> Sport > FOOTBALL
30/01/2023 03:17
2832 lectures

LE CRUSOT : «La semaine on est à l’école ou en entreprise en alternance, mais le dimanche après-midi, c’est football»

Ils sont originaires de Somalie, Côte d'Ivoire, Guinée ou Gabon... Ils sont migrants et se retrouvent pour jouer au foot le dimanche... Il n'y a pas de trêve pour eux.
Les championnats de football reprendront, à la mi-février, dans une quinzaine de jours, mais certains avaient les jambes qui démangeaient, un peu comme pour nous d’ailleurs.
A vrai dire, trêve ou pas, le dimanche après-midi, un peu comme les copains qui se donnent rendez-vous pour une sortie à vélo, on joue toujours. On prend un coin de terrain libre, l’été l’annexe 3, le terrain le plus près de la rue du stade, l’hiver sur l’annexe 1, le terrain juste à côté du Jean Garnier.
Tout le monde joue, mais c’est souvent les derniers arrivés dans notre ville qui se retrouvent là, comme ils devaient le faire dans la lointaine Somalie, Côte d’Ivoire, Guinée ou Gabon : « La semaine on est à l’école ou en entreprise en alternance, mais le dimanche après-midi, c’est football », nous précise Mohamad, joueur de la « JOC ».
Le temps de faire les équipes, au hasard, pas vraiment parce que tout le monde veut Saikou avec lui et on commence. Le défenseur central de la « JOC » aime le ballon et il trouve, ce moment seulement, le moyen de jouer numéro 10, le rêve de tout le monde. On parlemente un peu pour trouver le plus difficile, convaincre qui devra jouer gardien, pour l’équipe de Saikou, il a trouvé les mots, le grand avec des gants pour le froid fera l’affaire, l’autre équipe les pourparlers ont été plus longs mais le capitaine a tranché, Mohamed Ali : « Tu joueras une mi-temps, on te remplacera après. » Il est vrai que lorsqu’on s’appelle Mohamed Ali, on est tout de suite plus convaincant !
L’arbitre en place, le seul qui n’a pas de tenue sportive, comme les arbitres anglais du 19e siècle et c’est parti.
« Vous jouez combien de temps ? » La réponse est tellement simple : « Quand on ne verra plus rien. » Comme on le faisait avant, il y a longtemps, très longtemps.
Vincent Brucci