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> Vie locale > LE CREUSOT
04/06/2023 20:30
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LE CREUSOT : Mines de Rayons roule entre réels motifs de satisfaction et incertitudes

L’association, qui fait de la promotion de l’usage du vélo son fer de lance, a tenu son assemblée générale dans son local, à l’ancienne école maternelle d’Harfleur, le jour de la journée mondiale du vélo.
Ah, si toutes les « AG » étaient comme celle de « Mines de rayons », plus la peine de chercher une place au parking pour garer sa voiture, elles sont toutes libres, les adhérents viennent tous à vélo ! Même Mme Couillerot, adjointe au maire du Creusot, est venue à bicyclette, tout comme la présidente de l’association, Hélène Touillon : « Je suis venue de Montceau, 22 km. »
Mines de Rayons fait tout pour vous inciter à faire, ou refaire, du vélo, c’est un leitmotiv qui est largement suivi de faits, d’actions.
Elle propose des ateliers de réparations participatifs et solidaires, une vélo-école pour les petits mais aussi les grands, pour ceux qui hésitent à rouler en ville par exemple, quand on invite l’association, celle-ci monte des stands, des animations et elle participe aux commissions d’aménagements cyclables.

Enfin, dans cette liste, non-exhaustive, Mines de Rayons propose des balades à thèmes, nous avions d’ailleurs participé à la « vélorution » dans les rues du Creusot.
Il faut savoir que, outre toutes ces activités, Mines de Rayons propose des formations aux salariés, aux entreprises qui souhaitent accompagner leurs collaborateurs dans ce passage du tout-moteur au vélo. Forte de quelque 130 adhérents, un salarié à plein temps, deux animatrices en prestations de services, elle a aidé plus de 200 personnes pour 280 vélos réparés et donc 280 vélos non jetés, la présidente : « On a même récupéré 120 vélos à la déchetterie de Torcy, 120 vélos en moins dans les bennes et qui font le bonheur des gens. »
Il faut savoir que ces vélos sont souvent remis sur la route, mais quand cela n’est plus possible, on se sert des pièces pour réparer les autres bicyclettes, voire, on fabrique des objets : une lampe, un mixeur ou une rappe à légumes. La partie réparation, on l’a compris, n’est pas la seule, la formation et la sensibilisation au vélo sont tout aussi important : « Nous organisons des stages dans les écoles, les centres de loisirs. On apprend aux jeunes à pédaler, circuler en milieu fermé et ouvert. D’ailleurs, j’en profite pour donner un conseil aux parents qui veulent apprendre à leurs enfants à faire du vélo : oubliez les petites roues, privilégiez les draisiennes. » Ok, on note, pas de petites roues.
Rapports d’activités et financier adoptés à l’unanimité, Hélène Touillon a développé son rapport moral, revenant, notamment, sur le problème local. Mines de Rayons a pris une tout autre dimension depuis qu’elle se trouve dans l’ancienne école maternelle d’Harfleur, à ceci s’ajoute, surtout, l’embauche d’un salarié à plein temps. La présidente : « Je voulais féliciter cette association qui est en plein essor, depuis que nous avons un salarié et depuis qu’on a ce local très fonctionnel. Ce lieu est convivial, on peut stocker et de réparer, ici on peut proposer un vélo à 30 ou 40 €. »
Mais les motifs de satisfaction sont obscurcis par la restitution du local à la mairie, le 3 juillet de cette année : « Nous avons obtenu 6 semaines de délai, mais le 3 juillet, il faut rendre le local. Nous avons rendez-vous le 23 juin avec le maire du Creusot, notre intention est de rester ici. »
Ce n’est pas le seul souci avec les institutions, toujours la présidente : « Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi, mais on ne pourra plus conserver notre convention avec la CUCM pour récupérer les vélos à la déchetterie et comme cela ne suffit pas, on devra également rendre notre « vélo-cargo » prêté par la même CUCM. »
Ces décisions mettent, selon les dirigeants de l’association, en danger son avenir : « Nous avons un salarié, on doit faire attention. Ces décisions nous alarment, l’enjeu financier est touché. » C’est grave docteur ? « Ça ne doit pas nous arrêter, on doit se projeter, on veut poursuivre nos actions. On veut se construire et s’organiser. Oui, on a des plans B, des pistes, voire une autre commune qui nous accueillerait, le risque est de se retrouver sans local, sans pouvoir réparer les vélos, avec un salarié à charge. »
Une amertume que la présidente, suivie en chœur par les participants éclate en une question : « Qu’avons-nous fait à la mairie ? » Réponse (s) le 23 juin.
Le conseil d’administration est renouvelé à 50%, trois sortants et trois arrivées. Mines de Rayons veut encore rouler.  
Vincent Brucci