
Le tour des stades de notre région se poursuit, aujourd’hui montée sur Saint-Sernin où évolue l’USSS qui, après avoir connu deux saisons de suite en élite régionale, retrouve la Régionale 2, un championnat bien plus compliqué que prévu.
C’est le moins que l’on puisse dire, quatre anciennes équipes qui évoluaient en R1 l’année passée, des équipes réserves de grosses écuries, de traditionnels clubs ayant l’habitude de jouer plus haut, ce championnat est compliqué. Pour confirmer ce constat, Sornay et Marsannay, qui tutoyaient la saison dernière les premières places, se retrouvent aujourd’hui en très fâcheuse posture. Fabrice Correia, l’ancien forgeron, venu cette année au bord du lac, confirme.
« J’étais en R1 la saison passée, je peux le dire sans aucune hésitation, des formations comme Jura Sud et l’ASPTT Dijon, toutes deux réserves, évolueraient sans aucun problème en élite régionale. Ça n’a rien à voir avec la R2 que j’ai connue il y a quelques saisons avec Gueugnon, il y a de très bonnes équipes. »
Après sept saisons consécutives à Gueugnon, un nouveau challenge à Saint-Sernin, comment juges-tu ces premiers mois ?
« C’est une saison particulière, avec juste un match en retard, nous n’avons joué que 9 journées. Je pense que ces premiers mois sont corrects, même si on pouvait faire mieux. Nous sommes à notre place (5e), je crois qu’on pouvait escompter 4 à 5 points de plus, je ne cache pas ma frustration, j’avais tablé ce début de saison sur une équipe type et j’ai, malheureusement, perdu très rapidement deux joueurs sur de sérieuses blessures (Florent Iller et Jérôme Lemond), puis trois autres joueurs qui, eux, reviendront après la trêve. Ce sont des absences préjudiciables, j’aurais aimé avoir mon groupe au complet. Ceci dit, le bilan est correct, on a fait de bons matchs jusqu’à la mi-novembre, ensuite nous sommes passés à côté sur 2 ou 3 matchs. »
Tu connaissais Saint-Sernin en tant qu’adversaire, c’est comment de l’intérieur ?
« Deux choses m’ont très agréablement surpris. Le premier, c’est l’investissement des joueurs aux entraînements, et pourtant on évolue sur un stabilisé, même pas un terrain en herbe. Le second c’est le monde, il y a toujours du monde, les joueurs, les dirigeants, les spectateurs, je le savais, évidemment, mais autant, non. Vous avez besoin de quelque chose, vous avez immédiatement quelqu’un pour vous aider, ça vit bien, c’est très agréable. »
Un bémol ?
« Si je dois révéler les choses perfectibles, ce sont les structures. J’ai bien conscience que nous sommes dans une petite commune, mais si on veut passer un cap, un palier, il faut un terrain d’entraînement synthétique et des vestiaires, j’ai déjà fait un match avec les U18 qui attendaient mon discours dehors pour prendre leur douche, ce n’est pas possible. Les autres clubs s’entraînent sur de la pelouse ou sur du synthétique, pas nous. Je vais être concret, il y a des choses aux entraînements que je ne peux pas faire travailler. Je parle pour moi, mais c’est aussi le cas pour toutes les autres catégories, on freine la progression de nos jeunes.
La priorité ?
« Le terrain synthétique, je répète, ce n’est pas simple, mais c’est la priorité si on veut passer un cap. Je ne peux pas proposer, aux entraînements, des choses, sur un stabilisé, le ballon rebondit, faire un exercice avec une passe en profondeur, une remise en retrait, c’est impossible sans rebond. Sur ce genre de terrain, c’est un autre jeu, imaginons un entraînement sur un parking, un autre sur de la pelouse.
Je trouve que pour le club, son importance, son nombre de licenciés, il devrait avoir ces structures, c’est même une évolution naturelle. Pourquoi en Côte-d’Or ou dans le Jura, le synthétique s’est démocratisé et dans notre région, c’est problématique. Dans le Bassin Minier, on est très en retard, le sport n’est pas une priorité, j’ai connu le même problème à Gueugnon. »
La deuxième partie de saison ?
« Je trouve ces trêves beaucoup trop longues, on laisse trop longtemps nos joueurs sans compétition, loin des terrains. Ceci dit, je vais récupérer mes trois blessés, il le faut car nous devrons être prêts à la reprise, nous recevons deux fois à la maison (TMF en match en retard le 9 février et Chevigny ensuite), on ne doit pas se manquer.
Nous avons, jusqu’ici, joué 6 de nos 9 matchs à l’extérieur et si on veut rester dans le premier tier du championnat, nous devrons être prêts. Je regarde toutefois derrière, je veux rester prudent, il y a trois descentes, voire quatre, donc il faut rester vigilant. Nous devons nous relancer et atteindre le niveau que nous avions jusqu’à la mi-novembre. »
Reprise ?
«C'était le 6 janvier, et j’ai programmé trois matchs amicaux, tous à l’extérieur, évidemment : le 18 janvier à Gueugnon (b), le 26 janvier à Montceau (b) et le 1er février à Digoin. Côté mouvements de joueurs, nous avons fait signer Mohamed Dieye, de la JO Creusot et je suis sur un profil offensif, c’est en cours. »
Ton souhait ?
« Les résultats viendront par le travail et la rigueur, mais tout ceci doit aussi passer par le plaisir. On va prendre du plaisir, faire les efforts et venir aux entraînements, à travers le plaisir. »
Recueilli par
Vincent BRUCCI