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> Saone et Loire > SAONE ET LOIRE
12/12/2024 12:15
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SAONE ET LOIRE : La CGT manifeste au Creusot et demande des «assises de l’industrie» et un «plan d'investissement européen»

C’est devant les grilles d’Industeel qu’un rassemblement a eu lieu ce jeudi matin.
«Pour sauver nos emplois, nos industrie et nos services publics, toutes et tous mobilisés». Le ton de l’appel lancé par la CGT était clair,  pour la manifestation qui a eu lieu au Creusot, ce jeudi matin. Non pas devant l’Alto, sur l’esplanade François Mitterrand. Mais devant les grilles d’Industeel, au bout du Boulevard Henri-Paul Schneider.
Un lieu pas vraiment choisi par hasard par la CGT qui voulait ainsi afficher son opposition aux fermetures de deux usines décidées par la direction du groupe ArcelorMittal.
«Il est important de se retrouver et d’être mobilisés entre nous» a lancé Alain Gaillard, le secrétaire de l’union départementale CGT. Alain Bois, de la CGT APERAM à Gueugnon dénonce lui les suppressions d’emplois déguisées, avec des départs volontaires. «On réduit l’effectif et on perd des compétences. Ce que Mittal veut c’est moins d’emplois partout».

Patrick Martin, de la CGT au Creusot, qui a ouvert la série des discours, a lui souligné le danger représenté par l’augmentation du nombre de plans sociaux. Il a appelé à l’Etat à organiser au plus vite des assistes de l’industrie. Pour sauver les emplois en France, mais aussi au nom de la souveraineté nationale. Sébastien Gautheron pour sa part est catégorique : «Rien ne justifie la poursuite et l’accélération du désastre industriel que l’on connait aujourd’hui». Et d’appeler à l’amplification de la mobilisation face notamment à la politique d’ArcelorMittal «en train de détruire la sidérurgie française».
A.B.
 
Voir sous les photos les discours de Patrick Martin et Sébastien Gautheron
 


La prise de parole de Sébastien Gautheron
DSC CGT Industeel France
Membre du comité exécutif de la fédération de la métallurgie CGT

Nous sommes confrontés depuis quelques mois à une vague de plan de licenciements et d’une casse industrielle d’une ampleur sans précédent.
On recense à ce jour plus de 200 PSE et 300 000 emplois menacés dans les filières industrielles et particulièrement dans l’automobile et la sidérurgie.
Or depuis des mois, voir des années la CGT alerte les pouvoirs publics et les gouvernements en place, pour dénoncer les stratégies de désindustrialisation et de casse sociale que mènent les donneurs d’ordre vis-à-vis des sous-traitants.
A chaque fois la CGT avec les salariés se sont battus dans les entreprises, avec des propositions alternatives pour maintenir les productions, l’avenir industriel et les emplois.
Malheureusement, et à chaque fois, la CGT s’est heurtée à un mur de fatalité et de résignation de la part du gouvernement et des pouvoirs publics, acceptant les politiques patronales et les accompagnant dans leur stratégie mortifère.
Or rien ne justifie la poursuite et l’accélération de ce désastre industriel que l’on connaît aujourd’hui.
Que cela soit dans la filière automobile où dans d’autres, ce n’est jamais parce qu’il n’y a plus de travail ou de commandes que les entreprises, licencient, ferment ou restructurent, c’est pour réaliser toujours plus de marges financières, comme en témoignent les bénéfices records engendrés par STELLANTIS et RENAULT en 2023.
La transition des moteurs à l’électrique n’est qu’un prétexte fallacieux, puisqu’ils vont continuer de produire des véhicules à moteur thermiques dans des pays à bas coût de main d’œuvre.
Pire les voitures électriques ne sont même pas fabriquées en France, elles sont produites en Chine et en inde pour faire toujours plus de profits.
Et pourtant, le gouvernement nous parle de réindustrialisation et de souveraineté nationale et continue de verser sans compter des milliards d’€ d’aides publiques à ces mêmes entreprises.
Preuve que ce ne sont pas les cadeaux fiscaux, les réformes régressives du code du travail, des retraites, des aides publiques et exonérations de cotisations sociales versées aux entreprises et la nouvelle convention collective de régression sociale, qui font des politiques de développement industriel et de création d’emploi.
En revanche, signer des chèques aux entreprises sans contrepartie ni condition, leur permet d’engranger de confortables bénéfices et de gaver leurs actionnaires.
Face à cette casse industrielle organisée et préméditée, soutenue par un gouvernement au service des puissants, la CGT se mobilise pour relever les défis industriels et environnementaux.
Ce qui nécessite une rupture avec les stratégies mortifères des donneurs d’ordre et des politiques néolibérales en France et en Europe.
Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour dire ça suffit de ces politiques au service des puissants et du capital, qui ruinent notre pays et sacrifient les salariés sur l’autel du profit.
D’autres solutions existent pour la réindustrialisation et garantir la souveraineté nationale à condition de prendre en compte et mettre en place un plan d’urgence à partir des propositions alternatives que porte la CGT depuis des années à partir d’une autre logique.
1.   Nous ne construirons pas l’avenir industriel de la France sur des ruines industrielles !
2.   L’industrie doit être faite pour répondre aux besoins humains et aux défis environnementaux et pas à la financiarisation de l’économie.
3.   La réindustrialisation nécessite une planification sociale et environnementale, sécurisant la situation des salariés, renforçant leurs possibilités d’intervention dans une démocratie sociale renouvelée.
4.   Le futur gouvernement doit décider d’annuler tous les PSE en cours et examiner avec les organisations syndicales les propositions industrielles et financières permettant le maintien des productions, de l’emploi et des savoir-faire.
5.   Toutes aides publiques versées aux entreprises doit être conditionnées immédiatement à l’arrêt de toute casse industrielle et au service du développement économique et de l’emploi.
6.   La formation professionnelle doit être un levier d’émancipation des salariés, permettant d’élever le niveau des compétences dans la maîtrise des nouvelles technologies au service de la performance des entreprises.
§  Ces formations doivent être considérée comme un investissement et reconnue dans les qualifications et les rémunérations tout au long de la carrière.
7.   L’instauration d’une sécurité sociale professionnelle garantissant à tous les salariés victimes de licenciement, le maintien du contrat de travail et de leurs droits doit être mis en place rapidement.
8.   Nous demandons des assises de l’industrie afin de mettre en œuvre les relocalisations d’activités pour produire là ou l’on consomme.
9.   La responsabilisation des donneurs d’ordres vis-à-vis des sous-traitants afin de mutualiser les investissements sur l’ensemble des valeurs (Loi des GM&S).
Pour obtenir la prise en compte de nos propositions, nous devons amplifier les mobilisations à partir des entreprises et en convergences de luttes dans les groupes et sur les territoires.
Aujourd’hui nous sommes devant ArcelorMittal il est exemple même d’une entreprise qui gavent ses actionnaires et qui est en train de détruire la sidérurgie française. Il est le champion des aides publics( environ 1 milliard)  et pourtant il va fermer des sites (Reims et Denain) et ce n’est pas fini demain ça sera qui ? personne n’est à l’abri.
L’état doit interdire ces entreprise à fermer des boites alors qu’elle fait d’énorme bénéfice si tu ferme tu rends le pognon et on pourra peut-être avoir des service public qui fonctionne  , un service de santé qui fonctionne, des profs aider les PME etc……

La déclaration de Patrick Martin
La CGT dénombre près de 300 plans de licenciement
Depuis plusieurs mois, la CGT alerte sur la situation industrielle désastreuse. En mai dernier, la CGT a présenté une liste de 130 plans de suppressions d'emplois afin de dénoncer ce processus de désindustrialisation. En octobre, lorsqu'elle est présentée au Premier Ministre par la CGT, cette liste atteint les 180 plans de licenciement.
Et moins de 6 mois après notre première liste, la CGT recense aujourd'hui 286 plans de suppressions d'emplois depuis septembre 2023.
Entre 128 250 et 200 330 emplois menacés ou supprimés depuis septembre 2023 recensés par la
CGT
Une tendance globale à l'accélération du rythme de mise en oeuvre de plans de suppressions d'emplois se dégage, avec plus de 120 plans concentrés sur la période juillet-novembre 2024, dont 89 sur la seule période septembre/novembre.
Les secteurs le plus impactés par les suppressions d'emploi sont :
la métallurgie : 13 000 emplois directs supprimés ou menacés,
le commerce : plus de 10 000 emplois directs supprimés,
le secteur public et associatif : plus de 7 000 emplois supprimés,
les banques et assurances : plus de 6000 emplois supprimés ou menacés
la chimie : plus de 7000 emplois directs supprimés
Si on cumule le total des emplois supprimés ou menacés (70 586) et le potentiel d'emplois indirects et induits dans l'industrie (57 664 hypothèse basse, 129 744 hypothèse haute), on arrive donc à l'évaluation globale d'un impact negatif compris entre 128 250 et 200 330 emplois depuis septembre 2023 recensés par la CGT.
Il donc permis de penser que ce sont plusieurs dizaines de milliers d'emplois supplémentaires menacés qui peuvent être ajoutés à ceux recensés par la CGT.
Le recensement de la CGT documenté est donc cohérent avec les évaluations qui ont pu circuler récemment, notamment celle du cabinet Altares portant sur 300 000 emplois menacés du fait de la vague de défaillances d'entreprises.
Au-delà des ravages sociaux avec la destruction d'emplois directs et indirects, la désindustrialisation entraine aussi des ravages territoriaux avec la désertification impactant tout le tissu économique et les services publics français.
Chaque emploi supprimé entraine des effets domino sur les sous-traitants, les prestataires de services et tout l'écosystème économique local. Ces plans de licenciements n'effacent pas seulement des emplois, ils vident des régions de leur attractivité, de leur commerce de proximite....
Des vies brisées, des familles dans l'incertitude : derrière les chiffres c'est un drame humain qui se joue
Il n'y a pas pire violence sociale que le chômage, ces suppressions d'emplois plongent également des familles dans l'incertitude. Ces annonces peuvent être effectuées en visio ou par SMS en un temps extrêmement court, sans prendre en compte les conditions de vie des salarié-es et leurs chances de retrouver un emploi, notamment s'ils et elles sont en fin de carrière.
Ces plans de licenciements entrainent des impacts sociaux profonds, des difficultés financières jusqu'à la perte de logement, fragilisant le tissu social dans de nombreux territoires.
Des conséquences environnementales sont inévitables
La délocalisation de nos productions vers des pays où les normes environnementales sont faibles, voire inexistantes, amplifie l'impact écologique de ces choix.
A cela s'ajoute un paradoxe, les productions exportées à l'étranger reviendront manufacturées dans notre pays, alourdissant encore plus le bilan carbone de la délocalisation. La souveraineté de notre pays est, quant à elle, menacée.
En externalisant ces pans entiers de sa capacité productive, la France perd non seulement des emplois, mais aussi le contrôle sur des secteurs clés de son économie. Cette situation alimente une dépendance accrue à l'égard d'autres pays.
De l'argent public distribué sans contrepartie aux entreprises qui licencient et délocalisent
Face à cela, l'État ne joue pas son rôle de garant, et au contraire, il aggrave la situation.
L'argent public est massivement versé dans des aides et subventions aux entreprises qui, sans contrepartie, licencient et délocalisent.
En juillet 2023, la Cour des comptes estime à 260,4 milliards d'euros le soutien financier total aux entreprises, y compris les prêts garantis et le report du paiement des cotisations sociales. Aucun contrôle ni mécanisme coercitif n'empêche ces pratiques qui affaiblissent notre tissu industriel et nos emplois.
Ces fermetures d'entreprises et d'usines sont les conséquences directes de la politique de l'offre menée par Emmanuel Macron depuis son premier mandat.
Sa seule boussole a été d'attirer des investisseurs étrangers, qui une fois sur le territoire, pillent les savoirs et les brevets avant de repartir ouvrir des usines à bas coûts dans d'autres pays.
L'Etat doit impérativement agir pour restaurer la souveraineté industrielle de la France et mettre en place une véritable politique industrielle ambitieuse. Cela passe par l'arrêt des délocalisations et par une relocalisation des productions.
Il est également essentiel de lutter contre le dumping social qui exploite les travailleur-ses sous-payés dans d'autres pays, tout en détruisant les emplois locaux. Une véritable stratégie industrielle est donc indispensable afin de garantir un avenir durable pour la France.
la CGT demande à l'Etat de prendre ses responsabilités et de lancer en urgence des assises pour l'industrie afin de relancer notre outil productif et agir pour les emplois en France.

Face à la gravité de la saignée industrielle, il faut agir, sans attendre, sur trois aspects :
Un plan d'urgence pour l'emploi et l'industrie
Un moratoire sur les licenciements et un renforcement des dispositifs garantissant la recherche effective d'un repreneur
Un plan national de maintien et de relocalisation des outils et emplois industriels, piloté par un État assumant un rôle d'acteur central de l'industrie
Permettre un retour immédiat aux tarifs réglementés de vente de l'électricité et du gaz
2. Des assises de l'industrie et une grande loi pour réindustrialiser le pays et répondre au défi environnemental
Planifier et protéger notre industrie
Donner la possibilité aux travailleurs d'intervenir sur les orientations stratégiques des entreprises
Mettre en place une Sécurité Sociale professionnelle et environnementale
Responsabiliser les donneurs d'ordre par rapport aux sous-traitants
Mettre l'industrie au service de l'intérêt général
Investir pour préparer l'avenir
3. Réorienter la politique Européenne
1. Renforcer les normes sociales et environnementales et protéger notre industrieDe l'argent public distribué sans contrepartie aux entreprises qui licencient et délocalisent
Face à cela, l'État ne joue pas son rôle de garant, et au contraire, il aggrave la situation.
L'argent public est massivement versé dans des aides et subventions aux entreprises qui, sans contrepartie, licencient et délocalisent.
En juillet 2023, la Cour des comptes estime à 260,4 milliards d'euros le soutien financier total aux entreprises, y compris les prêts garantis et le report du paiement des cotisations sociales. Aucun contrôle ni mécanisme coercitif n'empêche ces pratiques qui affaiblissent notre tissu industriel et nos emplois.
Ces fermetures d'entreprises et d'usines sont les conséquences directes de la politique de l'offre menée par Emmanuel Macron depuis son premier mandat.
Sa seule boussole a été d'attirer des investisseurs étrangers, qui une fois sur le territoire, pillent les savoirs et les brevets avant de repartir ouvrir des usines à bas coûts dans d'autres pays.
L'Etat doit impérativement agir pour restaurer la souveraineté industrielle de la France et mettre en place une véritable politique industrielle ambitieuse. Cela passe par l'arrêt des délocalisations et par une relocalisation des productions.
Il est également essentiel de lutter contre le dumping social qui exploite les travailleur-ses sous-payés dans d'autres pays, tout en détruisant les emplois locaux. Une véritable stratégie industrielle est donc indispensable afin de garantir un avenir durable pour la France.
la CGT demande à l'Etat de prendre ses responsabilités et de lancer en urgence des assises pour l'industrie afin de relancer notre outil productif et agir pour les emplois en France.
Face à la gravité de la saignée industrielle, il faut agir, sans attendre, sur trois aspects :
Un plan d'urgence pour l'emploi et l'industrie
Un moratoire sur les licenciements et un renforcement des dispositifs garantissant la recherche effective d'un repreneur
Un plan national de maintien et de relocalisation des outils et emplois industriels, piloté par un État assumant un rôle d'acteur central de l'industrie
Permettre un retour immédiat aux tarifs réglementés de vente de l'électricité et du gaz
2. Des assises de l'industrie et une grande loi pour réindustrialiser le pays et répondre au défi environnemental
Planifier et protéger notre industrie
Donner la possibilité aux travailleurs d'intervenir sur les orientations stratégiques des entreprises
Mettre en place une Sécurité Sociale professionnelle et environnementale
Responsabiliser les donneurs d'ordre par rapport aux sous-traitants
Mettre l'industrie au service de l'intérêt général
Investir pour préparer l'avenir
3. Réorienter la politique Européenne
1. Renforcer les normes sociales et environnementales et protéger notre industrie
2 - Mettre en place un plan d'investissement européen, à rebours des politiques d'austérité
3 . Sortir du dogmatisme de la concurrence.


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