Un seul petit but des Parodiens, en fin de première période, suffira pour remporter ce match crucial contre un direct concurrent. Les Creusotins, en supériorité numérique pendant les 20 dernières minutes, n’ont pas réussi à revenir. Du côté du Montporcher, il va falloir tirer la sonnette d’alarme.
Une première période cauchemardesque, un non-match, tous les duels et les deuxièmes ballons perdus. Comment, dans ces conditions, espérer, rêver d’autre chose qu’une grande désillusion ? Le mot prononcé par le coach creusotin à la fin du match est dur, mais il reflète très bien cette entame de match : « Ignoble ». La « JOC » a donné un beau bâton à Paray pour se faire taper dessus. Les Parodiens, avant cette confrontation capitale, pointaient à deux points derrière, les locaux avaient cet après-midi une formidable occasion de distancer un direct concurrent au maintien, qui, ne le cachons pas, dans ces conditions, devient compliqué. Deux moments auront redonné espoir au public du Montporcher, le premier, l’action virevoltante d’Anisse Dridi qui s’est défait d’une défense entière en dribbles avant de tirer à côté, le but aurait été somptueux, le second, après le match, rageur, la promesse d’un joueur cadre : « On ne descendra pas, crois-moi, on ne descendra pas ». On verra, mais si maintien il y aura, ça ne devra passer que par la rage, la détermination et les duels gagnés.
La première période a été boycottée par les locaux même si les Parodiens ont mis un certain temps à comprendre que leurs adversaires n’étaient pas rentrés dans le match. Dès cette prise de conscience, les Creusotins ont souffert le martyre avec des vagues incessantes. Paray a cru à l’ouverture du score à la 13e minute quand, au troisième tir à bout portant, Loic Milan décocha un missile qu’Antoine Tuka, le gardien jociste, détourna. Premier avertissement. Le deuxième était encore plus alarmant, le tir de l’avant-centre parodien, Hugo Laroze, était puissant, seule la transversale sauva Antoine Tuka (23e). Son compère, Enzo Figueira, s’essaiera également, à meilleure distance, sans trouver le cadre (27e). La « JOC » prenait l’eau de toutes parts et ce qui devait arriver arriva. Du point de penalty, Hugo se voyait nier le but par la défense d’Aurélien Trevisan d’abord, d’Enzo Ciufici ensuite, mais le ballon revenait sur Baptiste Roux qui, des six mètres, ouvrait le score. 0-1 (40e), score à la pause.
Paray eut encore des possibilités en seconde période, la plus grosse sera celle du buteur, Baptiste Roux qui, à l’entrée de la surface creusotine, voyait son missile heurter l’angle gauche du but d’Antoine Tuka (53e). Le Creusot réagit, finalement, en faisant reculer les visiteurs, puis en devenant dangereux. Le slalom dans la surface de Paray d’Anisse Dridi a fait tourner la tête à bien trois défenseurs, non-content de l’exploit, l’attaquant creusotin dribbla aussi le gardien, battu, mais son tir n’est pas cadré (58e).
C’était au tour de Paray de souffrir et de prendre l’eau. Sur une action litigieuse en pleine surface, Baptiste Porterat se fera expulser (69e), mais la mauvaise réaction du défenseur visiteur ne profitera pas aux Jocistes. On notera une belle situation de Riyad Brigeme, sa reprise de volée ne sera pas cadrée (90e), c’était la dernière occasion des bleus. Paray obtenait, ainsi, une victoire primordiale en capitalisant au maximum sur sa première période et en tenant bon en seconde.
Ce championnat est étrange, il ne pouvait pas l’être différemment, les mal classés peuvent battre n’importe qui (voir Saint-Sernin à Marsannay) et les matchs sont très souvent indécis jusqu’à la fin. Les Creusotins vont devoir se remobiliser et partir sur leur seconde mi-temps, les dribbles d’Anisse Dridi, les mots du capitaine à la fin du match : « On ne descendra pas, crois-moi. »
Au Creusot, Stade du Montporcher, Paray bat la JO Creusot 1 à 0 (0-1)
Arbitre Ali Sahin (Saint-Claude)
JO Creusot : Tuka, Ciufici, Brigeme, Trevisan, Chhim, Erdem©, Dieye, Semane, Primon, Demirel, Dridi, Sadiki, Selloum et Rat
Paray : Saulnier, Monnet, Pellin, Brivet, Porterat, Milan©, Azerarak, Bernard, Laroze, Figueira, Roux, Basset et Pichon
Julien Serpry, coach de la JO Creusot : « Le meilleur a gagné, ils ont eu largement plus de situations que nous, notre première mi-temps est ignoble, la pire qu’on ait faite depuis le début de la saison. C’était un match à mettre notre adversaire à 5 points, on avait pourtant sensibilisé les joueurs, j’ai l’impression qu’ils n’ont pas compris. On peut se tromper sur plein de choses, pas sur l’attitude, c’est trop léger. La deuxième mi-temps a été meilleure, mais pas suffisante pour renverser une équipe comme ça qui était pourtant largement à notre portée. C’est la raison pour laquelle perdre ce genre de match est inquiétant. Si ça se joue dans la tête ? Je ne sais pas, la préparation du match a été compliquée, l’échauffement n’est pas bon, mais dire que ça vient de ça, je ne sais pas. Manque de fraîcheur, on n’a pas gagné un duel alors que pour certains de nos joueurs c’est leur point fort. Il n’y a pas de secret, pas de course, pas de duels gagnés, on n’existe pas. »
Adrien Jarrier, coach de Paray : « C’est une victoire importante dans l’optique du maintien, ça aurait dû être décidé bien avant la fin du match, ensuite on se met en danger, par notre faute, on ne met pas le deuxième but sur les erreurs adverses et puis on se met en difficulté tout seul sur une mauvaise réaction de mon joueur. C’est notre début de saison, compliqué, mais mes joueurs ne lâchent rien. Ces trois points vont faire du bien au moral des gars. »
Vincent Brucci