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04/03/2022 03:16
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Assises de la Sécurité au Creusot : Il y avait Anne Hidalgo… et les autres

La Maire de Paris, soutenue par le Parti Socialiste, est la seule candidate à avoir effectué le voyage au Creusot pour les Assises de la Sécurité organisée par France Urbaine. Et elle a montré de l’aisance dans l’exercice imposé par France Urbaine. Le grand oral a permis de mesurer de vraies différences sur la police municipale, la police nationale et plus largement sur les questions de sécurité, de secret et d’anonymat.
Jean-Luc Moudenc, Président de Toulouse Métropole et 1er vice-président de France Urbaine, soutient Valérie Pécresse et votera pour elle au 1er tour de la Présidentielle. Mais jeudi, à l’heure du rafraichissement qui a suivi le «grand oral» pour la Présidentielle, il était catégorique : «Incontestablement la meilleure prestation a été celle d’Anne Hidalgo. Elle a parlé sans fiche, clairement. Mais c’est normal, parce qu’elle est Maire», a lancé le Maire de Toulouse, à David Marti qui avait obtenu que ces Assises de la Sécurité se déroulent au Creusot. Et pour une «Première» pour France Urbaine, le bilan était largement positif jeudi soir. C’est ce que les participants ont dit. ?
Anne Hidalgo était la seule candidate à avoir décidé de faire le voyage au Creusot. Les autres candidats à l’Elysée avait préféré envoyer un représentant, de préférence celui en charge des questions de sécurité.
L’exercice, ainsi que cela avait été annoncé, n’était pas spécialement difficile : 10 minutes de parole libre pour présenter le programme. Et 10 autres minutes pour répondre à cinq questions.
Anne Hidalgo, donc, mais aussi Nicolas Bay, porte-parole d'Eric Zemmour, Ugo Bernalicis, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Thibault De Montbrial, porte-parole de Valérie Pécresse, Pierre Garzon, porte-parole de Fabien Roussel, Julien Sanchez, porte-parole de Marine Le Pen, Sabrina Sebaihi, porte-parole de Yannick Jadot, et Alice Thourot, porte-parole du candidat de la majorité et donc d’Emmanuel Macron, dont l’officialisation de la candidature a suivi de quelques heures, se sont soumis à l’exercice.
Les élus présents dans la grande salle de l’Alto, comme les observateurs, ont de toute évidence regretté le côté «meeting de campagne» que certains porte-paroles ont eu pendant leur introduction. Des porte-paroles oubliant qu’ils n’étaient pas devant des électrices et des électeurs à convaincre, mais devant des élus venus plutôt pour mesurer les différences entre chaque sensibilité.
En ce sens, ainsi que plusieurs élus l’ont remarqué, Nicolas Bay, le porte parole d’Eric Zemmour, a donné le sentiment de faire passer Marine Le Pen et son représentant Julien Sanchez, pour des enfants de chœur…
Certains propos ont été très tranchés. Ainsi, sur la question posée au sujet des propos haineux qui fleurissent sur les réseaux sociaux, Ugo Bernalicis, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon est resté droit dans ses bottes : Plutôt défendre la liberté d’expression et donc d’insulter et de diffamer, plutôt que de lever l’anonymat. En décodé : La liberté, rien que la liberté, même si c’est jusqu’aux insultes et autres propos haineux blessants les personnes visées et leurs familles.
Pour le reste, concernant la ligne jaune ou rouge entre Police Nationale et Police Municipale, il est clairement apparu que l’on ne peut pas tout demander aux Maires et aux collectivités. Ugo Bernalicis, lançant : «Nous souhaitons qu’ils soient ensemble. On souhaite aussi que des policiers ne soient pas armés avec des armes à feu. Car 70% des suicides dans la Police se font avec l’arme à feu de service !»
Nicolas Bay pour sa part a souhaité que les Polices Municipales n’augmentent pas quand les effectifs de la Police Nationale et de la Gendarmerie diminuent».
Anne Hidalogo a elle expliqué : «Je suis pour que l’on puisse élargir les compétences des polices municipales, mais que l’on augmente les relations avec la Police Nationale. La politique consistant à recruter des policiers qui connaissent les quartiers me semble important.
Au-delà des effectifs et des compétences entre Police Municipale et Police Nationale, le représentant de Valérie Pécresse a lui lancé «La priorité sera de lutter contre l’impunité. Avec 5 milliards d’euros pour les forces de l’ordre. Ramener les policiers sur le terrain, y compris avec l’intelligence artificielle».
Sabrina Sebaihi, pour sa part, a remarqué : «On ne peut pas être dans un chantage donnant donnant sur le thème on vous donne des Policiers Nationaux si vous mettez des Policiers municipaux. Il faut remettre en place la police de proximité. A terme l’objectif est d’avoir une police unique, avec l’objectif de restaurer la confiance avec la population».
Sur la question du secret entourant l’identité des délinquants, les avis ont divergé. Le représentant de Jean-Luc Mélenchon se déclarant plutôt contre. «A t on besoin de savoir le nom des fichiers S. Il faut que les informations circulent dans les deux sens», a remarqué la représentante de Yannick Jadot. Quand le représentant de Marine Le Pen a lui appelé au pragmatisme. Avant que Nicolas Bay tranche : «Le problème c’est l’islamisme», confirmant en cela que jeudi il était bien le représentant d’un candidat à avoir le discours le plus radical.
Le représentant de Fabien Roussel s’est lui limité à dire : «On est méfiant sur les secrets partagés».
A suivre….
Alain BOLLERY
(Photos Manon BOLLERY)