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06/09/2021 03:17
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David Marti : «Le Creusot va accueillir les «Assises de la Sécurité» de France Urbaine

Dans une interview à creusot-infos, David Marti fait une annonce forte : Le Creusot va accueillir les Assises de la Sécurité. Autres annonces : L’emplacement de la nouvelle éco-crèche, de nouvelles caméras de surveillance, le lancement des travaux sur le carrefour Foch – Verdun… Mais il parle aussi des législatives, de la Fête de la Rose, d’Arnaud Montebourg, du congrès du PS, et d’événements d’envergure nationale.
Comme à chaque rentrée, David Marti, maire du Creusot et Président de la Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau, se livre dans une interview. L’occasion pour l’élu de tirer un premier bilan de l’été, d’évoquer les sujets de la rentrée, de faire un point sur les chantiers à venir et sur les perspectives en termes de délais.
David Marti parle aussi politique nationale et explique que par deux fois en deux ans, Le Creusot sera l’épicentre de la France, à commencer sur le thème de la sécurité dès la fin de l’hiver. Un thème qui pourrait conduire plusieurs candidats à la Présidentielle à passer par la cité du Pilon.


«Une dizaine de caméras à la Molette»


Quel bilan tirez-vous de l’été 2021 au Creusot ?
DAVID MARTI : «Il est positif. Nous avons maintenu l’ensemble des activités à quelques exceptions près, dont les feux d’artifice».

Pourquoi ?
«On n’avait pas la possibilité de les maintenir avec les conditions que la Préfecture nous demandait. Il aurait fallu que tous les gens puissent être assis. Mais avec 6000 personnes, c’est compliqué y compris dans le Parc de la Verrerie. Dès que nous en aurons la possibilité, en 2022 j’espère, ils reviendront».

Le Pass Sanitaire a-t-il été un frein à la fréquentation des Beaux Bagages ?
«Les Beaux Bagages ont eu une fréquentation correcte, avec des spectacles de qualité qui ont ravi le public. La fréquentation s’établit à 15.000 personnes ce qui est un bon chiffre compte-tenu du contexte. On travaille déjà à l’édition suivante qui sera celle du 10ème anniversaire».

Et du côté du complexe aquatique ?
«Avec l’été que l’on a eu, la fréquentation a baissé d’environ 40% comme dans toutes les piscines d’ailleurs. Il n’en demeure pas moins que le dispositif de tranquillité publique qui avait été mis en place a été efficace tout l’été et pas seulement qu’au centre aquatique. J’ajoute que les actions et dispositifs que nous avions mis en place, comme les vacances apprenantes ont bien fonctionné. Le Virgo a tourné dans les quartiers et les actions ont touché 700 personnes. Le centre de loisirs a accueilli 435 enfants, et les 59 stages de Creusot Vacances Jeunes ont généré 1882 participations. On peut aussi parler d’une bonne fréquentation au Parc des Combes, malgré les contraintes sanitaires».

L’été 2020 avait été marqué par de nombreux actes de délinquance, notamment au niveau de la Molette…
«Oui c’est vrai. Mais pour cet été 2021 on n’a pas connu de phénomènes de délinquance. Les actes sont demeurés isolés. C’est une grande satisfaction. C’est le résultat d’une présence humaine très forte. Je remercie tous ceux qui ont contribué à ces résultats. Les services de l’Etat avec la Police Nationale, les services de la ville avec notamment la Police Municipale, le service médiation, mais aussi les sociétés de surveillance».

Allez vous installer des caméras de surveillance à la Molette, comme cela a déjà été fait au Tennis ?
«La réponse est oui. Les caméras de surveillance ont fait leurs preuves dans le quartier du Tennis, même si évidemment elles ne règlent pas tous les problèmes. Nous allons donc installer des caméras de surveillance à la Molette. Je rappelle qu’un GLTD - un groupement local de traitement de la délinquance – a été créé à la Molette, avec le Procureur de la République. Pour une surveillance plus efficace il nous a été demandé d’installer des caméras de surveillance».

Combien et à quel horizon ?
«Une bonne dizaines de caméras seront installées. Peut-être en deux tranches. Les demandes de financement vous être adressées à l’Etat qui subventionne ces équipements à hauteur de 50%. Les lieux précis d’installation se feront en concertation avec la Police. J’espère que les premières caméras seront mises en place d’ici six mois».


«La nouvelle crèche sera installée sur Mach 2»


Plus d’un après les élections municipales, comment se présente cette rentrée 2021 ?
«Elle se présente bien et elle sera festive avec la Foire. La ville aura un stand où les visiteurs pourront découvrir beaucoup, beaucoup de choses, notamment sur les travaux à venir, à commencer par le détail des travaux et aménagements à venir, qu’ils soient sous l’égide de la ville ou de la communauté urbaine. A commencer par les aménagements dans le secteur Foch – Verdun».

Vous pouvez en dire plus ?
«Déjà il est important de préciser que les entreprises sont confrontés à des problèmes d’approvisionnement. Et c’est vrai pour tous les travaux, pour toutes les collectivités. Pour le secteur Foch – Verdun, je rappelle qu’il y a eu une concertation, avec 2000 visites sur la plateforme et 483 questionnaires complétés. Les travaux débuteront normalement à l’horizon de la fin l’hiver.  Il est prévu qu’ils s’étalent sur quatorze mois. Le carrefour de l’avenue de Verdun, de la rue Anatole France, de la rue du Foch et de la rue du Grenouiller va être requalifié et réaménagé. Il est prévu de laisser deux voies de circulation entre le Monument aux morts et l’entrée de la rue Foch, avec création d’une chicane pour casser la vitesse des usagers qui prenaient de l’élan en direction de la poursuite de l’avenue de Verdun et rue de Chanzy. 2,2 millions d’euros vont être mobilisés pour ces travaux qui veilleront, dans leur exécution, à ne pas trop pénaliser l’activité commerçante».

Où en est-on des sites actuellement en travaux ?
«Pour le site technopolitain qui est aménagé dans l’ancien lycée Jaurès, la fin des travaux est toujours prévue pour la fin 2022. Idem pour le site Jouffroy avec un objectif : Pouvoir y tenir le forum des associations en septembre 2022».

Avez-vous choisi le site de construction de la nouvelle crèche ?
«Oui ! Elle sera installée sur Mach 2. Les études sont en cours et un concours d’architecture va être lancé. L’ouverture est espérée pour le 1er trimestre 2024 au plus tard. C’est un projet de 3,4 millions d’euros, financé par l’Etat, la CAF et pour lequel le conseil départemental apporte un crédit de 1 million d’euros qu’il a déjà voté. Ce sera la première crèche de Saône-et-Loire dans son concept».

Pourquoi ?
«Déjà parce que nous avons choisi un lieu central, en prise directe avec le site industriel et les entreprises, mais aussi une proximité avec les partenaires institutionnels. On voulait vraiment recentrer cet équipement dans la ville. Ensuite le guichet famille sera adossé à cette nouvelle crèche. Elle aura aussi une vocation d’insertion professionnelle, pour favoriser le retour à l’emploi de personnes pour lesquelles avoir de jeunes enfants est parfois un frein. Enfin elle sera une éco-crèche, la première du département avec des pratiques volontaires et engagées».

Quand le nouveau cinéma sortira-t-il de terre ?
«Au cours des derniers contacts que nous avons eus, Pathé Gaumont a confirmé sa volonté de mener à bien le projet. Le projet est bien maintenu et pas remis en cause. Mais tout le monde le sait, le cinéma traverse une crise majeure. Le permis de construire a été accepté. Nous avons convenu d’une nouvelle rencontre. J’ajoute que le bâtiment à côté pour réaliser un restaurant a bien été acheté par Cédric Burtin qui attend d’avoir le nouveau calendrier du cinéma».

Où en est le projet DOMITIS à Pierre Curie ?
«Déjà il me semble utile de rappeler que l’entreprise a une vraie expertise pour les résidences séniors. Le début du chantier est prévu pour le premier trimestre 2022 pour 12 à 14 mois de travaux et donc une livraison de 116 logements courant 2023. Cette résidence séniors apportera de la diversité dans le quartier. Je rappelle que la barre de Jaurès va être démolie, pour faire place à un éco-quartier».


«200 millions d’euros d’investissements à la Communauté Urbaine»

Lors de l’installation du conseil communautaire, vous aviez parlé d’une ambition d’investissements. A quel niveau va-t-elle se situer ?
«C’est un choix politique affirmé de la majorité communautaire. 200 millions d’euros d’investissements seront réalisés pendant le mandat. Oui nous avons une belle ambition, celle de faire preuve d’audace, pour préparer l’avenir. Mais nous n’oublierons pas la solidarité, pour que chacun s’y retrouve. Avec évidemment les clauses d’insertion, l’accueil des migrants, et les engagements de la nouvelle crèche du Creusot au bénéfice du retour à l’emploi. On ne dissocie pas les choses. Oui nous avons une ambition d’investissements au bénéfice de nos entreprises, mais nous voulons une approche solidaire».


Contre la candidature de Montebourg et contre sa venue à Frangy

Comme vous l’avez fait l’année dernière, irez-vous à la Fête de la Rose, à Frangy en Bresse, le 25 septembre ?
«Non ! Je m’y étais rendu l’année dernière, à l’invitation de Cécile Untermaier, car j’avais considéré que l’état d’esprit avait changé, avec aussi l’invitation qui avait été faite à Bernard Cazeneuve, que j’apprécie. On était alors dans un esprit de rassemblement des socialistes.
Cette année, l’invité sera Arnaud Montebourg. Même si je le respecte, je suis surpris de cette invitation. Car ce sera la Fête de la Rose, mais avec une tête d’affiche qui n’est pas socialiste. Cela alors que l’on est dans une période pré électorale et que le PS a trouvé celle qui va porter son projet.
Alors que l’on va investir Anne Hidalgo, que l’on va échapper à une primaire, contrairement à la Droite et aux Verts, Arnaud Montebourg s’est déclaré candidat. C’est inapproprié, injustifié et en décalage d’une fête qui veut rassembler les socialistes».

Que lui reprochez-vous ?
«J’ai toujours dit que la démondialisation, si elle avait lieu, aurait des conséquences terribles pour Le Creusot. Car Le Creusot est une ville mondialisée et on perdrait nos industries. Nos productions industrielles sont exportées dans le monde entier. La démondialisation serait donc dévastatrice. Par contre je souscris à l’idée qu’il faut une industrie forte. Mais c’est antinomique avec la démondialisation».

Irez-vous au congrès du PS ?
«Non car il tombe au moment de la Foire du Creusot. Mais je défends le texte d’Hélène Geoffroy, parce que je me retrouve complètement dans ce texte, en tant que socialiste».

Souhaitez-vous un changement au niveau de la Fédération en Saône-et-Loire ?
«La question numéro un, c’est quel projet au niveau national ! Il faut fédérer, travailler collectivement sur le projet socialiste et cela va au-delà des personnes. Au cours des dernières années, le travail n’a pas été fait. Il aurait fallu être plus attractif. On a perdu énormément de temps. On ne peut plus attendre. Le Parti Socialiste doit se mettre en ordre de marche au lendemain du congrès».

Serez-vous candidat aux prochaines législatives ?
«On me pose souvent la question. Je n’ai pas l’intention d’être candidat. Mais en politique, il ne faut jamais dire jamais…»

Quelle sera votre position pour la Présidentielle ?
«Je le répète je vais soutenir notre candidate. Une élection n’est jamais jouée d’avance. Si d’aventure, ce que je ne souhaite pas, Marine Le Pen est au deuxième tour, je soutiendrai sans réserve l’autre candidat, y compris évidemment si c’est Emmanuel Macron».


Le Creusot capitale de la sécurité avant le printemps

Vous êtes co-président de la commission de sécurité de France Urbaine. Qu’en attendez-vous ?
«J’ai souhaité que Le Creusot et la Communauté Urbaine s’inscrivent dans des événements d’échelle nationale. Cela a été vrai avec l’exposition Soulage, avec le Tour de France, où avec l’événement pour les 40 ans de l’élection de François Mitterrand.
J’ai proposé à Johanna Rolland, la Présidente, que France Urbaine soit à l’initiative d’assises de la sécurité, pour travailler et interpeller les candidats à la Présidentielles. Johanna Rolland a accepté, le bureau a validé et ces assises se tiendront au Creusot. Ce sera un événement fort. Il aura lieu en février ou en mars, à quelques semaines des Présidentielles, sur deux jours maximum. Il sera évidemment question de sécurité, mais aussi de justice et de prévention. Je rappelle que France Urbaine pèse pour 30 millions d’habitants».

Qu’attendez-vous de ces assises ?
«Ce sera un événement très fort. Je me suis engagé depuis longtemps sur la thématique de la sécurité, contrairement à ce que certains peuvent dire. Il est important que ces assises se déroulent dans une ville moyenne comme Le Creusot. Car les villes moyennes, faute de moyens par rapport aux grandes villes, souffrent d’insécurité. Il y a nécessité de rééquilibrer les choses. D’associer tous les acteurs. Avec ces assises, Le Creusot sera «capitale de la sécurité» (*). J’ajoute que Le Creusot va accueillir un autre événement national…»

Lequel ?
«Je suis vice-président de l’association «Villes de France». J’ai proposé à sa Présidente, Caroline Cayeux, maire de Beauvais, que le congrès, qui a eu lieu à Blois cette année, puisse se tenir au Creusot. Ce sera en 2023, car au nom de l’alternance entre droite et gauche, en 2022 il aura lieu dans une ville dont le Maire est de droite».

Recueilli par Alain BOLLERY

(*) A quelques semaines du 1er tour des élections présidentielles, il y a fort à parier que plusieurs candidats à la Présidence de la République feront le choix de venir au Creusot, où seront rassemblés les Maires des grandes villes et grandes métropoles. Tout comme sans doute le Ministre de l’Intérieur.