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> Saone et Loire > SAONE ET LOIRE
18/05/2021 03:17
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SAONE-ET-LOIRE : L’Office Français de le Biodiversité dans l’œil du fusil des éleveurs en colère sur les mensonges au sujet des attaques du loup

Comment l’Office Français de la Biodiversité a-t-il pu ainsi se tromper en déclarant que les premières attaques de moutons dans la Région de Cluny n’étaient pas l’œuvre du loup ? Alors que si… De qui se moque-t-on ? «Ils sont vendus à la cause», lancent des éleveurs très en colère.
Et Bernard Lacour, président de la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire ne manie pas la langue de bois. Il parle de «scandale» et lance : «Il faut arrêter le massacre»
Comment en est-on arrivé là ? Comment un service de l’Etat a-t-il pu ainsi être aussi affirmatif quant aux attaques contre les troupeaux de moutons qui ont eu lieu fin avril et début mai en Saône-et-Loire, dans la Région de Cluny.
«L’office français de la biodiversité vient de rendre ce jour ses conclusions, suite à expertise par ses soins des 9 constats établis suite aux attaques. L’origine du loup est exclue par l’OFB pour chacune de ces attaques. Leurs caractéristiques sont celles d’un type de prédateur doté d’une mâchoire de faible puissance, et conduisent à écarter le loup»…

C’est ce qui était écrit dans un communiqué de la Préfecture de Saône-et-Loire en date du 7 Mai. Un communiqué qui faisait état des neuf attaques de troupeaux d’ovins sur les communes de La Vineuse sur Frégand et de Flagy, dans la Région de Cluny, recensées depuis le 23 avril. Des attaques qui avaient entraîné la mort de 43 ovins et blessé 28 autres. Depuis le bilan s’est alourdi.
Oui le bilan s’est alourdi et ce lundi 17 Mai, une nouvelle déclaration officielle souligne que l’analyse de 6 clichés ont confirmé la présence du loup dans la Région de Cluny.
De qui se moque-t-on ? Comment les experts de l’Office Français de la Biodiversité ont-ils pu ainsi se tromper et être aussi affirmatif pour innocenter le loup ? Comment des experts peuvent-ils ainsi se tromper ?
La réunion privée qui a eu lieu ce lundi 17 Mai à la Préfecture de Saône-et-Loire a été tendue. Car les éleveurs et leurs représentants non seulement n’en peuvent plus du loup, mais surtout ils ont le sentiment d’avoir été trompés, d’avoir été bernés. «Ces gens là sont vendus à la cause. Ils veulent défendre le loup coûte que coûte et on a donc la démonstration qu’ils ont menti. Ils se sont discrédités», lâche un éleveur.
En réunion, en présence de Julien Charles le Préfet de Saône-et-Loire, Bernard Lacour n’a pas mâché ses mots ainsi qu’il l’a confirmé à creusot-infos : «J’ai d’abord remercié le Préfet, car au moins ce Préfet est en pointe sur le sujet et il s’occupe vraiment des dossiers liés à l’agriculture», glisse-t-il. Avant de lancer : «Le comportement de l’Office Français de la Biodiversité est scandaleux. Et j’ai dit à son représentant qu’il discrédite toutes les structures».
Il est colère le Président de la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire : «Il faut sortir du dogmatisme. Derrière les attaques du loup et tous ces ovins qui périssent, il y a des hommes et des femmes, il y a des familles qui sont meurtries. Il faut arrêter le massacre. Avoir vu l’Office Français de la Biodiversité dire que ce n’était pas un loup, être très affirmatif, balayer les arguments des éleveurs n’est pas acceptable. Sans doute qu’il s’agit d’un jeune loup écervelé, mais ce n’est pas un chien, c’est bien un loup. Nous les professionnels de l’agriculture, on aurait aimé un peu plus de retenue de la part des spécialistes de l’Office Français de la Biodiversité !»
Il est fait que les éleveurs directement concernés par les attaques et donc par les premières conclusions de l’OFB ont un drôle de sentiment. Comme si on avait voulu leur cacher quelque chose.
«Le paysan le matin, il a la boule au ventre quand il se lève pour aller voir ses moutons. C’est ça la réalité», clame Bernard Lacour. Il va plus loin dans sa réflexion : «Nous les paysans, qui sommes attaqués à longueur d’année, on a le sentiment que l’on veut tuer l’élevage. Faut-il arracher les haies, revenir à des cultures de céréales, alors que l’on est candidat pour être classé au patrimoine mondial de l’UNESCO pour la beauté de nos paysages ? On marche sur la tête».
Bernard Lacour n’en veut pas spécialement à l’administration dont les fonctionnaires appliquent la loi. «Le plan loup date de 1992. Les gouvernements ont changé. Il y a eu depuis la gauche et la droite. Mais aucun gouvernement n’a remis en cause le plan loup. C’est toujours le loup qui a été soutenu contre les bergers. Mais la cohabitation entre les loups et les moutons n’est pas possible. Au législateur de prendre ses responsabilités. Ou alors qu’on nous dise que l’on n’a plus besoin de notre agriculture, de notre élevage. Mais ce n’est pas ce que les politiques nous disent ! Alors…»
Alain BOLLERY