Face à des Côte-d’Oriens extrêmement réalistes, le résultat redimensionne les ambitions des locaux qui vont devoir, à présent, regarder derrière au classement.
Il faut remonter loin, très loin dans les archives pour voir une telle déconvenue au Montporcher, même à l’époque la plus sombre, la plus noire, la descente en District, la « JOC » n’avait jamais pris une telle correction. Car disons les choses clairement, les bleus ont reçu une leçon de football. Perdre un match, ok, mais de cette façon, non, pardon messieurs, non. Le pire dans l’histoire, ou l’ironie plutôt, l’équipe nord-dijonnaise n’a jamais démontré sa supériorité, dans le jeu, dans les occasions, le pressing. La « JOC » a perdu 4 à 0 en se prenant quatre buts identiques : contre à deux, maximum trois joueurs, et but, c’est tellement simple le foot.
On pense sincèrement que Nicolas Beugnot, le coach villageois, a lu (il a raison) Creusot-Infos pendant la trêve et notamment l’interview de coach Berger qui expliquait que son équipe avait une arme redoutable, les coups de pied arrêté : plus de 50 % des buts inscrits l’étaient, un pourcentage incroyable, pas passé dans l’oreille d’un sourd. Les locaux ont eu 25 coups de pied arrêté, 25, pas une seule fois ils ont obtenu une balle jouable, invitante, rien, pire, l’EFV a souvent placé ses contres suite à ces corners ou autres coups francs, le coach visiteur nous le confirmera en fin de match : « J’ai vu qu’à chaque coup de pied arrêté, ils se dégarnissaient complètement, j’ai relevé le pot aux roses à mes joueurs à la mi-temps. » Résultat, les rouges ont systématiquement contré une équipe restée déséquilibrée avec un résultat lourd, très lourd.
Les Jocistes avaient pourtant bien commencé leur match, nouveau schéma de jeu à quatre défenseurs, titularisation des deux recrues san-serninoises, Karl Moscato à droite et Antonin Tracol à gauche de l’attaque. Une demi-heure de jeu où on se demandait bien comment ces Dijonnais avaient bien pu gagner à Paray-le-Monial dimanche dernier. Grosse occasion pour Lucas Primon, son tir est contré par un défenseur visiteur qui manque d’un souffle de tromper son propre gardien, auteur d’une déviation miraculeuse (23e). Sans paniquer, l’Entente a fait le dos rond, laissant passer l’orage.
Il restait quatre minutes avant la pause, suite à un corner des locaux, les villageois allaient placer leur spéciale de la journée : contre à deux joueurs, le grand (l’immense) Gautier Sordel, trouvait Dorian Desserprit dans un trou de souris, qui trompa Anthony Tuka, le gardien creusotin. 0-1 (41e) score à la pause. Pas mérité.
Dans les vestiaires on sait à peu près ce que Nicolas Beugnot a dit à ses joueurs qui l’ont écouté, à part le deuxième but consécutif à un coup-franc joué par le grand (on a déjà dit l’immense ?) Gautier Sordel qui décale Antoine Parnaso qui doubla facilement le score (70e), l’EFV contra à chaque fois les locaux sur leur arme préférée, les coups de pied arrêté. Ainsi à la75e, contre du grand (vous savez maintenant, l’immense) Gautier Sordel qui trouvait Dorian Desserprit pour son doublé personnel (0-3) et juste avant la fin du match calvaire, un énième contre, joué par d’autres acteurs cette fois-ci, Pierrick Vignal pour Dimitri Leopold, 0-4 score final.
Le bon sens imposerait d’oublier au plus vite ce match et son déroulement, mais il ne le faudra pas, surtout pas. Les Côte-d’Oriens n’ont rien de transcendants, n’ont pas de joueurs superlatifs, ni d’arme secrète, rien de tout ça, ils ont suivi, patiemment, les directives tactiques de leur coach pour contrer, dans tous les sens, des Creusotins sûrs de leur supériorité. Une phrase résume à elle seule ce qui a fait gagner les Dijonnais aujourd’hui, coach Beugnot : « Je ne pense pas qu’on ait volé notre victoire. » Preuve d’humilité, suffisante, pour donner une leçon mémorable aux locaux. Espérons qu’ils s’en souviendront.
Au Creusot, stade du Montporcher, l’Entente Football Villages bat la JO Creusot 4 à 0 (1-0)
Arbitre M. El Azzouzi
JO Creusot : Tuka, Bredeau, Pernot, Trevisan, Chhim, Demirel, Moscato, Semane©, Primon, Cassier, Tracol, Da Cunha, Santos et Erdem
EFV : Bourgeois, Fusaro, Janvier, Belin, Beugnot, Pychardy, Azerot, Millereau©, Desserprit, Vignal, Sordel, Parnaso, Leopold et Verite
Mickael Berger, coach du Creusot : « On a quelques situations en première mi-temps, on ne marque pas, par contre eux, ils ont été chirurgicaux, chaque attaque a fait mouche. Après on se fait manger dans l’envie, les duels, on emmène 50 centres sans jamais trouver quelqu’un au centre. Ce match était un match charnière, en cas de victoire on basculait du bon côté du classement, ce n’est pas le cas, va falloir se remettre vite au boulot et surtout arrêter de se croire meilleurs que les autres. »
Nicolas Beugnot, coach d’EFV : « On ne peut qu’être satisfait, on met Le Creusot à six points. On a été solide, on a concédé 25 ou 30 coups de pieds arrêtés, mais à part ça, on n’a jamais été en difficulté. Je ne pense pas qu’on vole ce résultat. On a été réalistes et nous avons très bien joué les contres, je me suis aperçu qu’à chaque coup de pied arrêté ils jouaient haut, ils étaient systématiquement découverts, on en a profité. »
Vincent Brucci