
L’équipe de France avait pourtant ouvert le score dès la 8e minute par Kolo Muani, mais l’Espagne est revenue en quatre petites minutes avec, notamment, un « Eurogol » de la star de ce tournoi, Lamine Yamal. Son but est un bijou.

Notre analyse et les plus belles photos de la rencontre.
On attendait Kylian Mbappé (démasqué) on a eu Lamine Yamal, bientôt 17 ans, qui, en inscrivant ce magnifique but au meilleur gardien du tournoi, Maignan, devient le plus jeune joueur à avoir marqué dans un Euro. Cette Espagne ne possède pas que ce phénomène envié par le monde entier, elle a quelque chose qu’aucune autre équipe n’a montré, même par moment, dans cet Euro : son collectif est au service que d’une chose, une idée claire du foot, un mécanisme interprété par des joueurs interchangeables à souhait, sans altérer un seul instant l’objectif, le jeu. On parle de Yamal, son but, de son vis-à-vis de la droite, Nico Williams, mais on devrait fondamentalement parler de Rodrigo, le vrai patron de cette équipe, l’entraîneur sur le terrain, on devrait parler de celui qui n’est pas apprécié chez lui, Morata, sa façon de défendre la balle a permis à son équipe de remonter une France beaucoup plus forte physiquement et un mot, juste un mot sur la défense ibérique : à part Laporte, aucun joueur n’était titulaire, mieux, Navas, 38 ans, a pris la place du pilier, Carvajal, suspendu. Mais Mbappé et consort, n’ont que très rarement pris le dessus.
Jouer l’Espagne ce n’est pas tout à fait jouer à pierre-feuille-ciseaux, la pierre, normalement plus forte, peut aussi perdre contre la feuille. La force, la vitesse, l’expérience et le talent n’ont rien pu faire contre une philosophie diamétralement contraire, le foot n’est pas que la force.
Les hommes de Didier Deschamps avaient pourtant fait ce qui était le plus dur, pour elle, depuis le début de cet Euro et, encore mieux, contre l’équipe qui avait le plus marqué les esprits, marquer rapidement. Le but de Kolo Muani (centre parfait de Mbappé) à la 8e minute, mettait dans la meilleure des dispositions les bleus, attendre l’Espagne, contrer avec la redoutable vitesse de Mbappé et Dembélé, la tactique préférée de Dédé. Malheureusement, en face, il y a celui qui a déjà marqué ce tournoi européen, Lamine Yamal, pas encore 17 ans, son tir brossé loge la balle en pleine lucarne. Un but somptueux, logo pour le foot, un coup de massue sur les ambitions françaises (20e).
Pas le temps de se remettre que la France subit un second but, quatre minutes à peine la perle du gamin. Olmo, encore un remplaçant, récupère un ballon à l’entrée de la surface et fusille Maignan, trompé par une déviation de Koundé (24e). L’Espagne avait renversé la situation et fort logiquement. Le dribble d’Olmo sur Tchouameni est trop facile à ce niveau de la compétition.
La France essaiera de revenir en seconde période, se cassant souvent les dents sur un collectif impressionnant, les redoublements de marquages étaient systématiques. Un symbole de cet esprit de sacrifice de l’Espagne, Vivian remplacera un exténué Navas (38 ans) pour défendre sur Mbappé d’abord, Barcola (bonne entrée du Parisien) ensuite, sans jamais faire regretter Carvajal, le patron suspendu du poste. Vivian, trois sélections, joueur de l’Athetic Bilbao et défenseur central de métier…
Les idées du foot, le jeu, le collectif et Yamal ont éliminé une équipe de France pourtant très forte. Jamais une équipe, dans un Euro, n’avait encore gagné six matchs de suite. Après le but d’un joueur aussi jeune, l’Espagne bat un autre record, une chose est sûre, elle devient, de plein droit, la favorite pour la finale.
Vincent Brucci
(Photos Agence REUTERS)
A Munich, l’Espagne bat la France 2 à 1 (2-1)
Arbitre Slavko Vincic
Buts pour la France, Kolo Muani
Pour l’Espagne, Lamine Yamal, Olmo
Espagne : Simon, Navas (Vivian), Cucurella, Nacho, Laporte, Ruiz, Yamal (Torres), Rodrigo, Olmo (Merino), Nico Williams (Zuimendi) et Morata© (Oyarzabal)
France : Maignan, Koundé, Hernandez, Upamecano, Saliba, Tchouameni, Kanté (Griezmann), Rabiot (Camavinga), Kolo Muani (Barcola), Dembélé (Giroud) et Mbappé©






































































































