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> Sport > RUGBY
16/11/2022 03:16
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NECROLOGIE : Jeannot Lorton, figure emblématique de Couches et du rugby couchois et bourguignon

Il a tenu parole en annonçant qu’il allait mourir le jour de ses 93 ans…
«Cela faisait un mois qu’il nous disait qu’il allait mourir le jour de ses 93 ans. Et c’est ce qui s’est passé. Dimanche, son petit fils est venu lui annoncer que Couches avait battu Bellegarde. Il a demandé le résultat de la B. Quand il a appris qu’elle avait gagné 70, il a dit «c’est très bien» et il n’a plus parlé»… Jean Lorton, «Jeannot» pour tous les Couchois et pour la grande famille du rugby, s’est éteint quelques heures plus tard, le 14 novembre, le jour de ses 93 ans.
«Jeannot», homme de parole, aura donc respecté à la lettre ce qu’il avait annoncé. Ne doutons pas qu’il est parti tout à la fois heureux et apaisé par les résultats de ses chers rugbymen de Couches. Son dernier souffle il l’a eu à l’EHPAD distant de quelques centaines de mètres du stade qui était son jardin préféré…

De son vrai prénom Louis, il avait toujours été appelé Jean ou «Jeannot» de son deuxième prénom. Né à la maternité du Creusot, «Jeannot» Lorton restera à jamais comme une des grandes figures de Couches, où il a toujours habité, mais aussi du rugby couchois et bourguignon.
«Jeannot» Lorton c’était un solide, à la voix inimitable, avec de la «gouaille». Certains diront une grande gueule. Mais tellement attachant. Marié à Yvonne, il avait été agriculteur, puis viticulteur, à une époque où travailler la vigne dans le Couchois n’était pas facile. C’est sans doute pour cela qu’il avait rejoint les Cartonnages Français où il terminé sa carrière professionnelle, avant de débuter une retraite très active.
«Jeannot» Lorton avait Couches gravé dans le cœur. C’est son papa Marcel qui avait créé le club de rugby. Il en avait donc été le joueur – un fameux demi de mêlée qu’il ne faisait pas bon avoir sur le râble – puis dirigeant et Président pendant une dizaine d’années.
Aujourd’hui c’est son fils Pierrick qui est le Président du club, dont le fils Thomas est joueur et le petit-fils, «arrière petit-fils» de Jeannot à l’école de rugby.
Ce qui ne pouvait que ravir le patriarche qui a aussi été une des figures du rugby bourguignon, dont il a été un des membres du comité régional. Il a eu les médailles de bronze, d’argent et d’or de la Fédération Française de rugby, mais aussi la médaille de Jeunesse et Sports.
Quand on parle de Couches, du rugby et de Jeannot Lorton, on ne peut qu’évoquer son fameux caveau, au centre du village, pas loin de la mairie. De grands du rugby y sont passés, comme les internationaux Alain Lorieu ou Louis Armary. «Jeannot» Lorton avait même reçu Pierre Camou, alors président de la FFR, lors d’une soirée mémorable, qui s’était terminée très très tard, dans le caveau.
«Il était facile d’y descendre, mais plus dur d’en remonter», vous diront tous ceux qui ont eu l’honneur d’aller trinquer avec Jeannot… Et pas seulement parce que l’escalier était raide ! On a connu des «Circuits de Saône et Loire» où des journalistes et des suiveurs prenaient de l'avance, et effectuaient ce que l’on appelait une «halte obligatoire» chez «Le Jeannot» qui avait préparé «les munitions» !
Jeannot Lorton avait le cœur sur la main. Toujours une bonne blague à raconter. Et ses commentaires et ses jugements sur le rugby imposaient le respect.
S’il a beaucoup donné au rugby bourguignon, Jeannot Lorton a aussi beaucoup donné à sa bonne commune de Couches. Au comité des fêtes. Mais aussi au conseil municipal. Il avait été conseiller municipal, adjoint et il avait même assuré l’intérim du Maire Monsieur Meunier, quand celui-ci avait eu un accident. Jeannot Lorton avait aussi été pompier volontaire, à Couches, avec le grade d’Adjudant-Chef. Il avait aussi été descendeur de l’oiseau à l’Arquebuse, lors du célèbre Tir à l’oiseau, qui a lieu chaque année en juillet.
Avec son épouse Yvonne, ils avaient eu deux enfants : Marie-Ange, devenue enseignante au Collège de la Croix Menée et Pierrick, aujourd’hui retraité de la Police et donc Président du club de Couches, comme son père et comme son grand-père.
Ses dix-huit derniers mois, Jeannot Lorton les aura passés à l’EHPAD de Couches, avant de rejoindre le royaume des grands serviteurs du rugby.
A sa fille, à son fils, à toute sa famille et à tous ses amis, nous présentons nos sincères condoléances.
A.B.
(Photos DR fournies par la famille)