
Les Violets ont fait le nécessaire dès la première période en menant 3 à 0 à la pause. Le score final de 5-0 aurait pu être largement plus lourd sans les sauvetages du gardien bressan, Noa Grossenbacher.

Cinq buts encaissés, cinq arrêts déterminants du portier de la réserve de Louhans-Cuiseaux. Les stats sont souvent bien plus parlantes que les discours, le verdict est clair : entre Saint-Sernin et Louhans-Cuiseaux (b), il y a un (voire plus) niveau de différence. Ça paraît sévère, moins que l’analyse du coach bressan à la fin du match, Michel Bradaia, qui ne mâche pas ses mots : « Je me demande quelle formation ou préformation mes joueurs ont eu. » Mieux : « Les choses au club, aujourd’hui, ne sont pas assez réunies pour réaliser des performances. » On en est là.
Car de match, il n’en a pas eu, trop de différences, pas de duels remportés, pire, pas de placement défensif qui puisse gêner des Sanserninois incrédules. Rarement nous avons vu une telle différence de niveau en championnat à Joseph Simonin.
Les hommes de Fabrice Correia, le coach local, avaient été, inutilement, prévenus avant le match : contre les équipes mal classées, ils étaient souvent mis en difficulté. Pas aujourd’hui, les Violets ont vite mis en échec des Jaunes bien pâlis. Très vite. Une première accélération sur son couloir de prédilection, le droit, Thomas Doridot trouvait Arthur Vannier, bien seul, à la réception de son centre, pour une ouverture du score de la tête (4e).
Thomas Doridot à droite, Karl Moscato à gauche, ça allait trop vite pour les Bressans. A la pointe de l’attaque, Erkan Sahin sentait l’odeur du sang et allait lui aussi faire passer de très mauvais moments aux visiteurs. Une première excursion dans la surface, l’ex-pro était fauché, mais sa position de départ était jugée hors-jeu (12e).
Qu’importe, trois minutes plus tard, il prenait encore de vitesse la défense louhannaise pour centrer vers Karl Moscato, seul aux six mètres. Abdou Inoussa, dans un geste désespéré de sauvetage, déviait dans sa propre cage pour inscrire le deuxième but sanserninois (15e). Facile.
Le temps de voir Noa Grossenbacher sauver trois fois les siens sur un face à face d’Erkan Sahin (18e), le tir puissant d’Arthur Vannier (21e), et la récupération (encore une) de Karl Moscato dont le tir n’était pas cadré, et on revoyait l’avant-centre pour le troisième but de Saint-Sernin. Thomas Doridot plaçait idéalement Erkan Sahin qui éliminait son défenseur, avec son contrôle de la poitrine, la reprise est parfaite et passe le ballon entre les jambes du gardien adverse. 3 à 0, score à la pause.
La seconde période, celle que les locaux préfèrent le plus, n’a pas vu de changement de physionomie du match. Les Sanserninois se créaient, à chaque relance, des occasions, Louhans courait après la balle, sans jamais la trouver. Saint-Sernin marquera par deux fois. D’abord par Thomas Doridot, qui couronne ainsi l’ensemble de son œuvre, profitant d’un amour de passe en profondeur d’Arthur Vannier (57e), puis par Matys Dias, qui reprenait de la tête un corner tiré par Hugo Langlois (85e). 5 à 0 score final.
Saint-Sernin a pris les trois points contre un adversaire qui, s’il reste dans cette configuration, va passer une saison malheureusement mémorable. Ces trois points viennent au bon moment, la semaine prochaine, avec deux matchs en 48 heures, risque d’être éprouvante. Mais pourquoi permettre ces aberrations ?
A Saint-Sernin, Saint-Sernin bat Louhans-Cuiseaux (b) 5 à 0 (3-0)
- Arbitre, M. Mathieu Mendes (Belfort)
- Saint-Sernin : Abich©, Martins, Marchal, Tavan, Dieye, Iller, Doridot, Monin, Sahin, Vannier, Moscato, Dias, Langlois et Répy
- Louhan-Cuiseaux (b) : Grossenbacher, Inoussa, Bayama, Roy, Modeste©, Colin, Guillet, Janin, Monvoisin, Chanussot, Petot, Mbengue, Fèvre et Ludwig
Michel Bradaia, coach de Louhans-Cuiseaux (b) : « Vu l’effectif et la jeunesse de cet effectif, c’est très compliqué. C’est compliqué aussi parce que c’est une réserve, j’ai aligné aujourd’hui des joueurs de 17, 18 ans. On savait que la saison allait être compliquée, maintenant je regrette certains points. Les choses, au club, ne sont pas assez réunies pour pouvoir performer. Le maintien est jouable parce que c’est serré, il nous manque quelques points au classement. On ajoute à ça des soucis d’organisation, j’ai fait mon équipe hier soir à 17h30 ! Je savais que ça allait être dur, autant, non. Ce que je regrette le plus, c’est navrant, mais ces gamins, et je le dis très clairement, mes amis éducateurs n’ont pas fait le travail. Je peux les avoir devant moi pour le dire, c’est malheureux, mais au niveau formation, voire préformation, c’est dommage. Pas tous, évidemment, des éducateurs ont fait le job, mais là il y a trop de manque. Trop. »
Fabrice Correia, coach de Saint-Sernin : « C’est vrai, contre les équipes de tête, on a du répondant, contre les moins bien classées, on a du mal. Aujourd’hui on a su être efficace de suite, on a rendu le match facile, sans prendre de but, c’est le deuxième de suite. Le match à Fauvernay va nous donner la possibilité de se placer plus haut et de se libérer de la zone chaude. La semaine sera compliquée, on enchaîne le déplacement à Fauvernay, le mardi, le match de Coupe de Bourgogne à Selongey. Au passage, un grand merci à la Ligue de Bourgogne pour cet agenda catastrophique, on est censé protéger les joueurs, on nous a refusé de décaler le match. Voilà, on va jouer deux matchs en 48 heures, deux déplacements, dont Selongey, leur première… Nous sommes extrêmement en colère. C’est dommage, on jouera à fond le championnat, pour la Coupe, on verra. »
Vincent Brucci










































