La dernière grosse évolution de la Police en Saône et Loire avait été les fermetures des commissariats de Paray le Monial et d’Autun, deux territoires passés sous le contrôle de la gendarmerie nationale. C’était en janvier 2005. Depuis le département compte quatre commissariats. A Mâcon, à Chalon sur Saône, au Creusot et à Montceau les Mines.
Vendredi matin, le Préfet de Saône et Loire a annoncé comme «prioritaire» la fusion des commissariats de Montceau les Mines et du Creusot.
C’est vrai que les deux sont situés dans une communauté urbaine. Mais il s’agit de la seule communauté urbaine de France qui a deux pôles. Et on ne pas dire que le territoire entre les deux agglomérations soit urbanisé. C’est même tout le contraire.
Alors forcément l’annonce du Préfet a de quoi surprendre. Car on se demande forcément à quelle logique cette volonté de fusion peut correspondre, si ce n’est pour réaliser des économies. Mais l’organisation de la présence policière sur les deux agglomérations doit-elle répondre à une logique financière ? C’est bien toute la question.
On doute que ce projet va susciter une grosse adhésion. Car on sait bien comment les choses se passent. Au départ il y a des effectifs et ensuite les choses se dégradent au fil du temps. En clair, il ne faudrait pas que ce projet vise à déshabiller Pierre pour habiller Paul, ou bien l’inverse.
Et si la fusion de deux commissariats, on l’admet, ne veut pas dire la disparition de la présence policière sur l’un des deux territoires, on a du mal à comprendre qu’une fusion va la renforcer.
Alors que le commissariat de Mâcon a les effectifs les plus importants, les récentes émeutes urbaines ont nécessite des renforts venus de tout le département. Et comme les années qui viennent vont être des années d’économies, il serait sans doute malvenu de vouloir réaliser des économies sur le dos de deux territoires.
Cela alors même qu’en premier lieu, le territoire du Creusot connait une embellie économique et industrielle durable, avec deux grosses implantations – Jimmy pour les mini-réacteurs nucléaires , et le joailler MCGP – sur la zone CORIOLIS, plus précisément sur le territoire de la commune de Torcy, qui est dans la zone Police du Creusot. Ce qui est plutôt de nature à démontrer que plutôt qu’une fusion, le commissariat du Creusot a surtout besoin de voir ses effectifs renforcés. CQFD. A suivre…

Alain BOLLERY

 

Ce que le Préfet a dit devant les conseillers départementaux

Outre l’annonce sur les commissariats de Police (lire ci-dessus) et sur le loup (cliquez ici), le Préfet Yves Séguy a effectué un certain nombre de déclarations devant les élus :

1. «2024 a été chargée par un événement majeur pour notre démocratie. Il faut s’interroger sur l’héritage des Jeux Olympiques»
2. «Aucun territoire n’est épargné par les questions de sécurité, jusqu’aux faits de violence. Cela nécessite une grande attention et une mobilisation. J’ai été amené à préparer un plan de sécurité au quotidien»
3. «Les violences urbaines peuvent surgir à n’importe quel moment. Nous avons été confrontés à des événements de violence majeurs, avec la mobilisation pendant 15 jours d’une demi compagnie de CRS pour rétablir l’ordre urbain. On a vu qu’il était important d’avoir une parole homogène».
4. «Il y a 162 policiers municipaux sur le département. 3 communes comptent plus de 10 agents : Chalon, Mâcon et Le Creusot. On va les aider à aller plus loin. Pour les actions de vidéo protections opérationnelles, mais aussi les capacités de perfectionnement, peut être même l’intelligence artificielle, pour que l’action soit la plus efficiente possible. Je rappelle qu’à Paray le Monial on a enregistré un acte de violence majeur, avec une action armée, l’usage d’une arme à feu. C’était chez nous en Saône et Loire. On a par ailleurs démantelé des points de deal avec des efforts particuliers pour trois points deal».
5. «Inondations : Cela nous concerne. On peut être malmené y compris par des cours d’eau qui peuvent paraitre modestes, comme on a pu le voir avec l’Arroux. Il faut un plan de gestion territoriale de l’eau. Il s’agira d’un document pour mieux gérer les enjeux. Car nous sommes confrontés à un cours d’eau extrêmement capricieux. Une réunion pour l’Arroux et la Bourbince est annoncée pour le 18 mars».
6. «Mieux de déplacer… C’est majeur pour la vie sur le territoire et pour les déplacements. Un enjeu dans la décarbonation. La Saône et Loire, 6ème département, lié à l’industrie nucléaire, doit être au cœur de la décarbonation. Les leviers de décarbonation on doit les trouver dans les contrats de la transition écologique. Ils sont au nombre de huit dans le département.
7. 83% des communes ont accepté de délibérer sur l’accélération de la transition écologique et énergétique, au bénéfice de la décarbonation. La Saône et Loire est le département qui s’est le plus mobilisé. Pour la livraison d’énergie, les enjeux les plus importants sont pour le Grand Chalon et la Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau».
8. «Concernant les espèces protégées, nous sommes amenés à partager des constats. Il faut miser sur l’anticipation. En faisant évoluer des territoires. Il est judicieux de réfléchir à une goutte de compensation, y compris sur des sites naturels. Plutôt que de pester contre des chauves souris ou des crapauds, il faut anticiper».