«Madame la Première Ministre,
En mars 2019, le service de soins de suite et de réadaptation de la Croix-Rouge localisé sur le site de Mardor à Couches déménageait pour Chalon-sur-Saône. Ce départ, véritable crève-cœur pour le territoire du Couchois, avait été conditionné à la création par la Croix-Rouge d'un Village Vacances Répit Familles sur le site de Mardor. La Croix-Rouge a d'ailleurs reçu un « soutien important » des collectivités sur ce projet comme elle l'a reconnu dans de nombreuses communications officielles.
Fin décembre 2022, c'est pourtant cette même Croix Rouge française qui a décidé d'abandonner le projet de reconversion du site de Mardor. Après avoir été invitée à le faire par le comité de suivi du projet, elle a consenti à expliciter les raisons de l'abandon d'un projet soutenu jusqu'ici par l'ensemble des acteurs.


Mais, à dire vrai, les explications avancées, purement financières, ne convainquent pas. On peine à comprendre pourquoi la Croix-Rouge, qui donne l’impression de traîner des pieds depuis des années, s'étonne aujourd'hui d'un coût prévisionnel en hausse qu'elle impute à la dégradation de la situation économique. Les augmentations de coûts liées à l'énergie ou à la hausse des taux d'emprunt auraient en effet été bien moindres si la Croix-Rouge avait lancé le projet Village Vacances Répit Familles en temps et en heure.
En apprenant que la Croix Rouge Française abandonne le projet, il est aujourd'hui difficile pour les habitants du territoire de ne pas en déduire que l'accord conclu pour le transfert du SSR à Chalon-sur-Saône n'était à l'époque qu'un leurre, destiné à faire avaler la pilule de l'abandon du Couchois. Les collectivités et les élus liés au projet ont eu plusieurs fois l'occasion de demander à la Croix-Rouge de rester fidèle à sa parole donnée et de concrétiser le projet de VRF à Mardor. Celle-ci campe sur ses positions en indiquant qu'elle ne dispose pas de la puissance financière suffisante pour soutenir ce projet.
Alors que notre département subit dans la même zone d'autres décisions perçues comme des pertes nettes d'infrastructures (nous pensons bien sûr à la fermeture de la maternité d'Autun), nous vous demandons solennellement, Madame la Première Ministre, de bien vouloir permettre au projet de Village Vacances Répit Familles d'aboutir en mettant en œuvre tout ce qui est possible, notamment au niveau financier. Nous nous tenons bien évidemment à votre disposition pour échanger sur les possibilités qui existent aux côtés des collectivités locales impliquées.
Dans l'attente de votre réponse, nous vous prions d'agréer, Madame la Première Ministre, l'expression de notre plus haute considération.

Marie Mercier

Jérôme Durain

Fabien Genet

Sénateurs de Saône-et-Loire