Vincent Rameau, en fin de match, est resté, comme à son accoutumé, très sportif en parlant de son adversaire du jour, Vauzelles : « c’est leur jeu direct qui engendre ce genre de match. » Doux euphémisme quand on nomme cette confrontation « ce genre de match… ». Allons-y directement : on a vu une formation du Breuil dominée par celle de Vauzelles, techniquement, physiquement, en possession de balle, en situations de buts, une domination qui ne suscite d’aucune contestation, les Vauzelliens, quatrièmes au classement, sont plus forts que Le Breuil, mais les Nivernais sont venus à Montvaltin avec cette certitude et on ne le sait que trop bien, un match se joue sur le terrain, pas ailleurs.

Belles retrouvailles côté cheminots avec la présence, dans le staff technique, de René Szatny, l’ex gardien du Montceau de la grande époque. Il n’aura pas empêché une gestion de match insuffisante de ses protégés, malheureusement pour Vauzelles.
Allons-y par ordre. Le but brogelien. Vincent Rameau avait mis en place un jeu qui devait aller chercher le jeune (très jeune, 16 ans) Lehyan Soumati, en diagonale opposée à partir du milieu. Le Breuil a essayé quatre fois de suite ce schéma de jeu sans que Vauzelles ne trouve nécessaire un pare-feu devenu urgent, pourquoi faire ?  C’est ainsi que sur un coup-franc, Romain Parizon trouvait capitaine Sandelion qui déviait pour le gamin qui ajustait Mathieu Morel, le gardien adverse. 1 à 0 (13e). Lehyan Soumati, on retient ce nom.
Le Breuil avait pourtant averti ses adversaires, ils allaient marquer comme ça ! Continuons. Les Nivernais ont réagi, vigoureusement, c’était largement compréhensible, et ils ont immédiatement trouvé « LA » possibilité d’égaliser : après un cafouillage dans les 6 mètres d’Esteban Soares, le gardien local, Guillaume Quillard, le milieu offensif visiteur, se trouva avec le ballon dans les pieds à un mètre du but, mais Quentin Oliveira réussi à dévier le ballon en corner. Incroyable.
Vauzelles poussait et charchait l’égalisation par tous les moyens, avec une détermination logique. Le Breuil devait attendre le moment pour placer son contre, mais le match bascula dans un nervosisme injustifié. Les visiteurs ont contesté tout et n’importe quoi : les ballons pas gonflés, la faute pas sifflée, le ballon qui sortait et qui devait être remplacé avant même d’être sorti, là un adversaire qui devait prendre un jaune, un rouge, un orange…
On connaît le refrain, à trop perdre d’énergie dans la continuelle contestation, on y perd son football. C’est ce qui s’est passé. Tant mieux pour Le Breuil.
La seconde période a été encore plus dominée par les Vauzelliens, Le Breuil n’arrivait pas à aligner deux passes, à franchir la ligne médiane. Vauzelles égalisera à la 70e mm, but sera refusé pour hors-jeu, mais finira par vraiment égaliser : une énième montée de Yann Gautheron, l’ailier cheminot, qui centra pour Guillaume Quillard bousculé dans la surface par Cédric Sandelion. Penalty, transformé par Yann Gautheron (80e).
Ce n’était pas injuste, plus que logique même, mais Le Breuil n’avait pas dit son dernier mot. Alors que les violets n’avaient atteint la surface adverse qu’une seule fois en seconde période, Pierre Diebra, l’avant-centre brogelien, perça la défense adverse, dribbla le gardien et offrit la victoire aux siens dans un délire de joie total. 2 à 1 à la 95e mm, score final.
Le Breuil remporte sa première victoire de la saison, face à une équipe plus forte mais trop sûre de son fait. Pour alimenter encore un peu plus les regrets des Nivernais, Le Breuil avait 10 absents et jouait avec un gardien qui l’est devenu que depuis 15 jours !
On pose la question : de quel droit une équipe plus forte doit nécessairement remporter son match ? Aujourd’hui, la seule équipe au monde qui pourrait se permettre une certaine suffisance (et même elle ne le fait pas) est l’équipe de France, c’est la seule car elle sur-domine toutes les autres. Pas les autres.
 

Au Breuil, stade de Montvaltin, Le Breuil bat Vauzelles 2 à 1 (1-0)

Arbitre M. El Bouayadi de Besançon
Le Breuil : Soares, Tissier, Chopin, Sandelion©, Sergi, Boutin, De Oliveira, Soumati, Diebra, Regnaudin, PArizon, Bouroga, Jardin et Moreira.
Vauzelles : Morel, Vernisse, Bourahli, Giraud©, Baldys, Darnault, Gautheron, Odonnet, Geraud, Quillard, Bene, Pouvesle et Lebrun.
     Vincent Rameau : « Enfin cette première victoire ! C’était pourtant inespéré, autant d’absents, un joueur de champ dans la cage, on arrive à arracher une victoire aux forceps, avec solidarité et on a enfin se brin de réussite avec ce but dans les arrêts de jeu. Ils ne nous ont pas pris de haut, je pense qu’indirectement, jouer chez le dernier, peut-être…inconsciemment. On devait rester au contact à la trêve, on sera plus fort dans la deuxième partie de saison,  on le sait. Il nous reste deux sorties pour finir l’année, dont celle du Creusot, il nous faut trois points pour rester au contact. »

Vincent Brucci