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23/02/2024 03:15
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SAONE ET LOIRE : La CGT dénonce la dégradation de l’accès aux soins

Les représentants de l’Union Syndicale des Retraités CGT, ceux de l’Union départementale CGT et de l’Union syndicale départementale CGT Santé Action Sociale ont organisé une conférence de presse ce jeudi matin au Creusot.
Il s’agissait d’exposer la situation de la population pour se faire soigner et de parler des conditions d’exercices des professionnels. Martine Fremy de l’Union Syndicale des retraités CGT 71 a tout abord annoncé que l’USR 71 représentait près de 1000 adhérents en Saône-et-Loire. Elle a rappelé les actions menées depuis plus d’un an pour l’accès aux soins pour tous, contre les déserts médicaux et les dépassements d’honoraires. « Il y a un problème d’accès pour se faire soigner et un problème financier avec les dépassements d’honoraires que les patients ne peuvent plus payer…». Et de poursuivre en expliquant que les actifs et les retraités ont les mêmes problèmes : « Sauf que les retraités sont plus souvent malades et ont plus souvent besoin de rencontrer des professionnels de santé…». Les délais pour obtenir un rendez-vous avec les spécialistes ont été abordés, les problèmes d’approvisionnement des pharmacies, l’éloignement des personnes âgées…ont également été ciblés. Martine Fremy a précisé que la pétition organisée sur le sujet par l’USR 71 avait été signée par  5 115 personnes et remise au directeur adjoint de l’ARS. « Nous souhaitons pour l’accès aux soins, qu’il y ait un contrôle et une obligation d’installation. Pour les dépassements d’honoraires, interdiction complète d’installation en secteur 2. Nous demandons également un contrôle de la caisse primaire d’assurances maladies qui a obligation,(c’est dans ses statuts), que les Français aient un médecin traitant…».  Pour la CGT, en pleine crise de notre système de santé, le nouveau gouvernement se dispense d’un ministère de la Santé de plein exercice et se contente d’annonces. Alors que la population considère que les questions d’accès aux soins et les moyens alloués à notre système de santé doivent être une des principales préoccupations des politiques publiques, le gouvernement, selon la CGT, continue à donner des signes contradictoires. La nouvelle composition ministérielle, avec la disparition d’un ministère de la Santé de plein exercice, après pas moins de six ministres de la Santé qui se sont succédé entre 2017 et 2023, dans les différents gouvernements, interroge fortement et questionne sur la volonté gouvernementale d’une réelle amélioration des conditions de travail des salarié.es des établissements du sanitaire, du médico-social et du social, ainsi que de la prise en charge de la population française.

Alain Gaillard : "L'accès aux soins devient de plus en plus compliqué !"

Présent au Creusot pour cette conférence de presse, Alain Gaillard secrétaire général de l'Union Départementale a signalé les rencontres organisées depuis plusieurs années auprès des usagers pour bien identifier leurs besoins et faire l’analyse des écarts entre l’existant et les besoins des usagers en terme de santé et accès aux soins. «On se rend compte que l’accès aux soins devient de plus en plus compliqué pour tous, actifs ou retraités. Aujourd’hui, certaines réorganisations réalisées dans le domaine de la santé induisent plusieurs problématiques avec tout d’abord l’accès aux soins, et ce malgré la politique départementale mise en place qui va plutôt dans le bon sens. Nous avons aussi des problématique aussi sur l’accès aux pharmacies, il y a de plus en plus d’évolutions de restes à charge de médecins spécialistes, tout ça fait que les Français sont de plus en plus éloignés de l’accès aux soins. C’est un recul très net de la position de notre pays sur ce secteur…». L’objectif pour la CGT est bien d’alerter les politiques et d’aller au delà des actions départementales, d’alerter au niveau régional avec l’ARS notamment et de pouvoir décliner à nouveau un plan de santé sur le territoire. En sa qualité de secrétaire de l’UD 71 Alain Gaillard l’a dit, il veut porter les revendications de la CGT au niveau national comme assurer l’accès aux métiers du soin et du lien, c’est-à-dire de la petite enfance jusqu’à la perte d’autonomie. «Il faudrait créer au niveau national un million d’emplois sur ces métiers là, ce qui engendrerait un coût d’environ 40 milliards d’euros…» a complété Alain Gaillard.
J-C.P
Les revendications de la CGT
Il faut créer un grand Service Public de la Santé et de l’Action Sociale en lui donnant les moyens de s’adapter aux évolutions scientifiques et techniques, à la transition épidémiologique avec le vieillissement de la population et assurer une réponse socialement efficace et de proximité aux besoins de santé.
Pour répondre en toute égalité aux besoins de la population sur les territoires , il faut abroger la loi Bachelot et supprimer la T2A ;  abroger celle de Touraine et celle de Buzin avec ses nouveaux hôpitaux de proximité qui se vident de toute substance : suppression de postes, de spécialités, fermetures de lits, de services, de plateaux techniques pour le plus grand bénéfice des grands groupes de cliniques privées à but lucratif.  Ces restructurations multiples ne correspondent pas aux hôpitaux locaux qu’attendent la population.
Il faut supprimer la dette de l'ensemble des hôpitaux et arrêter de financer par la Sécurité sociale tous les établissements privés à but lucratif. C’est la même problématique que les 13 milliards d’argents publics versées aux écoles, collèges et lycées privés sans contrôle. Il faut stopper le modèle de gestion calqué sur celui de l'entreprise.