Alors qu’il était revenu à 4 points dans le money time et qu’il espérait créer la surprise comme il l’avait fait lors du match 1, l’Elan Chalon s’est donc effondré dans les dernières minutes sur le parquet de Blois.
Comme dans un scénario malheureusement trop connu dans la seconde partie de la saison, les Chalonnais ont sombré quand la victoire se joue, que tous les points deviennent importants.
Trop souvent depuis le début de saison les Chalonnais ont été battu dans les dernières minutes alors qu’ils avaient donné le sentiment de pouvoir l’emporter. Mais comme dans tous les sports, seul le résultat final compte. Et par deux fois sur trois, Blois l’a démontré. En s’inclinant d’un petit point lors du match 1 et en l’emportant plutôt facilement au Colisée et lors de la belle.

Il y a sans doute un question de mental, mais pas que. Trop peu souvent depuis le début de la saison les Chalonnais ont montré une force collective. Trop souvent ce sont des individualités qui ont ont fait pencher la balance du bon ou du mauvais côté. Entendez la victoire parfois. Et inversement la défaite, quand les faillites ont été trop nombreuses.
On en veut pour preuve le match 1 à Blois, où Washington, dans les ultimes secondes, avec un contre a permis la victoire, alors que dans la dernière minute il avait gâché deux ballons qui auraient pu coûter la victoire. Il a été pour l’occasion tout le paradoxe de cette équipe 2021-2022 qui s’est sans doute vue trop belle et qui a déchanté si souvent.
En décodé, une addition d’individualités n’est pas suffisante quand on a l’ambition que l’Elan avait en début de saison, quand il avait clairement annoncé qu’il voulait remonter en Pro A.
Mais la Pro B n’est pas la Pro A et sur le parquet ce n’est jamais facile. Les différences sont vite nivelées.
Pour preuve, Nancy aura mis cinq ans pour remonter. Nancy qui, faut il le rappeler était descendu l’année de la saison du titre de l’Elan après d’ailleurs s’être imposé au Colisée en début de saison. Pour preuve encore Saint-Chamond qui a cru avoir décroché sa montée en s’imposant au Colisée et en fêtant son accession en Pro A… Pour preuve encore les Alsaciens de Gries Souffel, qui étaient à l’agonie, qui ont fait venir Julien Espinosa pour sauver une situation désespérée et qui ont réussi la perf de battre deux fois Saint-Chamond pour accéder au dernier carré et qui sait…
L’Elan a trop souvent montré ses limites. Il en est une qui a été physique et que l’on a vue contre Blois en début de semaine. On veut parler du physique. Incontestablement les Chalonnais n’étaient pas prêts à tenir 40 minutes et trop souvent cela a sauté aux yeux.
La faute ne peut pas en être imputée à Maxime Pacault. Car le travail foncier c’est en début de saison qu’il doit se faire pour être ensuite entretenu et développé.
On le voit les ingrédients n’étaient malheureusement pas suffisants pour créer les conditions de la remontée, alors que les supporters n’attendaient que cela, n’espéraient que cela et on peut comprendre le désamour qu’ils ont manifesté en fin de saison. Car la frustration est là. Collective, implacable.
L’Elan Chalon va devoir mettre les mains dans le cambouis pour créer les conditions d’une remontée. Avec déjà une question : Avec quels joueurs ? Poser la question est déjà un début de réponse. L’Elan ne pourra pas faire sa révolution avec les mêmes hommes. Et on peut être certain que les dirigeants comme le nouvel entraîneur Savo Vusovic l’ont intégré. Le visage de l’Elan va changer. Car il n’y a pas de place aux sentiments. Pour remonter, l’Elan Chalon aura besoin de guerriers. Pas de joueurs qui se voient trop beaux et qui ne pensent qu’à leurs stats et donnent le sentiment que le rendement collectif est secondaire, alors qu’il doit être la priorité des priorités.
C’est donc l’heure des questions, des remises en cause, de la reconstruction qui a sonné pour trouver un nouvel élan à cet Elan Chalon qui, n’en déplaise à certains, demeure quand même la plus belle locomotive sportive de Bourgogne du Sud et parmi les plus belles de Bourgogne – Franche-Comté, tous sports confondus, même si l’A.J.Auxerre rêve encore de Ligue 1 en foot et même si la J.D.A.Dijon montré de la constance depuis quelques saisons. Mais on le sait en sport, les vérités d’un jour ne sont pas les vérités de toujours.

Alain BOLLERY

(Photo d’archive Alain BOLLERY)