Rémy Delpon a donc décidé de prendre le large pour aller s’installer à Antibes et écrire ce qui sera, sans doute, le dernier chapitre d’une carrière professionnelle bien riche (lire notre premier article).
Forcément les mines étaient un peu tristes, vendredi matin, au Colisée à l’heure de l’officialisation du départ du directeur général de l’Elan Chalon. Après un bail de 18 ans, débuté en 2006, quand Dominique Juillot avait fait appel à ses services, ainsi que Vincent Bergeret l’a rappelé, avant de dresser le bilan de Rémy Delpon. Un bilan à faire pâlir de jalousie bien des directeurs généraux dans le basket français.

Rémy Delpon en est un fin connaisseur et si l’Elan Chalon, après avoir mangé son pain noir, est remonté en Elite et a assuré son maintien, il le doit certes à son entraîneur Savo Vucevic, mais aussi à son directeur général. Car, Savo Vucevic l’a confirmé, c’est bien Rémy Delpon qui, à force d’insister, l’a convaincu de revenir aux affaires, de venir au chevet de l’Elan Chalon. C’était le choix prioritaire de Vincent Bergeret que de recruter l’ancien entraîneur de Bourg. Rémy Delpon a su le convaincre.
Il reste une année de contrat à Savo Vucevic. A-t-il envie de prolonger ? Vendredi matin, il n’a pas dit oui, mais il n’a pas dit non. Car oui, il se plait dans ce club unique qu’est l’Elan Chalon avec son Colisée, son public, ses supporters.
«Moi je n’ai qu’un objectif, c’est la saison qui vient. On doit la réussir». Entendez assurer le maintien dans un championnat qui sera plus resserré et donc forcément plus difficile.
D’autant plus difficile, que le recrutement n’est pas simple. «C’est difficile de faire venir les joueurs que l’on veut quand on n’est pas en Coupe d’Europe», souligne le coach. Mais il sait trouver des pépites et il l’a encore démontré avant et au cours de la saison qui vient de s’écouler.
On sait que le monde du basket est impitoyable, que les agents des joueurs prennent un malin plaisir à jouer avec les nerfs des coachs et des dirigeants. Ils aiment faire courir des bruits, susciter d’une offre élevée d’un club, pour s’en servir de lièvre.
En ce sens, Rémy Delpon et Vincent Bergeret ont été catégoriques : Malgré les rumeurs savamment distillées, en ce début du mois de juin, il n’est pas question de voir ou de laisser partir les trois joueurs sous contrat que sont le capitaine Antoine Eïto, Lionel Gaudoux, la révélation de la saison, et Olivier Cortale qui s’est affirmé au fil des matches, ainsi que l’avait prédit coach Savo.
Et c’est bien parce que le sorcier monténégrin a un nom qui porte dans le basket français, que Vincent Bergeret se veut optimiste quant à la construction de l’effectif. Il reste 6 joueurs à signer. Et il n’y a pas le feu au lac. Vincent Bergeret, Rémy Delpon et Savo Vucevic travaillent ensemble, savent où ils veulent aller pour l’équipe 2024-2025.
Bien évidemment, Rémy Delpon est toujours aux affaires. Pas pour deux mois. Pas pour une semaine. Juste le temps pour Vincent Bergeret et le comité directeur de recruter sans doute deux personnes. Car il est entendu que la charge de Rémy Delpon était trop lourde. Personne n’est irremplaçable a-t-il dit. C’est vrai. Mais parfois une personne ne suffit pas.

Alain BOLLERY