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> Vie locale > LE CREUSOT
19/11/2023 03:17
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LE CREUSOT : La place Schneider du futur se dessine, sans le marché couvert

C’est lors du dernier atelier urbain, au grand salon de la Mairie, que plusieurs projets ont été présentés par les élus et le cabinet d’études, ils sont tous novateurs, ambitieux et donneront lieu à des modifications dans les habitudes des Creusotins. Le Maire, David Marti, a annoncé l’abandon du projet de la halle sur la place Schneider.
Un projet concerté
 Concertation, c’était la volonté et l’impondérable du maire du Creusot, David Marti : on va changer l’aspect, la fonctionnalité de la place la plus représentative de la ville, oui, mais avec l’avis de tout le monde, les élus, évidemment, le conseil des habitants, les Creusotins intéressés ainsi que le cabinet d’études urbaines (ZCCS Paris). Concertation. Il le fallait, car c’est un pan entier de la ville, son histoire, sa fonction et son symbole qu’on s’apprête à faire évoluer.
Que veulent les Creusotins ? Une « place parking », comme c’est le cas aujourd’hui, une plus grande attractivité commerciale, une ouverture plus prononcée vers le parc, la perle du Creusot, une végétalisation ? Et ces conséquences ? Tout a été abordé dans les différents ateliers proposés depuis juin aux intéressés, il en est sorti un projet avec deux variantes.

 
La halle, c’est non
 Avant la présentation de ces projets, le maire a tenu à annoncer la première décision : « Il n’y aura pas de halle sur la place. Avec la Communauté Urbaine, une réserve avait même été faite, mais nous avons demandé l’avis aux Creusotins et aux institutions. »
Il n’y aura pas de halle sur la place, peut-être ailleurs, mais pour l’instant, pas sur la place : « Dès le début, nous voulions une concertation pour ces projets, la halle s’incorporant dans une programmation, englobant aussi toute la place. On a écouté l’avis de chacun, une grande majorité de Creusotins nous a demandé de voir avant de se lancer. De plus, le comité d’engagement ne s’est toujours pas prononcé, il devait avoir des garanties nationales que nous n’avions pas encore, faute de temps. Pour finir, le site de la place Schneider est classé et l’ABF (architectes bâtiments de France, le patrimoine) a modifié son plan initial. » C’est dommage ? « Oui, c’est un regret, on pensait que cette halle pouvait dynamiser la place, elle se fera peut-être ailleurs. Une chose est sûre, ça ne remet pas en question l’aménagement de notre place qui est le principal objectif : faire une très belle place dans notre ville. »
 
Une place avec moins de voitures, plus d’arbres
 Mme Couillerot, l’adjointe au maire, prenait cette décision comme la confirmation de la volonté initiale : « Celle-ci est confortée, la preuve, votre présence massive aujourd’hui. » Avec le représentant du bureau d’études parisien, ZCCS, Clarel Zephir, la première adjointe de la ville a exposé le projet et ses variantes tout en répondant aux très nombreuses questions des présents, nombreux : « Le périmètre d’intervention a été légèrement modifié, il n’incluait, avant, que la place, on l’a élargi à la rue Jean Jaurès. Le nombre de places de parking restera sensiblement le même, mais elles seront disposées différemment, déplacées sur les rues avoisinantes, notamment la rue Marcel Sembat. Aurons-nous besoin d’autant de places de voiture à l’avenir ? »
Le cahier des charges élaboré par ces concertations a fait ressortir des souhaits, toujours l’élue : « Réorganiser le stationnement, mise en place d’un espace polyvalent, valoriser la dimension gourmande, continuité du parc avec la place et redonner une place prépondérante à l’usage et la mobilité douce. » La volonté partagée de ne plus faire de la place Schneider qu’un grand parking.
 
Zone bleue sur la place Schneider
 Clarel Zephir, architecte urbain, directeur de projet, expose l’analyse de la place : « La place Schneider, c’est 1,3 hectare, c’est une place fonctionnelle, essentiellement un lieu de parking et un lieu de passage (la rue Marcel Sembat), sans espace actif, pas de relationnel ni d’espace à vivre. Dans nos études, dans vos ateliers, nous vous avons demandé ce que représente cette place : pour le Creusotins, c’est un grand parking, 25% seulement est dédié aux piétons, la traverser à pied est même compliquée. Outre ce fait, à part les événements ponctuels, il n’y a pas d’animation. » Ce n’est pas faux. « La place dispose de 146 postes de parking, 70, seulement, sont utilisés par ceux qui travaillent près de là, 65 sont occupés par des véhicules qui restent moins de trois heures. Cela veut dire que la rotation est faible, deux véhicules par place de stationnement, dans une ville comparable, la rotation est de 5 ou 6. » La solution ? « On propose une zone bleue sur la place. Ça laissera le temps aux usagers d’aller au restaurant, de plus, il n’y aura pas de stationnement pour les bus, ils ne pourront que déposer, pas rester. »
Une zone bleue sur une place qui va perdre des possibilités de stationnement, l’architecte rassure tout le monde : « On va remettre des places rue Marcel Sembat, nous aurons le même nombre de places qu’avant. » Mme Couillerot précise avant même que la question se pose : « On maintient la gratuité du stationnement. »
 
A propos, quelle place les Creusotins souhaitent-ils avoir ?
Clarel Zephir a la réponse suite aux concertations, encore elles : « La place rêvée des Creusotins, est végétalisée, plus fraîche (la température au sol en plein soleil atteint 55°C), conviviale et animée, souhaits que nous pouvons résumer en : se rafraîchir, se retrouver et se divertir. » On va passer d’une place qui était fonctionnelle à une place relationnelle. « La rive commerciale sera maintenue, et même développée, la rive côté statue sera paysagère, elle fera une transition fluide et douce, nous ne voulons pas prolonger le parc, mais faire une liaison. »
Au bas mot et pour donner l’idée, on passera de 130 à 4100 m2 de surface perméable, on gagnera 160% d’espace dédié aux piétons et il y aura 70% de véhicules en moins garés. La place accueillera beaucoup moins de voitures qui devront trouver une place rue Marcel Sembat, par exemple, cette rue traversera l’actuelle place en diagonale pour rejoindre la rue Jean Jaurès (pour le projet sans variante). Ces variantes prévoient une déconnexion de la rue Marcel Sembat avec la rue Jean Jaurès pour rejoindre directement la rue de Nolay ou la rue de la Verrerie. Il n’y aura donc plus de circulation sur la place. La seconde variante prévoit une entrée et une sortie côté rue Jean Jaurès, la rue Marcel Sembat ne rejoindra plus directement la place, mais les rues de Nolay et de la Verrerie.
 
C’est nécessaire
 Comme on peut le voir, l’ambition est grande, les Creusotins ont donné leurs avis et l’orientation, il faut maintenant franchir le plus dur des obstacles : faire changer les habitudes. Sûrement le chantier le plus délicat, les questions en attestent, toutes, presque, avaient un soupçon d’inquiétude, une sortie (minime pour la plupart) de la fameuse zone de confort, le changement ce n’est pas pour maintenant !
Une participante a sans doute cerné, par son intervention, l’enjeu actuel : « Il est important de végétaliser nos villes, avec le réchauffement climatique, il devient nécessaire de créer des points de fraîcheur au centre-ville, c’est primordial, alors oui, certains arbres ne vont peut-être pas s’adapter, d’autres vont mourir, mais on se doit d’essayer. »
Mot final au seul participant non-creusotin qui a donc, lui, un avis moins passionné, l’architecte : « Quand je vois, avec sourire, les anciennes photos de nos centres-villes, comme la place Stanislas à Nancy, avec des centaines de voitures garées et la métamorphose abordée, je me dis : comment avons-nous pu vivre comme ça aussi longtemps ? » Oui, comment ?
Vincent Brucci