 9 » comme on les appelais membres de la neuvième division blindée du général Leclerc. N’oublions pas non plus les italiens antifascistes, les polonais, les arméniens, les juifs d’Europe de l’est et bien d’autres encore. La liste est si longue…
Les discours nationalistes sont ceux qui nous conduisent par le chemin le plus court aux guerres. En cela, la seconde guerre mondiale en est le parfait exemple.
Alors, souvenons-nous de toutes celles et tous ceux sans exception qui ont donné leur vie pour que nous soyons ici, libres et unis. Souvenons-nous de la souffrance endurée par tant d'hommes et de femmes qui ont lutté pour un monde meilleur.
Souvenons-nous de la jeunesse engagée qui a pris part à la résistance, inspirant ainsi les générations futures.
Mais au-delà de ces souvenirs, nous avons un devoir.
Un devoir envers notre jeunesse.
Un travail de mémoire essentiel afin qu’elle apprenne, qu’elle comprenne et s’approprie notre histoire commune et qu’elle ne sombre pas dans l’oubli mais qu’elle soit le socle solide d’une paix durable.
Ensemble, rappelons-nous l'importance de conserver ce lien entre les générations. Ensemble, rappelons-nous que la liberté a un prix. Ensemble, rappelons-nous que notre devoir est de veiller à ce que cette histoire ne se répète jamais.
Et puis, parler de la libération c’est aussi rendre hommage à l’homme du 18 juin. Le général De Gaulle encore inconnu un mois plus tôt quand il fut nommé général le 25 mai 1940 et qui lança cet appel à la résistance et à la France Libre. Un appel fondateur qui permis d’entrevoir l’horizon libérateur.
En cette journée commémorative, la Ville du Creusot associe sa jeunesse à ces célébrations tout comme de nombreux acteurs de la ville.
Diverses manifestations et actions sont organisées pour honorer la mémoire de celles et ceux qui ont combattu pour notre liberté.
Avec mon équipe nous souhaitons que chaque événement soit une opportunité d’enseignement, de partage et d’émotion.
Que chacun, du Creusot et d’ailleurs puisse se souvenir, puisse comprendre, puisse s’engager.
Notre passé, notre présent et notre avenir sont une même entité monde tolérant et universaliste, faisant écho à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et à notre constitution.
Un grand merci à vous pour votre présence et pour beaucoup d’entre vous de votre participation à ce magnifique évènement commémoratif mais aussi festif.
Ces journées commémoratives sont le fruit d’un travail important.
Je ne peux pas citer tout le monde et je vous prie de m’en excuser mais je tiens quand même à remercier : Les associations patriotiques, Les Nouvelles Editions du Creusot, les écoles Victor Hugo, Charles De Gaulle, Charmille, Le Lycée Léon Blum, le collège Croix Menée le Photo Club, La Baraque, les services de la ville (particulièrement le service EVA), ceux de la CUCM, la police nationale et la police municipale, L’Académie François Bourdon, Creusot Timbrologie et Numismatique, l’Association Historic, l’Harmonie du Creusot et APVS.
Des remerciements qui s’adressent également à tous ceux que j’ai pu oublier et qui ont travaillé depuis des mois à la préparation de cet évènement sous la houlette de deux élus de mon équipe : Yvon Puzenat et Philippe Priet.
Un salut très amical à Michel Dumerger qui une nouvelle s’est beaucoup investit à nos côtes.
Je vous souhaite une très belle journée de commémoration qui est un moment de recueillement mais également de partage et de joie».