Il aura suffi d’une petite claque, pour que Le Creusot prenne une grosse claque. Celle de gagner pour rien, puisque c’est le Grand Dole qui en s’inclinant de moins de 11 points a gagné le droit de poursuivre sa route en phase finale.
On reviendra plus tard sur les multiples explications de la non qualification du COCB. Mais pour le principe on s’attardera juste sur ces poignées de minutes où le COCB a cru avoir fait basculer le match, avant que ce soit le Grand Dole qui le fasse basculer à son bénéfice.
On joue l’heure de jeu, au Parc des Sport quand les locaux bénéfient d’une pénal’touche. Paul Vaskou qui a déjà inscrit deux essais de belles factures - sous les yeux de son directeur -  fait monter bien haut Pourprix dans le ciel pour capter le cuir. Derrière la meute «bleu et rouge» emmène Paulet à l’essai. Du travail bien fait en forme de démonstration que c’est bien devant qu’il fallait jouer ce dimanche après-midi… Catinot transforme et Le Creusot prendre un avantage de 14 points.

Six minutes plus tard, un creusotin répond à une provocation par une petite claque. Pénalité pour le Grand Dole. Et même +10 pour contestations. A l’arrivée, le centre Gaudes se joue de la défense creusotine pour aller plonger derrière la ligne. Bouvier transforme sous les yeux de son père Fred… qui est le directeur de Vaskou... Le Grand Dole est à nouveau qualifié et à trois minutes de la fin, Bouvier toujours lui, ajoute la pénalité du 31-27.
Les Jurassiens peuvent exulter, ce qu’ils vont faire avec leurs supporters qui tout au long de l’après-midi auront donné plus de voix que ceux du Creusot, ce qui était sans doute prémonitoire. Les Creusotins eux n’ont que leurs yeux pour pleurer et se remémorer ces occasions gâchées ou perdues pendant la saison. Nous y reviendrons dans la saison. Seule satisfaction de l’après-midi : La Nationale B du COCB qui a écrasé celle du Grand Dole 48-7 est qualifiée, grâce à la victoire de Pontarlier sur Orsay…
Les équipiers premiers du COCB eux n’auront donc pas le plaisir d’aller à Genève le 24 avril. Dommage pour ceux qui avaient derrière la tête de demander l’asile politique à la Suisse si le résultat de la Présidentielle venait à ne pas leur convenir…
Une chose est certaine, ce dimanche de Pâques, les joueurs du COCB ont donné l’impression d’être dominés par l’enjeu. Ils ont eu du mal à prendre le match à leur compte. Du mal à appuyer là où ça pouvait faire mal. L’équipe du Grand Dole a elle dominé son sujet, notamment en profitant, par deux fois, des largesses de la défense du Creusot. Deux fois, c’était au moins une de trop.
Alain BOLLERY
(Photos Alain BOLLERY)

Le fil du match
4ème : Le Creusot avance, puis recule. Nadiabolo s’échappe, mais il est stoppé par l’arbitre.
6ème : Essai pour le Grand Dole de l’ouvreur Bouvier transperce la défense du COCB comme à l’entraînement. Il transforme l’essai (0-7).
10ème : Goyeux sonne la charge puis libère le ballon qui va jusqu’à Vaskou qui plonge en croin droit. Catinot transforme (7-7)
20ème : Le Creusot perdu une touche trop longue et fait faute. Bouvier ajoute la pénalité (7-10).
28èm : Faute creusotine. Bouvier rate la pénalité.
30ème : Le COCB perdu Dubois victime d’une commotion.
32ème : Le Grand Dole perd son centre Boes, blessé.
38ème : Après trois pénalités, Vaskou va plonger en coin droit. Catinot transforme comme à la parade (14-10).
40ème+1 : Le demi de mêlée jurassien Bidaut s’offre une valise de 40 mètres et va aux pieds des perches. Bouvier transforme (14-17).
40ème+1 : Essai collectif attribué à Saipelé après une pénal’touche. Catinot transforme (21-17).
41ème : Le Creusot ne trouve pas une pénal’touche.
43ème : Catinot rate une pénalité.
49ème Catinot passe une pnalité (24-17).
56ème : Carton blanc au 2ème ligne Faure de Dole. Le Creusot ne trouve pas la pénal’touche.
60ème : Pénal’touche du Creusot captée par Pourprix et essai de Paulet. Catinot transforme (31-17).
66ème : Le centre Gaudes va à l’essai après faute sifflée pour une claque… Bouvier transforme (31-24).
77ème : Pénalité de Bouvier (31-27).
80ème+4 : Le Creusot prend une pénal’touche qui ne lui profite pas en perdant la balle à un mètre en ensuite en faisant faute.

Ils ont dit

Julien Loreau (entraîneur du COCB) : « Il y a énormément de frustration… On a fait des fautes, dans certains compartiments du jeu on n’a peut-être pas été performant comme on aurait aimé l’être, mais en tout cas on était présent sur ce qu’on s’était donné comme objectif à vingt minutes de la fin. Les gars ont été à la hauteur de ce match. Dans les vingt dernières minutes, on perd une possession à un moment donné et derrière on laisse partir le match. La réponse on la donne, on meurt sur la ligne, on meurt les armes à la main, on gagne le match, il ne faut pas l’oublier. Je suis fier des mecs, ils y ont cru jusqu’au bout. Et en fait, cette histoire qui avait commencé de manière très compliquée en septembre, elle pouvait quand même se réaliser. Début janvier, après le match à Dole, on avait réussi à renverser la vapeur en allant chercher le match nul au PUC qui a été un déclic pour nous.  On en est revenu avec des étoiles plein les yeux et des espoirs jusqu’à il y a dix minutes. »
Sébastien Pourprix  (demi de mêlée du COCB) : « Aujourd’hui c’est une grosse déception pour nous. Le match reflète un peu la saison : on a fait un mauvais début, après on revient… Ce qui est dommage c’est qu’aujourd’hui on gagne le match et on ne se qualifie pas à cause de notre début de saison. Les points arbitres nous font mal aussi, car sinon on était qualifié. C’est une grosse déception surtout qu’aujourd’hui moi je perds un pote qui arrête, donc je voudrais rendre un petit hommage à « Mamat », Mathieu Labrosse. On perd quelqu’un qui a fait toute sa carrière au club, on espère qu’il n’a pas pris sa décision finale… Il faut qu’on se rende compte qu’il faut garder les gens du club. »
Mattéo Charleux (troisième ligne du COCB) : « Je suis très frustré… On domine tout le match, on fait le boulot en défense… On gagne mais ça sape le moral parce qu’on n’est pas qualifié. On avait toutes les cartes en main, et là eux ils sont heureux alors qu’ils n’ont rien montré, et ça ça fait ch… »
Aurélien Vacheret (entraîneur de Grand Dole Rugby) : « On a un groupe héroïque, avec uniquement des joueurs du cru. En début de saison on jouait le maintien, et aujourd’hui on est qualifié, c’est super. Je remercie votre entraîneur Éric Catinot pour ses propos dans la presse, ça nous a galvanisés. Le contenu du match on n’y revient pas, on s’est qualifié, c’est bon. »