Il n’est pas dans l’ombre de Savo Vucevic dont il dit «apprendre beaucoup». Maxime Pacquaut est à 300% impliqué dans la préparation de l’Elan Chalon, dont il est l’entraîneur adjoint. Il se confie dans une interview.
Alors que Savo Vucevic, avec son œil de lynx, observe à la loupe les joueurs avec lesquels il a décidé de travailler pour le retour de l’Elan Chalon en Betclic Elite, en allant de temps à autre donner conseils ou consignes, son adjoint Maxime Pacquaut est lui plus au contact.
Il regarde, observe, participe. Distribue les ballons, veille à ce que les joueurs conservent du rythme. On est le lundi 14 août 2023. Vingt neuf ans tout pile après l’arrestation du terroriste Carlos, les joueurs de l’Elan attendent d’être «extradés» dans la grande salle du Colisée.
Ils sont encore dans l’annexe et la ligne édictée par Savo Vucevic est stricte : Comme le parquet est dur parce qu’il n’est pas flottant, pas question de risquer une blessure.
Alors les joueurs enchainent les shoots. Encore et toujours. Alors que l’on annonce une montée des températures, Lionel Gaudoux a déjà les bras ruisselants. Comme Olivier Cortal.
Les deux ricains, Jermaine Love et Dirk Williams semblent eux moins craindre la chaleur.
Ils continuent d’enfiler paniers sur paniers, au-delà de la ligne. Car ils savent combien les «3 points sont précieux».
Maxime Pacquaut qui est pourtant de l’autre côté du terrain, les observe d’un œil. Il a aussi remarqué les bras de géant de Williams qui devrait afficher une des plus importantes envergure du championnat.
La séance terminée, alors qu’Antoine Eïto venu très tôt et qui sera en fin de semaine à Lausanne avec l’équipe de France de 3x3, est parti un peu plus tôt, Maxime Pacquaut se confie dans une interview.
A.B.
(Photos Alain BOLLERY)
Comment avez-vous décidé d’aborder cette période un peu compliquée, avec des entraînements dans un cadre inhabituel et sans tous les joueurs ? Est-ce vraiment différent de l’année dernière ?
MAXIME PACQUAUT : «C’est évidemment différent de ce que l’on avait mis en place l’année dernière. L’objectif était de remonter. On avait travaillé sur les individualités et le coach a fait le reste avec le collectif qu’il avait mis en place.
En ce début de saison c’est plus compliqué. On se prépare pour être au mieux le plus vite possible, en sachant que l’on va jouer le maintien et que pour cela il faudra laisser trois équipes derrière nous. Dès le début il faudra être dedans et savoir engranger des victoires. Contre nos adversaires directs pour le maintien, mais aussi en étant capables de réaliser des exploits contre les gros. Comme les autres on va essayer d’accrocher des victoires contre les cadors, car la saison se jouera aussi là-dessus».
Quand vous parlez des gros, vous pensez à Monaco ? C’est une opportunité de les accueillir dès la deuxième journée ?
«Contrairement aux idées reçues, je ne pense pas qu’il y a de bons ou de mauvais moments. Il faut être lucide, même s’ils font jouer leur banc, toutes les équipes de Betclic aimeraient avoir leur banc. Mais dans un Colisée dont on peut penser qu’il sera plein, les gars vont essayer de se transcender».
Comment le groupe vit-il cette reprise ?
«On n’est pas au complet, mais on l’est rarement. Le coach est toujours positif. Positif et rassurant. Il le démontre tout le temps».
Qu’est-ce qui vous marque le plus à son contact ?
«Il y a déjà son expérience et son palmarès exceptionnels. Il doit être le champion du monde des montées. Ce qui me frappe aussi c’est sa faculté de s’adapter à toutes les situations. Il trouve toujours des solutions pour l’équipe. Quoi qu’il se passe, il a une solution. Et cela c’est très impressionnant. Car dans son sillage, avec Savo Vucevic, on est toujours dans le positif. Du coup personne n’est stressé, personne ne s’énerve. Par exemple, il n’y a pas tout le monde eh bien on construit individuellement actuellement».
Qu’avez-vous le sentiment d’avoir déjà appris avec Savo ?
«Il faut beaucoup réfléchir sur soi même, et être à l’écoute. Avec Savo je poursuis mon apprentissage de jeune coach et c’est enrichissant. J’ai le sentiment d’avoir plus de ressenti. Quand il sent un mec moins bien, car dans une saison cela arrive, il s’adapte. Il sait trouver les mots. Il prépare les gars à être prêts le jour J. Savo il ne fait pas pour faire».
Qu’est-ce qui vous a déçu la saison dernière ? La défaite au Colisée contre Gries Souffel ?
«Pas plus celle-ci que la défaite en Alsace ou contre Orléans. Mais jamais le coach n’a été en panique. Il nous a toujours dit que l’on allait monter. Il ne bluffait pas. Il en était vraiment convaincu. Quand le chef d’orchestre est serein, tout va mieux».
Le recrutement n’est pas terminé. Il faudrait que votre intérieur arrive vite ?
«On a des propositions, mais je suis d’accord qu’il ne faut pas se précipiter. Il faut que ce joueur colle au jeu que le coach veut mettre en place, à la philosophie de l’équipe et au club. Pas question de faire signer un mercenaire…»
Vous êtes un dévoreur de basket. Combien de matches regardez-vous ?
«Environ 30 à la semaine, en moyenne. Et je visionne toujours de trois à cinq matches de l’équipe que l’on va affronter. C’est vraiment important…»
Pourquoi ?
«Parce qu’on trouve toujours un truc, quelque chose, qui va nous servir le jour J. Même si on sait que nos adversaire font la même chose. Mais c’est tellement important de bien préparer un match».
Comment faites-vous pour tout cumuler ?
«Quand je rentre à la maison, je ne sacrifie pas ma vie de famille et la vie avec ma fille. Alors parfois, une fois que tout le monde dort, il m’arrive de regarder des matches jusqu’à 3 heures ou 4 heures du matin…»
Recueilli par Alain BOLLERY