A entendre les remarques en fin de match, derrière la main courante, sur les gradins ou même sur le terrain, ce sont les Creusotins qui ont manqué leur match. Prenons le problème dans le bon sens ou mieux, prenons un peu de hauteur et reconnaissons les choses : Avallon a été meilleur dans les moments clés, dans les zones clés et surtout, Avallon est supérieur techniquement. Que les Jocistes ne s’en fassent pas, qu’ils ne remettent pas leur saison en cause, Avallon est plus fort que la « JOC », mais Avallon est plus fort que la plupart des formations de ce championnat.

Une preuve pour confirmer ? Depuis la reprise en Février, les Avallonais ont joué 8 matchs, pour 7 victoires, un nul, 17 buts marqués et…3 petits encaissés. Pour mieux donner l’idée, Avallon a fait tomber l’ogre, Fontaine-lès-Dijon et son dauphin, Nevers FC (pour rappel, ces deux équipes avaient refilé 6 et 7 buts au Montporcher). Avallon, c’est sérieux.
La première période a été, pourtant, équilibrée. Avallon se méfiait de son adversaire du jour, un adversaire qui répondait à chaque offensive icaunaise. Ce sont les Morvandiaux qui ouvrirent les hostilités par l’incontournable Pierre Vignaud, le coach et ancien « pro » trouvait en retrait idéalement positionné Benoit Lauvernier qui manqua le cadre d’un cheveu (6e). L’autre spécialiste de l’équipe, Noa Talli, profita d’une mauvaise relance de la défense creusotine, mais son tir est écrasé (8e).
La « JOC » réagissait, le premier tir est à mettre à l’actif de Rafael Da Cunha, Anthony Solassier, le gardien visiteur, accompagna le ballon que du regard, un ballon qui caressa la transversale (15e). Mise en bouche pour « LA » grande occasion des locaux : le même attaquant réussit, en puissance, à se retourner, à tirer ; le gardien dévie tant bien que mal, mais Aurélien Trevisan, plus prompt que tout le monde, reprit et marqua à gardien couché. Malheureusement, le but sera refusé pour une position de hors-jeu (16e). Ce but aurait, forcément, changé la musique du match.
Avallon avait saisi l’avertissement et verrouilla parfaitement les entrées puissantes de l’avant-centre creusotin. Mieux, Avallon passa en tête avant la pause. Noa Talli prolongea son effort sur le côté droit et centra en retrait pour Benoit Lauvernier, seul entouré de quatre défenseurs, son tir est sec et précis. 0-1 (36e). Score à la pause.
La seconde période a été une longue gestion du match par les visiteurs, une gestion intelligente des moments, une supériorité flagrante au milieu de terrain où Pierre Vignaud, Yohan Laurent et Noa Talli ont eu tout le loisir de faire l’étalage de leur talent. Injouable pour les creusotins. Le but du « KO » n’en sera que la confirmation, sur un contre, Yohan Laurent décocha un tir puissant qu’Antoine Fargère, le portier local, détourna, mais coach Vignaud repris et trouva la lucarne. 0-2 (68e)
L’Avallon actuel n’est qu’un vague parent de l’Avallon du début de saison. Cet Avallon aurait eu les mêmes joueurs depuis septembre serait sûrement, aujourd’hui, en train de batailler avec Fontaine-lès-Dijon. Trop fort, trop pour une JO Creusot qui doit finir sa saison en regardant, un peu, derrière. Avec 7 points d’avance sur le 10e, Saint-Benin, à 3 journées du gong final, il manque deux points pour officialiser le maintien, c’est-à-dire pas grand-chose. C’est ce qu’il fallait, sans doute, retenir aujourd’hui.
 

Au Creusot, stade du Montporcher, Avallon bat la JO Creusot 2-0 (1-0)

Arbitre M. Elian Demoncay (Dijon)
JO Creusot : Fargère, Grenot, Beaumenil, Bouazzaoui, Chhim, Trevisan, Rollet, Semane©, Da Cunha, Demirel, Bredeau, El Rhayti, Sadiki et Poncet.
Avallon : Solassier, Lebeau, Laurent, Soykan, Pungier, Vignaud, Soykan Dilan, Laurent©, Lauvernier, Talli, Seniguer, Bellil, Creton et Adjaoud
Mickael Berger, coach de la JO Creusot : « On fait une très bonne première mi-temps, on peut mener au score notamment sur ce but refusé, hors-jeu, pas hors-jeu, je ne sais pas, mais avec ce but ça ne devient plus le même match. Après, on peine à marquer, c’est récurrent et pour rien arranger, ils marquent sur leurs rares occasions. Leur milieu, on le savait, c’est fort. »
Pierre Vignaud, entraîneur-joueur d’Avallon : « Oui, effectivement, on le dit souvent au foot, quand on gagne la bataille du milieu, ça devient plus facile. Ce qu’on fait, depuis la reprise, ce n’est pas mal, il faut féliciter tous les joueurs. On savait qu’on allait jouer une équipe solide, avec de l’impact. »

Vincent Brucci