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> Vie locale > LE CREUSOT
24/03/2022 03:17
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LE CREUSOT : Les locataires de la «Tour de la Charmille» vont devoir quitter leur logement, car les planchers menacent de s’effondrer

EXCLUSIF : Ce n’est pas une «Tour infernale», mais elle pourrait le devenir ! En raison de risque de voir les cloisons et les planchers s’effondrer. C'est ce que vient d’écrire le bailleur social Habellis aux 28 locataires.



C’est comme un coup de masse qu’ils ont reçu sur la tête. Par courrier daté du 7 mars, les locataires de la Tour de la Charmille, au 7 de la rue des Capucines au Creusot, ont appris qu’ils doivent tous définitivement quitter leur logement. Non pas immédiatement, mais dans un délai raisonnable, dont il semblerait qu’il puisse être d’une année au maximum.
Dans le courrier, dont creusot-infos a eu une copie (lire ci-dessous), Habellis, le bailleur social du Groupe Action Logement, ne prend pas vraiment de pincettes.


La sécurité des occupants n'est pas assurée

Habellis qui explique avoir confié une étude à CIDECO, «un bureau d’études spécialisé dans le domaine de l’inspection et le diagnostic structure des bâtiments», afin de déterminer l’état sanitaire de la Tour de la Charmille, écrit aux locataires :

…«Les principaux désordres qui affectent l’intégralité de ce bâtiment, sont : fissures, déformations excessives des balcons, infiltrations d’eau, absence de chainages et insuffisance de capacité portante.
Compte tenu de l’état dégradé de la structure, l’exploitation de l’immeuble dans son état actuel, ne garantit pas la sécurité des occupants. La déformation des planchers étant amorcée, elle va se poursuivre et va continuer à engendrer des fissures et un craquement des cloisons. Bien que le danger ne soit pas imminent, à terme, les cloisons, voire les planchers, peuvent s’effondrer.
Par conséquente, Habellis a décidé de procéder au relogement de l’ensemble des occupants.
Nous vous invitons à engager toutes les mesures nécessaires, afin de favoriser celui-ci.
Nous souhaitons vous rencontrer afin d’étudier les possibilités de relogement chez Habellis. A ce titre, nous organiserons des visites à domicile afin d’enregistrer votre demande de logement et recueillir vos critères de recherche»…


On se doute que ce n’est pas le genre de message qui est de nature à ravir les locataires de l’immeuble concerné, dont plusieurs ont alerté creusot-infos pour faire part de leur dépité, autant que de leur colère.
Combien sont-ils dans l’immeuble ? Début mars, selon Habellis, dont le siège est à Dijon, 28 des 38 logements étaient occupés, soit un taux d’occupation approchant les 75%.

«Ici on a toute notre vie»

Ces 28 locataires, selon les termes du courrier, doivent donc laisser leur logement au plus vite. Cette missive n’a pas fait beaucoup d’heureux dans l’immeuble. Certains locataires habitant ici depuis le début et d’autres depuis plusieurs décennies.
«Ici on a toute notre vie. C’est notre quartier. On a des commerces à proximité, puisqu’on est juste à côté des commerces de la rue Foch et du quartier Saint-Charles. Juste à côté de l’Hôtel-Dieu aussi. Je ne vois pas ce que l’on va pouvoir me proposer d’équivalent. On nous a bien parlé de quelques logements dans la barre en face de l’école de la Charmille, mais ce n’est pas le même standing», s’insurge une locataire.
Comme beaucoup, elle s’interroge sur le bien fondé de ces déménagements imposés. De nombreux locataire aimeraient bien voir le rapport. «On ne veut pas nous le montrer, pourquoi 7» demande Eric qui est venu habiter dans la Tour de la Charmille, il y a un an. «J’étais de l’autre côté du quartier, rue de la Charmille. Je voulais plus de tranquillité. Et puis, comme j’ai un handicap, il me fallait un logement au premier niveau», explique-t-il.
Muriel, arrivée dans l’immeuble, il y a quatre mois et demi, est encore plus dépitée».

Pas assez de logements disponibles à la Charmille, sauf si...

Au-delà de la colère générée par cette obligation de déménager dans les mois à venir, la question est bien pour les locataires de savoir ce qu’ils vont retrouver… Dans cet immeuble de 9 étages ils bénéficient d’un ascenseur. «Et ce n’est pas le cas partout. On est nombreux à avoir des difficultés à se déplacer et à avoir besoin d’un ascenseur», relève une retraitée.
Dans la cité de la Charmille les logements disponible ne sont pas légion. Même si deux entrées ont été condamnées depuis plusieurs années, au numéro 11.
«Il faudrait voir l’état des logements. Mais il faudrait déjà les refaire à neuf, pour que ce soit acceptable», relève une locataire qui aimerait bien rester dans le quartier.
De l’autre côté de la Charmille, c’est à dire de l’autre côté de la Maternelle Jacques Prévert, à la Montagne du Nom, certaines cages d’escalier sont dotées d’un ascenseur… Mais personne ne sait si des logements sont disponibles.
La situation est donc confuse et la Mairie du Creusot a donc été alertée. Par les locataires. Pas par Habellis, selon nos informations. A suivre…
Alain BOLLERY

La direction ne veut pas parler… tout de suite

Béatrice Gaulard, la directrice générale de Habellis, devant rencontrer le Maire du Creusot,  au cours de la prochaine, s’est refusée à parler pour l’instant. Elle souhaite en effet délivrer les informations en 1er lieu à David Marti qui lui a demandé de pouvoir la rencontrer très rapidement.
A.B.

Des craquements et des fissures

Plusieurs locataires avec qui creusot-infos a pu échanger sont catégoriques : Cela fait plusieurs années que des fissures sont apparues et se sont agrandis. Certains disent aussi parfois entendre des craquements. Il semblerait que ce soit au niveau de son assise que l’immeuble a des problèmes. Il sera mal ancré dans le sol. Des craquements sont entendus. Mais jusqu’à l’arrivée de la lettre, personne n’avait encore dit qu’il pouvait y avoir danger.
A.B.