Ils ont remporté une belle victoire qui fera date.
U17M : Prissé : 52 – AB Creusot : 64
Il est des jours où les moments vécus s’inscrivent durablement dans la mémoire de celles et ceux qui les vivent et ces jours sont prodigieux parce qu’ils tutoient l’irrationnel… et impriment des traces à raconter quand passeront quelques années. C’est un peu par cette introduction à peine excessive qu’on pourrait transcrire ce matin de février en terre de basket Prisséenne avec l’escouade de gamins U17 de l’AB Creusot partis tôt affronter l’ogre Maconnais tellement plus expérimenté sur le cours du temps Basket départemental. Mission au relent d’impossible quand la team « Rouge et blanche » se voyait privée de sa tour « Maxime » pour la première fois depuis le début de saison… et de Elyott indisponible ce weekend. Peut-être même plus difficile encore à voir tourner le rooster Prisséen à l’échauffement et rendant 10 cms de moyenne de taille aux visiteurs.
Mais il était écrit que pour sortir d’un tel bourbier, il fallait que quelques éléments magnifient une matinée qui ne s’annonçait pas de tout repos. C’est ainsi que dès l’entame de ce défi entre le modeste « David » face au visuel « Goliath », les gars de l’ABC ne pouvaient présumer que d’un supplément d’âme pour soutenir la comparaison, un peu de concentration, beaucoup de solidarité et aussi le soutien indéfectible de parents bravant la pluie de ce dimanche pour rallier le sud de la Bourgogne et tenir son rôle de 6ème, 7ème et presque 10ème homme ! Il fallut un peu de réussite aussi, quelques fulgurances de Titouan B en attaque, un bloc compact en défense … faisant plus que perturber des locaux qui ne s’attendaient pas à autant de caractère du groupe Creusotin… Dix premières minutes venues d’ailleurs et un « 8-22 » improbable dont pas un parieur aurait mis une pièce au lancer du premier entre-deux !
Et si cela n’était que la folie d’un quart temps ? … Un morceau éphémère de la glorieuse incertitude du sport ? Nous allons bien voir : Les Tangos réagirent un peu dans le second acte mais la maison Creusotine tenait encore à coup de sublimation de ses soldats ayant décidé de résister le plus longtemps possible et rentrant donc aux vestiaires avec dix points d’avance (39-29) et un taux d’adrénaline au zénith de chaque tête des joueurs Creusotins presque touchés par la grâce de quelque chose d’indéfinissable… Le temps de se pincer les bras pour bien réaliser qu’on n’était pas dans une fable virtuelle, dans l’intimité du repos de l’entre deux mi-temps… de se dire : « Les gars, on a déjà fait plus que réussir … tout le reste sera du bonus »…
Mais voilà, il fallait un évènement qui puisse donner raison au fameux : « A vaincre sans péril, ne triomphe-t-on pas sans gloire ? » : La deuxième mi-temps est commencée depuis 15 secondes et une bien mauvaise inspiration et incompréhension arbitrale, par ailleurs plutôt bonne dans la maitrise de cette rencontre « difficile » à tenir, prive la team ABC de son leader de jeu offensif, obligé de rentrer aux vestiaires … Stupéfaction, Effarement, le bateau visiteur venait de prendre un coup dans son antre et à contre temps d’un rencontre destinée à être belle pour les deux équipes…. Bon ben là, on se dit que la messe semble dite face à la montagne adverse plus immense encore et ce, malgré les dix points d’avance du moment…. Eh bien, il semblait que non au vu d’une frustration collective jamais ressentie qui eut la magie de décupler la force mentale d’un groupe revanchard qui venait de signer un pacte entre ses membres, se jurant à eux-mêmes : « S’ils veulent gagner, il faudra venir la chercher … nous allons vendre cher ce qu’il nous reste de peau ».
Paradoxalement, la sortie de Titouan B. eut le don de perturber les locaux qui ne savaient plus par quel bout prendre ce match pour revenir, dépasser puis écraser un adversaire devenu bien faible sur le papier « seulement » … L’ironie d’un moment annoncé comme aucun autre atteint son paroxysme quand dans un contact rugueux, le soldat Ilyes tomba au sol, genou foudroyé, des larmes pleins les yeux. Il faudra donc faire avec ce qu’il reste et pour avoir une chance aussi minime soit-elle, aller chercher dans les viscères ce qui transcendent les esprits… C’est ainsi que les survivants ont coché les bonnes cases… Joao et Arthur admirables se relaient comme ils peuvent pour protéger la raquette, les « Frères LuCKa » se démènent comme deux sangsues à rendre la vie impossible à l’attaque Prisséenne qui choisit de se précipiter plutôt que de s’organiser… et pendant ce temps-là Kevan prend le costume du maitre du cœur de la défense, cueillant rebond sur rebond, contre sur contre et « surprise sur prise » en attaque devant des locaux médusés qui n’y arrivent pas… 3ème QT remporté par les gars « 16-12 » dans un tumulte indescriptible pour les têtes qui doivent gérer l’inconcevable. L’autre Titouan M. s’égosille sur le banc, prêt à rentrer pour donner un coup de main à la fratrie des siens … Ilyès glisse à son coach : « Coach, j’ai mal mais je vais revenir dans le 4ème QT, tu peux compter sur moi » … La douleur du genou a été effacée par la volonté des viscères… Tenir, tenir encore dix minutes aussi longues que dix heures. Chaque temps mort pris ne sert plus qu’à remonter les cœurs, se toucher les maillots, les mains, les yeux. Coach A. a lâché sa plaquette – il ne la cassera pas celle-ci … il a compris que c’est ailleurs que ça se passe…. Trouver les mots, les regards, toucher les orgueils ! Les gars se subliment, main dans la main, ventre dans chaque ventre … Malgré la pression de l’ogre local blessé et un paquet de passes données directement à l’adversaire …. que les gars de la citée du Pilon n’arrivent plus à faire arriver à destination des leurs, la maison Creusotine tient, Kevan maitre des airs et ses copains maitre par terre… Titouan B regarde par la lucarne du vestiaire où il n’en croit pas ses yeux … « Coach, je peux rentrer au coup de sifflet final sauter sur mes copains…. » … Le temps de le dire que le buzzer de fin retentit ! L’irrationnel s’est produit, une effusion de joie comme un volcan en ébullition… entre parents, joueurs et coach … comme par instinct, comme par la seule réponse possible à un exploit « XXXL » dans un scénario de fous et de feu qui restera gravé dans le marbre des esprits de ces gamins qui auront su fédérer leurs forces intérieures pour réaliser le plus bel exploit réalisé depuis deux ans et la constitution de ce groupe !
Dimanche a Prissé, entre le cœur et la raison, plus que jamais, la providence avait choisi un cœur gros comme ça. Cette bande de gamins a offert un magnifique cadeau d’abnégation et de résilience à toutes celles et ceux qui avaient fait le déplacement… Oui, une immense émotion qui espérons-le servira de référence pour ce qu’il reste de saison… Whaaaa, on est tous rincés ! … Mais ça valait le coup. Un immense B.R.A.V.O. en lettres majuscules à tous les joueurs … ça ne s’oubliera pas de sitôt … Merci pour ce moment !
U13M : Gueugnon : 45 – AB Creusot : 40
U13F : Bourbon : 53 – AB Creusot : 40
U15M : Paray : 46 – AB Creusot : 47
SM : Louhans : 65 – AB Creusot : 60