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> Vie locale > LE CREUSOT
15/04/2025 03:17
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LE CREUSOT : C’est pas du cinéma… Charles Landre conteste le modèle économique du cinéma Le Magic et vote contre la garantie d’emprunt

Un conseil municipal avait lieu lundi soir, notamment pour le vote d’une garantie d’emprunt pour le nouveau cinéma Le Magic. Charles Landre a fait part de ses doutes en étalant des chiffres. Jérémy Pinto comme le Maire David Marti lui ont apporté des réponses. Sans le convaincre.
«Ce cinéma c’est aussi la volonté et l’ambition que nous avons, pour plus d’attractivité et une culture accessible pour tous», a assuré David Marti, lundi soir, en introduction de la séance du conseil municipal qui se tenait à l’Hôtel de Ville et donc le dossier principal était la garantie d’emprunt que la ville apporte à la Société des Cinémas Le Creusot – Montceau, qui va donc exploiter les deux nouveaux complexes cinématographiques sur Le Creusot et Montceau les Mines.
Jérémy Pinto a d’abord expliqué que La société LCM souhaite ainsi contracter un emprunt de 750 000 € auprès de la NEF (coopérative bancaire) pour le financement de son projet. Cette dernière subordonne son concours à la condition que le remboursement en capital augmenté des intérêts, intérêts de retard, indemnité de remboursement anticipé et autres frais accessoires de l’emprunt soit garanti à hauteur de 50 % par la Ville.
Ainsi, la garantie de la Ville est demandée à hauteur de la somme de 375 000 € augmentée de l’ensemble des sommes pouvant être dues au titre du contrat de prêt».
Le leader de l’opposition, Charles Landre a d’abord lancé : «J’ai une question : Est-ce que vous pouvez me confirmer que vous ne pouvez fournir les compte de la société». Ce à quoi Jérémy Pinto, adjoint aux finances et à la culture, a répondu : «Il s’agit de garantir l’emprunt et non pas la société !»
Charles Landre s’est ensuite livré à un réquisitoire sur le modèle économique qui a été choisi pour le nouveau cinéma : «Je suis surpris que l’on nous demande de garantir un emprunt, alors que l’on ne dispose pas des comptes et des éléments financiers de cette société. Il s’agit d’une société privée. Il me semble normal de présenter tous les éléments financiers.
 
«Oui à un cinéma mais non à un chèque en blanc»
 
Nous avons toujours dit oui à un cinéma, mais non à un chèque en blanc. On est là avec de l’argent public dans des proportions importantes. Cet argent public sera-t-il bien utilisé».
Le leader de l’opposition a ensuite rappelé ce qu’il a déjà dit à plusieurs reprises : «Vous aviez à choisir entre un modèle privé, une société d’économie mixte, et un cinéma municipal. Vous avez choisi le don d’argent public, sans contrepartie.
Ce soir, c’est l’avant dernière pierre.  Pour le financement, on a 1,2 million du Conseil Régional, 2 millions de la Ville, plus 2 millions de travaux. On arrive à un investissement public d’au moins 5,5 millions d’euros.
La société Creusot Montceau cinéma ne présente que peu de garanties. C’est pour nous une société fantôme».
Charles Landre a expliqué : «Nous savons juste que le dossier déposé en Commission d'aménagement table sur 136000 à 149000 spectateurs. Or actuellement le cinéma du Creusot fait 37000 spectateurs. Cela a été 61000 pour sa meilleure année)et par comparaison le cinéma 5 salles de Beaune, qui n'a pas de concurrence directe, au contraire de celui du Creusot qui aura notamment Montceau, fait 118000 spectateurs cette année. Cette évaluation semble donc très optimiste en l'état.
Ne disposant pas des comptes de la société LCM, la lecture des comptes de la société Rex, qui exploite Le Morvan et le Plessis)donne des éléments comptables:
En 2022, ce sont 229000 euros de chiffre d’affaires, 36200 euros de subvention d'exploitation pour un résultat de -131.000 euroes.
En 2023, ce sont 250000 euros de chiffre d’affaires, 92.170 euros de subvention d'exploitation pour un résultat de -78.000 euros».
Pour le leader de l’opposition, «les deux activités telles qu'exploitées n'ont donc aucune viabilité économique et la société Rex est endettée à hauteur de 161.000 euros.
La société LCM appartenant à l'association PANACEA, la lecture des comptes 2022 de PANACEA permet de tirer les conclusions suivantes :
En 2021, 247000 euros de CA, 184800 euros de subvention d'exploitation, pour un résultat courant avant impôt de -92400 euros et un résultat de 21000 euros
En 2022, 392000 euros de CA, 127800 euros de subvention d'exploitation, pour un résultat courant avant impôt de -160000 euros et un résultat de -66000 euros
Là encore le montant des subventions d'exploitation laisse apparaitre qu'il n'y a aucun équilibre économique à l'activité. L'argent public y est largement injecté mais les déficits s'accumulent».
 
«Ce chiffre semble falacieux»


Et de poursuivre : «En 2022, PANACEA a prêté 150000 euros à LCM. Or, avec de tels résultats rien ne semble le permettre. En consultant l'actif du bilan, on constate que PANCEA dispose en réalité d'un trésor de guerre, assise qu'elle est sur 1 400 000 euros de subvention d'investissement. Ce sont ces fonds, publics, et non ses résultats qui lui permettent de prêter à LCM alors même que PANACEA est endettée à hauteur de 800 000 euros.
On choisit donc de garantir l'emprunt accordé à une société dont l'apport est lui même issu de subventions publiques».
Après tout ces chiffres, le leader de l’opposition a conclu : «Il nous a été précisé que la subvention d'exploitation n'interviendrait que la première année, à hauteur de 15.000 euros une fois le nouveau cinéma construit. Ce chiffre semble totalement fallacieux vu les 100.000 euros au moins dont ont besoin les différentes structures présidées par Régis Faure pour être chacune à l'équilibre -et en l'état actuelle des choses, elles n'y parviennent pas !»
 
«Le cinéma c’est une culture populaire»
 
Jérémy Pinto devait répondre à Charles Landre : «Il n’y a rien de nouveau dans tout ce que dites. Néanmoins vous faites des comparaisons qui ne sont pas juste.
La société des cinémas Le Creusot – Montceau a été créée pour la future exploitation des futurs complexes cinématographiques du Creusot et de Montceau. Sa vocation c’est l’exploitation de ces deux cinémas.
Vous avez eu accès au futur compte d’exploitation de ces cinémas.  Cela est passé en CNC Et cela montre ce que pourrait être l’économie de ce futur cinéma, avec un équilibre.
Il est vrai que c’est basé sur une fréquentation plus importante.
2024 a eu des fréquentations record au niveau national. Cela ne s’est pas traduit au Creusot. Demain ce sera une fréquentation.
La moyenne en France, par habitant, c’est 3 films par an au cinéma. Actuellement sur le territoire, c’est moins d’un par an. Cela été basé sur ce qui se passe ailleurs, en se rapprochant de la moyenne française.
Nous on a fait le choix de soutenir ce projet, de le financer à hauteur de 30% Pour un financement public à 49% alors que la loi permettait d’aller à 60%
Oui le cinéma a besoin d’un soutien. C’est une culture populaire que l’on a envie de soutenir. L’exploitant est très sérieux et il travaille bien ailleurs».
Charles Landre reprend alors la parole pour déclarer : «La société a bien une activité économique. Le fond de mon intervention ce n’est pas le niveau de fréquentation, mais je constate que la fréquentation globale génère des financements publics.
 
«Oui il faut que les Creusotins sachent»
 
David Marti se chargea alors de conclure : «Oui il faut que les Creusotins sachent. Oui soit vous faites preuve de mauvaise foi, ou bien vous ne comprenez pas le sujet. La Société de Cinéma Le Creusot Montceau a été créé spécialement pour exploiter les cinémas du Creusot et de Montceau, puisque les cinés ne sont pas en exploitation. Le Le prévisionnel semble réaliste. Les banque saccordent sur la base d’un prévisionnel qui semble réaliste. C’est une évidence. Les banques ne font pas dans la philanthropie. Il y a le CNC (centre national du cinéma), la Région. La loi permet que les subventions peuvent aller jusqu’à 60% Ce n’est pas le cas ici.
Les Creusotins doivent savoir que nous sommes engagés en conscience, en évaluant les risques, en étant sérieux. Y a –t-il un risque ? Il y a toujours une part de risque. Il a été évalué par tous les financeurs.
Le cinéma aboutira avec un financement dans ce que la loi permet.
Si on vous avait écouté, on n’aurait pas posé la première pierre. On en serait toujours à évoluer le risque.
Nous sommes dans une logique de réaliser. Cela me rappelle votre discours vis-à-vis de notre hôpital. Heureusement qu’on ne vous a pas écouté !»
Alain BOLLERY
 

Cliquez ici pour voir notre reportage sur la construction du cinéma Le Magic

 




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