Par où commencer ? Ce match a été exceptionnel, on a tout vu, des buts, extrêmement rapides, de l’inexpérience (on préfère croire que le but égalisateur des forgerons est dû à la fougue, il fallait rendre le ballon alors que les locaux l’avaient volontairement mis en touche pour un blessé adverse), de la sportivité, du suspense (les Gueugnonnais menés 3 à 1 sont revenus à 3-3) et le magnifique but sur coup-franc de Mohamed Bouazzaoui, but qui donnera les trois points à son équipe.
Si vous permettez, nous commenceront par le geste des coachs gueugnonnais, Soni Mustivar et Philippe Lauvernier. Leurs joueurs avaient (abusivement) profité d’une remise latérale alors qu’ils devaient redonner le ballon aux Sanserninois, pour égaliser. Dans la confusion générale, qui coûtera un carton blanc à Sabri Abich, le duo d’entraîneurs a imposé à leurs joueurs de laisser marquer le but qui redonna l’avantage à Saint-Sernin : c’est exceptionnel, extrêmement exceptionnel suffisamment pour être souligné. Au passage on pose la question, qui aurait fait la même chose ?
Le match était parti pourtant à tombeau ouvert, Jocelyn Matrat récupéra, dans les pieds du dernier défenseur, un ballon alléchant qu’il fera passer sous le corps du gardien forgeron. On jouait la 20e seconde…L’égalisation des jaunes restera dans l’histoire pour sa conséquence, le but d’Hugo Langlois a été réalisé sans aucune opposition forgeronne (5e) 2 à 1.
Gueugnon essayait de se remobiliser, mais Saint-Sernin était beaucoup plus pragmatique, ainsi, sur un coup-franc à 25 mètres de Théo Monin, Mohamed Bouazzaoui déviait légèrement de la tête, assez pour tromper pour la troisième fois Mathis Vilaro, le gardien gueugnonnais (17e).
Le FCG a essayé de poser le jeu et de colmater les brèches, dans un premier temps, avant de placer des banderilles, surtout par Flavio Valente (25e, 33e et 39e), Sabri Abich veillait au grain. C’est Basile Gauthier, toujours pour Gueugnon, qui eut la meilleure possibilité de revenir au score, idéalement placé face à Sabri Abich, son tir n’est pas cadré. 3 à 1 à la pause.
Les coachs forgerons ont repositionné leurs (jeunes) joueurs à la mi-temps, ils ont demandé de jouer plus direct. Le résultat s’est rapidement fait sentir. Sur une perte de balle sanserninoise, l’avant-centre visiteur, Hamza Saayev, décalait pour Basile Gauthier qui, d’une légère pichenette, inscrivait le but de l’espoir (3 à 2 à la 51e).
Saint-Sernin était méconnaissable, Gueugnon, idéalement orchestré par Morad Benameur, allait égaliser : percée d’Hamza Saayev, l’avant-centre est séché dans la surface, penalty, transformé par le capitaine, Morad Benameur (57e). Gueugnon avait fait le plus dur, sur un terrain où peu d’équipes réussiront cette saison à prendre des points. C’était sans compter sur Mohamed Bouazzaoui, son coup-franc est magistral, le ballon frappe la transversale avant de toucher le dos du malheureux gardien forgeron (68e).
Cet « Eurogol » coupera définitivement les espoirs du FCG. Il nous ramène à une anecdote sur son auteur, « Momo » Bouazzaoui. Dans sa saison creusotine, nous l’avions égratigné sur une de ses tentatives, mal-cadrée (on passera l’expression employée, disons que le ballon était loin du cadre), mais très intelligemment, il avait reconnu sa mauvaise tentative et nous avait même remerciés : « Il fallait me le dire, il fallait. » Des années sont passées, on comprend aujourd’hui pourquoi le défenseur avait fait cette remarque, sans rancœur : l’exigence est la différence entre un joueur normal et un joueur talentueux.  
 

A Saint-Sernin, Saint-Sernin bat Gueugnon (b) 4 à 3 (3-1)

• Arbitre, Maxime Renard
• Saint-Sernin : Abich©, Marchal, Moscato, Tavan, Bouazzaoui, Monin, Doridot, Vannier, Matrat, Langlois, Repy, Labille, Tracol et Martins
• Gueugnon (b) : Vilaro, Dias, Jacob, Siby, Figueira, Benameur©, Valente, Ladji, Saayev, Gauthier, Diasombé, Dos Santos, Gonachon et Guhran

Christophe Clochet, coach de Saint-Sernin : « La victoire est logique, par l’entame de match, après le carton blanc à notre gardien nous désorganise, mais on marque ce but du 3-1. Ils reviennent au score donc ça allait devenir difficile, ils égalisent, mais nous avons les ressources pour inscrire le quatrième et tenir le résultat. On doit continuer à rester invaincus à la maison, on doit maintenant aller en prendre à l’extérieur. »
Soni Mustivar, coach du FCG : « On a très mal démarré le match avec ce but à la 20e seconde, puis le fait de jeu, on a mis du temps à réagir. On a fait des réajustements à la mi-temps, on devait absolument s’adapter à ce terrain, on ne pouvait pas mettre notre jeu en place, on a donc joué plus direct, on a modifié aussi les appels des joueurs et on revient au score. Et là on prend ce magnifique coup-franc. C’est dommage, on fait le plus dur en revenant au score, on manque de maturité, encore, on ne doit pas faire de faute à l’entrée de la surface. Je savais que l’apprentissage allait être long, on joue bien, mais on ne gagne pas. »

Vincent Brucci