A quoi tiennent les choses… Peu de personnes le savent, mais si un jour le Club Olympique Creusot Bourgogne qui, en 1984, avait retrouvé le Groupe A, a laissé le stade Jean Garnier, c’est sur la décision d’un homme. André Buonomo qui avait accepté de venir donner un coup de main pour une descente qui a quand même eu lieu à cause d’un carton jaune à Souston, avait demandé que les derniers matches de la saison, se déroulent au Parc des Sports, «dans le vieux stade, parce qu’ici il y a une âme», avait dit l’ancien joueur et entraîneur.
Une décision confortée quand une tribune avait brûlé. André Billardon, alors Maire, avait demandé aux dirigeants s’ils voulaient continuer de jouer au Parc des Sports et Jean-Pierre Moreau avait délivré une réponse affirmative. C’était dans le milieu des années 2000.

Une quinzaine d’années plus tard, les nouveaux vestiaires du Parc des Sports ont été inaugurés ce dimanche 12 septembre. Avec un beau soleil. Aussi radieux qu’étaient les sourires d’André Ferrari et de Louis Ponel quand les «bleu et rouge» s’imposaient.
Les vestiaires portent désormais le nom de l’ancien Président, trop tôt arraché à l’affection des siens. La future salle de réception, actuellement dédiée à la musculation, porte elle le nom du grand Louis, dont les enfants ont aussi portées hautes les couleurs du COCB. Le grand Louis qui était un vrai combattant et qui avait été obligé, la retraite venue, de se faire scier les deux tibias, pour continuer de marcher. «Si j’avais su que ça faisait aussi mal, je ne sais pas si je l’aurai fait», disait-il, avant de balancer une blague dont il avait le secret.
Ce dimanche, les élus et tout le club ont rendu hommage à ces deux grands du rugby creusotin. Ils rejoignent le «Chou» Roger Rousseau, dont la vieille tribune en bois, porte le nom. Ils sont au panthéon du rugby creusotin, avec d’autres. Mais on ne peut pas mettre des plaques partout.

David Marti

«C’est une journée importante qui marie inauguration et commémoration. Ces nouveaux vestiaires s’inscrivent dans la démarche de la ville pour les clubs. Car nous avons la volonté de donner aux clubs les moyens de pouvoir exercer dans de bonnes conditions. Pour la jeunesse, dans les valeurs du sport. Nous avons décidé d’avoir ici un pôle de rugby fort. Ces vestiaires, c’est un investissement de plus d’un million d’euros, soutenu par la Région.
On a aussi fait un pôle fort au Stade Jean Garnier pour le football et l’athlétisme. On a une réflexion pour avoir la même chose pour le Tennis, avec un pôle fort sur un seul site. Avec le souci de rationaliser. Ici on espère que le site sera retenu comme base arrière pour la Coupe du Monde de rugby et pour Paris 2024.
Et je le dis aux détracteurs : On n’en fait jamais assez pour le sport et pour la culture, car il faut des activités pour initier les plus jeunes.
En ce sens les résultats des Jeux Olympiques ont montré que les performances n’étaient peut être pas au niveau souhaité, notamment dans les sports individuels. Il faut développer les pratiques sportives ; 2 heures de sport au lycée, ce n’est pas suffisant. Les clubs font le maximum. Mais il faut que le Gouvernement considère mieux les sports individuels.
Au Creusot, nous avons le souci du développement des pratiques sportives chez les jeunes.
Maintenant, je veux dire qu’André Ferrari était un grand Monsieur, toujours tourné vers les autres. Louis Ponel avait lui une grande gentillesse».

Pierre Doucet

«C’est le grand jour pour ces vestiaires flambant neuf. Merci aux collectivités. Merci aux anciens présents. Ces vestiaires sont le fruit d’une relation de confiance avec la ville. Et elle va au-delà des vestiaires.  On espère vraiment que cette infrastructure servira pour la Coupe du Monde, comme pour les JO. Je veux dire aussi que c’est dans l’intimité du vestiaire que se construisent les victoires».

Laëtitia Martinez

«La Région a accompagné la ville car il s’agissait d’un grand projet entrant dans le contrat métropolitain de 20 millions d’euros. Le Maire voulait qu’il intègre une action de proximité. C’est le cas, car le COCB sait s’ouvrir aux autres et à d’autres publics».

Martine Ferrari

«C’est un bel hommage que vous rendez à Dédé. Il a appris à s’intégrer dans la société française. Le plus important pour lui a été sa première licence de rugby, que ses sœurs lui avaient fait signer à l’insu de leurs parents. Il a donné six décennies de sa vie au COC. Il aimait les gens et il s’est dévoué sans compter à la cause du rugby. Il aimait aller voir les anciens. Sur le bord du terrain il était toujours à la même place, prêt à prendre la défense des arbitres. Il aimait les autres, le rugby, Le Creusot, le COC. Il se levait rugby et se couchait rugby»

Richard Ponel

«C’est un immense plaisir que vous nous procurez dont celui de permettre à la famille de se retrouver. Le rugby au Creusot a été le berceau de notre enfance».

Alain BOLLERY