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> Sport > CYCLISME
26/11/2022 09:30
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CYCLISME : Le Creusot Cyclisme a présenté une assemblée générale, originale

Le club cycliste a longuement appuyé sur des thèmes importants à ses yeux, un moyen inédit de faire passer les messages qui ont été, inévitablement, entendus.
Une prise de conscience légitime, des aspects qu’un club ne met jamais, ou si peu, en avant, souvent par modestie, souvent parce qu’on aime plus parler des autres que d’être au-devant de la scène, surtout si vous êtes un club sportif, surtout si vous êtes un club de sport individuel. Le bénévolat, les dirigeants, le travail obscur des « petites mains », des non-compétiteurs : et si on en parlait pour une fois, d’une manière centrale, prioritaire ? Et si on parlait de combien coûte la vie d’un club, en argent, en temps ?
C’est le parti-pris original que le président Chaignon a mis en avant : « Notre volume d’activités exercées, les milliers d’heures de bénévolat et toutes ces choses dont on ne s’aperçoit jamais, notre implication en milieu scolaire, dans la vie de la ville, les animations… Ce sont toutes ces choses que les autres clubs ne font pas spécialement. »

L’AG a commencé par une minute de silence en honneur des disparus, Christian Doucet, le vice-président et Paul Grandjean, grand serviteur du club. Un moment poignant et douloureux pour tous.
Le nouveau format de la réunion a immédiatement été proposé : accent sur les chiffres des activités et pour finir, l’originalité, une table ronde et interactive avec les invités, Arnaud Deleplanque pour la municipalité, Louis Louvet, l’ancien « pro » du club, Serge Cognard pour l’OMS, Corine Beaufils, suppléante de Rémy Rebeyrotte, le député de la circonscription et les sponsors. Il s’agissait de sensibiliser le public présent aux spécificités du cyclisme.
 
Des chiffres, des chiffres, des chiffres et…des chiffres
 
Des chiffres, on en a eu, allons dans l’ordre… Le club creusotin rassemble exactement 111 licenciés, dont 39 moins de 12 ans, 83 garçons pour 28 filles (dans la moyenne départementale). Le « baby-vélo » a représenté 82 séances, pour 825 heures d’encadrement et nécessité l’intervention de 4 à 5 éducateurs. On continue… L’école de cyclisme a totalisé 110 séances, 450 heures d’encadrement et 4 intervenants. En milieu scolaire, Creusot Cyclisme a été présent pendant 9 mois, touché 11 classes pour 240 enfants, soit 250 heures de formation et 1120 km de déplacement. Présent au téléthon, à l’inauguration de l’esplanade du Pilon, par ces focus, le président Chaignon a souligné l’implication de tout son club dans la vie de la ville.
Le sportif aussi a eu droit à son énumération de comptabilité : « Nous ferons une soirée dédiée spécialement au palmarès 2022. Mais nous voulions vous montrer par les chiffres notre degré d’implication pour les compétitions. »
Pour 2022, le club du président Chaignon a participé à 134 compétitions, sur 373 jours de course soit plus de 36 000 km de déplacement ! Ces compétitions ont amené 53 bouquets, 54 podiums, 8 titres départementaux, 1 titre interrégional, 7 podiums et 4 sélections aux « France ».
Ne partez pas, on en a encore…
Creusot Cyclisme a « visité » 29 départements lors de ces déplacements, pour rendre mieux l’idée, ça représente 7858 € de frais directs et un coût complet de 24 283 €. Pour être encore plus précis, les entraînements, ce sont 150 séances, 375 heures auxquelles il faut rajouter 1450 heures d’encadrement et 3200 kms de déplacement « sécurité ».
Le moyen paraît rébarbatif au prime abord, sincèrement, il l’a été, mais il est rudement efficace pour montrer le travail du club et ce qu’il représente en temps, en coûts.
 
La réforme de la Fédération
 
Creusot Cyclisme n’est pas que des chiffres, c’est surtout sa qualité, reconnue, d’organisation. 2022 a été riche en événements, pardon, on ne dit plus événements, toujours Bruno Chaignon : « On veut enlever la terminologie événementielle, ce qu’on fait, c’est du sport, ce n’est pas périodique, on le fait tous les dimanches partout en France. » On dira que le club creusotin a organisé un critérium, une manche du championnat BFC de VTT, un championnat sur route, une course par étape (la Trainhard) et un cyclo-cross.
Steve Guilleminot, le directeur sportif du club, est revenu sur la grande réforme de la Fédération sur les nouvelles familles de licences. Sur 3.6 millions de pratiquants en France, la FFC ne comptabilise que 110 000 licenciés, dont seulement 78 000 pratiquants. C’est peu, bien trop peu. Pour modifier la tendance négative, il faut déjà fidéliser, recruter et simplifier les règlements. Il y aura dès janvier, donc, 5 familles (et non catégories qui se retrouvent dans les familles) : compétition, sport, jeunesse, santé et staff.
Pour la famille compétition, on retrouvera la catégorie « élite », licence attribuée aux coureurs sélectionnés en équipes nationales, les membres des équipes en divisions nationales et les juniors et autres coureurs qui en font le choix. La catégorie « open » regroupera les coureurs jusqu’ici en 1ere, 2e et 3e catégorie, les ex pass’open, pass’cyclisme et juniors.
Autre nouveauté, symbolique celle-ci, on ne parlera plus de cadets, juniors…mais de U15, U17, comme au foo…pardon comme dans d’autres sports.
La famille sport s’adressera à tous les pratiquants, dès 17 ans qui veulent prendre du plaisir sans participer aux compétitions. Dans cette famille, on y retrouvera ceux qui veulent participer aux épreuves de masse (ex pass’cyclo ou nature) ou le loisir (ex pass’loisir). Une manière de donner l’accès à toutes les garanties d’assurances.
 
Les comptes sont quasi-équilibrés
 
Les comptes sont quasiment équilibrés, le trésorier Rémy Caron a mis en garde l’assemblée : « Le budget est équilibré, on ne s’en sort pas trop mal, mais…il y a un, mais ! Nous avons notre dernière échéance de la « dette-plan » vieille de 10 ans qui arrive en janvier. Cette dette échelonnée nous a coûté 60 000 €, il reste donc 6 000 €. Ce qui nous coûte cher, ce sont les organisations des compétitions, je pose la question, doit-on stopper ces organisations ? » Président Chaignon, comme à son habitude, a rassuré son trésorier : « On va continuer d’organiser les courses ; on mettre peut-être la « Trainhard » en accès régionale pour économiser. »
Comptes et rapports adoptés, à l’unanimité, l’AG s’est conclue par la dernière originalité de la soirée, une table ronde avec les invités qui sont questionnés sur des thèmes, le président : « ça évite d’entendre toujours les mêmes choses ! » Bien vu.
 
La table ronde
 
Louis Louvet, l’ancien pro qui a terminé sa carrière, à 25 ans, a ouvert le bal : « J’ai arrêté le vélo en compétition en mai, j’avais arrêté le professionnalisme en décembre. J’ai repris les études et je suis actuellement en alternance, je suis chargé de sponsoring au sein de la « FDJ-Groupama », l’équipe pro de cyclisme. Je connais donc bien le sujet du sponsoring, des partenariats et je lance cet appel, il faudrait aussi se pencher sur le monde du cyclisme amateur. »
 
Arnaud Deleplanque, délégué au sport de la ville, a été questionné sur le bénévolat, mieux, on lui a demandé son expérience au sein du club du COCB dont il est dirigeant : « C’est un sujet que je connais, et pour cause. Tous les clubs ont le même souci, le bénévolat. La clé reste les parents, au début, ils viennent, accompagnent leurs gosses et puis ils aident. C’est ainsi qu’ils intègrent le club et s’y installent. Ils doivent cependant y trouver une certaine forme de plaisir, un moment de bien vivre ensemble. C’est ce que nous faisons dans notre club, on s’appuie sur l’école de rugby, les parents intègrent progressivement et ensuite, ils viennent vivre avec nous de bons moments. »
Serge Cognard, de l’OMS, a été lui aussi sollicité sur le bénévolat : « Il n’y a pas de recette miracle pour attirer les bénévoles. C’est effectivement un problème, aujourd’hui, général. Nous avons depuis longtemps pris conscience du sujet à l’OMS, d’ailleurs pour notre soirée, le format sera modifié spécialement pour mettre en avant les bénévoles. »
 
On ne pouvait finir la soirée par une autre originalité, une petite surprise lancée par Jean-François Trahant, ancien président du Tennis creusotin auquel on a demandé son regard d’ancien dirigeant : « Il faut mettre en avant le président d’un club, mettez en avant le vôtre. Vous l’avez constaté pendant la minute de silence, j’en témoigne aussi : Bruno Chaignon est un passionné. Je suis le témoin de ta passion Bruno. D’ailleurs, pour être bénévole, il faut être passionné ! Je sais tout ça, et on demande mon avis, alors je le donne. Tu ne manques jamais de mettre en avant ton équipe, mais jamais personne ne parle du président. » C’est fait, merci.
Le club creusotin fera une soirée palmarès, sûrement en janvier. Promis, on ne parlera pas de chiffres ni d’événements, on reviendra sur une année qui a été riche, très riches en résultats.
Vincent Brucci