Le soleil brille ce jeudi 20 mai en Saône-et-Loire et à Mâcon où se tient la dernière session du conseil départemental de Saône-et-Loire. A un mois du premier tour des élections, les premiers propos et échanges ont été cordiaux, sur le mode des remerciements. C’est ainsi. Les joutes politiques qui ont pu marquer la mandature ont laissé place, au moins pour quelques dizaines de minutes, à des gerbes de remerciements. Ils ont été adressé par le Président André Accary, mais aussi par Evelyne Couillerot, au nom du Groupe Gauche 71. A cela s’est ajoutée une note en couleur distillée par Christian Gillot qui a effectué 42 années d’histoire, puisque c’est en 1979 qu’il avait été conseiller général.

Il a salué beaucoup de monde, oublié le dernier président socialiste Rémy Chaintron, mais parlé de tant d’autres, qu’il sera sans doute pardonné. N’en doutons pas. «On voit comme on a pu changer d’époque. C’est important de voir ce que l’on a pu remettre en cause, avec la richesse de ce mandat. Il est utile de savoir d’où l’on vient», a commenté, sourire aux lèvres, le Président André Accary.

André Accary

«Je pense d’abord aux gendarmes et policiers qui ont été touchés et je pense à leur famille. Je pense aussi à une assistante sociale de 36 ans qui a été tuée par balles. Mais aussi pour toutes les personnes qui ont un travail exceptionnel sur le lien social. On a des agressions verbales et là on a franchi un cap supplémentaire, avec ce drame épouvantable.
Cette séance est un peu particulière. Une page de tourne. C’est la dernière séance de la mandature. Je ne vais pas faire l’inventaire de ce qui a été mené pendant le mandat, mais je veux remercier les services. J’ai une pensée émue pour le Docteur Dubreuil qui était là au début du mandat.
Je pense qu’il aurait été fort satisfait de l’implication du département pour la santé. Une pensée aussi pour Laurence Borsoi et Fabien Genet, qui ont démissionné au cours du mandat et qui étaient très impliqués.
Une pensée pour les vice-présidents et les 2000 agents. Faire preuve d’imagination, certes, mais aussi trouver des solutions pour répondre aux préoccupations de nos concitoyens.
Le seul engagement c’était «œuvrer pour notre département». Avec de belles actions et de beaux projets. Un grand merci à toutes et à tous. Je remercie aussi les élus du groupe Gauche 71 pour nos débats, nos échanges et vos implications. On a été d’accord sur 95% des dossiers. Ce qui montre que l’on peut faire un travail. Je remercie aussi la Présidente du Groupe, Evelyne Couillerot avec laquelle on a échangé et en cours pendant la période de la crise sanitaire.
Je remercie celles et ceux qui ont décidé de ne pas se représenter. J’ai pris du plaisir et j’ai eu la fierté de présider cette assemblée.

Evelyne Couillerot

«Puisqu’il s’agit de la dernière assemblée départementale de la mandature, je souhaite dire quelques mots en lien avec ma collègue Violaine Gillet, coprésidente du groupe, et au nom de mes collègues du groupe Gauche 71.
Nous voulons adresser nos remerciements et saluer le professionnalisme des services départementaux : qu’ils soient directeurs généraux et adjoints successifs, mais aussi à l’ensemble des agents et des directions quelques soient leurs missions et fonctions au siège départemental ou sur les différents territoires de notre département. Ils sont le maillon essentiel pour nous permettre de mener à bien notre mandat. Leur dévouement ne s’est pas démenti, bien au contraire, au cours de la crise sanitaire que nous traversons. Cela a permis de montrer combien notre collectivité peut être un acteur engagé et réactif. Les agents ont été mobilisés pour contribuer à réduire les conséquences du COVID 19 en agissant sur tous les leviers dont dispose notre collectivité.
Nous voulons également saluer l’engagement et le travail de l’ensemble des collègues de notre assemblée.
Avec bien sûr une mention particulière pour les collègues de notre groupe.
Le 2 avril 2015 au cours de l’assemblée d’installation de cette mandature, lors de la déclaration des groupes politiques, je disais :
« Notre groupe formera une opposition attentive, exigeante, mais aussi constructive, qui remplira pleinement ses missions. Une opposition attentive, car nous continuerons de porter nos engagements pour les Saône-et-Loiriens et nous y resterons fidèles. Une opposition exigeante, car nous sommes convaincus que l’action d’un Département doit être profitable à tous les territoires et à tous les habitants, et nous veillerons à ce que personne ne soit laissé au bord du chemin. Enfin, une opposition constructive, car nous serons force de proposition sur les priorités qui nous paraissent incontournables, comme les solidarités, la cohésion des territoires ou la démocratie locale. »
Nous vous avons interpellé avec 48 questions d’actualité, vœux et amendements, 3 demandes de missions d’évaluation de nos politiques. De nombreuses propositions ont été faites tant en commissions qu’en assemblées sur des registres aussi divers que les moyens de fonctionnement des EHPADS, le financement du RSA, le soutien à l’autonomie, le programme régional de santé ou encore les moyens pour les collèges et plus généralement l’éducation.
Nous vous avons rejoints Président sur de grands enjeux. Je pense par exemple à celui de la lutte contre la désertification médicale et la mise en place du centre départemental de santé. Je pense également au plan de soutien de 50M€ mis en place afin de pallier aux effets dévastateurs de la crise sanitaire sur les multiples acteurs de notre département.
Vous avez souhaité, comme cela avait été fait avant vous, confier la présidence de la commission finances à l’opposition. Notre collègue Jean-Luc Fonteray a rempli cette mission, tout au long du mandat, avec sérieux, engagement et constance.
Je crois donc pouvoir dire que sur l’ensemble de cette mandature, nous avons rempli l’objectif que nous nous étions fixés. Nous nous sommes attelés à respecter ce juste et parfois difficile équilibre qui caractérise ce que doit être une opposition constructive au sein de notre assemblée.  
Pour terminer, je salue l’ensemble des collègues de votre majorité. Nous avons eu des désaccords, parfois des échanges vifs, mais toujours dans le respect des personnes et de ce qu’elles représentent. Je reste persuadée que du débat peut et doit naître une action efficace et utile.
Enfin, je ne doute pas que ceux qui ne sont pas candidats à un nouveau mandat dans les semaines qui viennent, resteront fidèles d’une façon ou d’une autre à notre beau département et je leur souhaite le meilleur».

Christian Gillot

«Ce sera ma dernière prise de parole. Pour d’abord souhaiter une bonne santé à tous et je sais que d’autres ont vécu des moments plus difficiles que les miens. Elu en octobre 1979, agriculteur, je sautais de mon tracteur pour arriver dans une ambiance que je ne connaissais pas, avec moquette et cravate. Les grands changements que j’ai vécus, le plus important a été celui de la décentralisation. Au début, il y avait le Préfet. Le Président était fantoche. C’est le Préfet qui gérait le département. Dans chacune de nos commissions, un chef de service de la Préfecture arrivait pour nous faire adopter. Le choc a été violent. Le Préfet a disparu et le Président s’est retrouvé avec un budget, des projets, avec l’obligation de faire des économies. Je remercie l’administration qui nous entourait. C’est grâce à elle que l’on a réussi. A l’époque tout le monde fumait. On avait chacun un cendrier. Il y avait les fumeurs de cigares, de gitanes comme André Pourny, de pipes, comme Camille Dufour et Maurice Mathus. 90% des conseillers fumaient.
Les débats étaient plus politiciens qu’aujourd’hui. Je veux remercier Evelyne Couillerot et Violaine Gillet qui ont su mener la police dans notre groupe.
J’ai connu de véritables orateurs, comme Marcel Lucotte, qui n’était pas de mon bord, Maurice Duvernois, André Faivre. On a eu des orateurs de talent, comme André Billardon, Camille Dufour, France Lechenault, le Sénateur Pinsard. Le meilleur orateur aura été Arnaud Montebourg, un orateur né, capable de rassembler autour de lui. Il a apporté une vue dans ce département. Je pense aussi à Philippe Mallaud, André Jarrot, le Comte de Rambuteau… Je me souviens aussi quand Gérard Voisin avait pris Rémy Rebeyrotte par le col. On avait pris Rebeyrotte dans notre groupe pour lui demander de s’excuser des propos qu’il avait précédemment tenus.
A notre époque, on faisait des voyages. On était allé à Séville à l’exposition universelle, avec nos épouses… En prenant des photos de tout, André Faivre avait plongé dans un plan d’eau»

Alain BOLLERY