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> Sport > BASKET
04/02/2023 03:17
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BASKET – Dominique Juillot : «Je serai candidat à la Présidence de la LNB, si…»

Dans une interview exclusive à creusot-infos, Dominique Juillot, dirigeant emblématique du basket français, réagit aux propos de Vincent Collet, sur le nombre d’équipes en Pro A. Il confirme aussi qu’il a été sollicité pour prendre la Présidence de la LNB, la Ligue Nationale de Basket. Mais il trace les contours et les conditions de sa candidature.
Le rendez-vous a été fixé dans son bureau au siège du Grand Chalon où il passe beaucoup de temps. Dominique Juillot a le basket dans la peau. L’ancien Président de l’Elan assiste toujours aux matches. Il a un œil très attentif sur son sport de cœur. C’est ce qui transpire de l’interview qu’il a accordée à creusot-infos. Il parle avec passion. Comme toujours.
 
Vincent Collet, dans une interview à infos-dijon, s’est déclaré non favorable à une réduction de 18 à 16 clubs, du championnat de France de Pro A (Betclic Elite). C’est ce que vous avez toujours défendu. Comment avez-vous accueilli la déclaration du coach de Boulogne-Levallois et sélectionneur de l’équipe de France ?
DOMINIQUE JUILLOT : «J’ai déjà beaucoup de respect pour Vincent Collet. Il est légitime pour porter un jugement sur l’organisation actuelle et future du basket français. Il l’a connue comme joueur et il la connait aujourd’hui comme entraîneur et sélectionneur.

Il a le recul nécessaire, car il a été entraîneur dans des clubs très différents, que ce soit en province ou dans la capitale. Des clubs modestes, ou des gros clubs. Ce qui rend ses réflexions respectables. Alors oui, par rapport à ce que j’ai beaucoup dit, depuis longtemps, on est en phase. Mais cela ne peut pas suffire…»
 
C’est-à-dire ?
«Je veux dire qu’il ne faut pas que le futur du basket français s’arrête seulement sur la question de savoir s’il faut 18 ou 16 clubs en Pro A. Car ce serait très et trop réducteur.
Depuis toujours, je dis qu’on a la chance, en France, d’avoir beaucoup de clubs de bon niveau. Je pense évidemment aux divisions professionnelles, mais aussi à la Nationale 1. Et tous ces clubs sont disséminés sur l’ensemble du territoire. C’est une chance pour notre sport. Car cela concerne aussi bien le basket masculin que féminin.
Ce maillage territorial est aussi celui du foot. Sauf que le basket a beaucoup plus d’équipes féminines. Et regardez, au niveau du basket, tous ces clubs cohabitent parfaitement. Et il faut remarquer, aussi, qu’en règle générale, tous bénéficient d’une exposition, très forte, dans la presse de proximité. Avec en prime la bienveillance des élus. Notre sport pèse donc de façon importante sur le territoire».
 
En quoi cela est-il important ?
«Que ce soit le basket féminin ou masculin, il bénéfice de belles salles. Il n’y a pas d’histoire de sécurité dans les salles, il n’y a pas de barrières entre le public et les joueuses ou les joueurs. J’ajoute que les prix sont raisonnables et en règle générale, on va en famille au basket. Partout en France il y a des clubs de bon niveau autour desquels on peut se rencontrer. Et c’est une chance très importante pour notre discipline.
Il faut faire cohabiter le basket de haut niveau, le basket intermédiaire avec des clubs dans les villes moyennes, et tous les autres clubs. Il faut sécuriser l’ensemble. 16 clubs ou 18 clubs… Pour moi ce qui est important c’est de voir comment le basket professionnel peut être complémentaire avec le plus haut niveau fédéral».
 
Dans le microcosme du basket, il se dit que vous allez être candidat à la Présidence de la Ligue Nationale de Basket, dont l’élection aura lieu au mois de juin. Serez vous effectivement candidat ?
«C’est vrai que j’ai été sollicité ces derniers temps, mais je ne suis pas candidat officiellement, car je veux mesurer l’intérêt pour le basket d’une candidature. Il n’est pas question pour moi d’être candidat pour être candidat. Je serai candidat à la Présidence de la LNB si…»
 
Que voulez-vous dire précisément ?
«A la demande de Michel Gobillot, le Président de l’UCOB, l’Union des Clubs Professionnels de Basket, j’ai accepté de venir échanger avec les clubs, le 18 Février, à Saint-Etienne, à l’occasion de la Leaders Cup. Je veux me faire une idée de ce que les clubs attendent de la LNB. Très concrètement, je vais leur dire comment je vois les choses. Je ferai part de mon expérience de 30 ans, dont 12 ans à la Ligue. Je leur dirai comment je vois la Ligue. Pour moi, la LNB doit être au service de ses clubs et du basket ; mais aussi comment, à mes yeux, la LNB doit travailler en complémentarité avec la Fédération. Comment on peut parfaire la formation».
 
Vous vous donnez une échéance pour déclarer ou pas votre candidature ?
«Je l’ai dit, je serai candidat à la Présidence de la LNB, si… Je ne veux rien précipiter. J’ai des appels, des sollicitations, des encouragements, c’est vrai… J’ai tout connu dans le basket. J’ai encore la passion et le regret d’être parti de la Présidence de l’Elan, pas comme je l’avais envisagé, mais je ne me désintéresse pas de mon club de cœur.
C’est vrai que j’ai engrangé beaucoup d’expérience depuis 30 ans, avec aujourd’hui suffisamment de recul pour voir les choses. Je pense que je peux aider à recoudre certaines relations. Si je suis candidat, c’est pour mettre des gens ensemble. Pour avoir une Ligue au service des clubs. Car j’en suis convaincu, la LNB doit faciliter la vie des clubs. Avec de l’éthique et du respect pour tout le monde. Tout le monde doit cohabiter au service de l’intérêt général. Avec un directeur général puissant qui soit aussi force de proposition».
 
Qu’est-ce qui emportera votre décision ?
«Si je peux aider, j’ai encore envie. Mais je dis aussi qu’il faut créer les conditions pour les deux clubs d’Euroligue, pour l’équipe de France, mais aussi pour la formation. Oui j’ai des choses à proposer. Mais il faudra trouver une équipe. Ma décision je la vois au milieu du printemps. Fin avril, début mai».
 
Un mot sur l’Elan Chalon ?
«L’Elan va mieux, parce qu’il a retrouvé un service d’ordre. Savo Vucevic a tracé une direction, avec l’autorité nécessaire. Il est dépositaire de la partie sportive et on sait qui est le patron. Le championnat est difficile, avec des pièges. Je pense sincèrement que l’on peut y arriver, peut être avec quelques ajustements».
Recueilli par 
Alain BOLLERY
 
Cliquez ici pour relire l’interview de Vincent Collet
 
Avec Vincent Bergeret, à qui a il a confié les clefs de la Présidence de l'Elan Chalon

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