Les jours fériés ne sont pas tout le monde et pas forcément synonyme de relâchement… Pour preuve, en ce jeudi de l’Ascension, la commune de Saint-Léger sur Dheune a eu droit à une visite ministérielle.
Les présences bien visibles des gendarmes n’avaient pas manqué d’interpeller les habitants, jusqu’à ce que certains se demandent s’il n’y avait pas une affaire criminelle. Mais non, les forces de l’ordre étaient là parce que la commune et son Maire Daniel Leriche ont accueilli Dominique Faure, ministre déléguée, chargée des collectivités territoriales et de la ruralité.

Pour l’occasion, Daniel Leriche avait mobilisé une partie de son équipe municipale, à commencer par sa 1ère adjointe Consiglia Dubois. Rémy Rebeyrotte, député de la circonscription, était également présente, tout comme le Sénateur Fabien Genet, Jean-François Farenc, président des Maires ruraux de Saône et Loire, et Sébastien Martin, président du Grand Chalon et d’Intercommunalités de France, qui avait invité la Ministre à passer par une commune qui mérite le détour.
 

L’Amiral sur la liste des projets

 
Les usagers qui traversent Saint-Léger sur Dheune, que ce soit sur l’axe Autun – Chalon sur Saône, ou qui prennent la direction de Chagny et de Beaune, peuvent avoir le sentiment d’une commune vieillissante. Mais c’est tout le contraire quand on pénètre en son cœur.
Saint-Léger sur Dheune a beaucoup construit et réalisé au cours des trois dernières décennies et ce sont tous ces nouveaux équipements que Dominique Faure a pu découvrir.
Le point de rencontre était situé au port qui accueille une entreprise de location de bateaux.  
L’occasion pour Daniel Leriche de rappeler que l’aménagement du port était entré dans les dispositifs «cœurs de village» qui avaient été lancés par Jean-Pierre Soisson, alors Président du Conseil Régional de Bourgogne.
Saint-Léger sur Dheune, point de centralité dans un triangle entre Le Creusot, Chagny et Chalon sur Saône, a gagné plus de 300 habitants, quand d’autres communes en perdent.
Les deux prochains chantiers du Maire sont la réhabilitation de l’école et la reprise du célèbre «Amiral» cet hôtel restaurant qui a fermé et qui est idéalement placé d’un point de vue foncier.
 

Une fermeture de classe douloureuse

 
La Ministre qui devait se rendre dans le secteur de la Mairie en voiture, a préféré traverser la commune à pied. Elle a pu découvrir les constructions qui ont permis à Saint-Léger d’accueillir de nouvelles familles et de nouveaux enfants.
En ce sens Daniel Leriche a dit à la Ministre combien il avait vécu comment il avait mal vécu la décision de la DASEN de fermer une classe de façon très arbitraire, dans un département de Saône-et-Loire qui aura été victime d’une véritable saignée d’ici la rentrée prochaine. «L’inspectrice est redoutable», a taclé Rémy Rebeyrotte qui a aussi remarqué : «L’Etat subventionne des constructions d’écoles et l’Education Nationale ferme les classes». La Ministre s’est voulue pragmatique : «Rien n’est figé». Daniel Leriche a plaidé «pour plus de complémentarité entre l’Etat et les communes». En ce sens, Jean-François Farenc a lancé à Dominique Faure : «Le Préfet devrait avoir une autorité plus forte sur les DASEN», ce qui a fait sourire le Préfet de Saône-et-Loire Yves Seguy qui était accompagné d’Olivier Tainturier, sous-préfet de Chalon sur Saône.
«Quand l’Inspectrice m’a dit j’ai décidé de fermer une classe, je l’ai vécu comme une grande frustration», a dit Daniel Leriche à la Ministre et avant de lui faire découvrir le restaurant scolaire flambant neuf.
 

Plus d’ingénierie pour les communes

 
Très clairement le sujet des fermetures de classe reste très sensible au fil du temps. «On est là pour faire des classes raisonnables», a dit Dominique Faure qui a souligné que dans des communes les effectifs sont très réduits.
Le temps de découvrir et parcourir tous les équipements municipaux qui sont plutôt rassemblés, en cohérence et en réseau, et c’est dans la salle du conseil municipal qu’un long échange a eu lieu entre la Ministre et les élus. Dominique Faure a annoncé l’avènement prochain de France Ruralité.
La Ministre souhaite plus d’ingénierie au service des communes rurales et des territoires ruraux.
«Il y a nécessité d’accompagner les territoires», a approuvé Sébastien Martin. Ne manquant pas de préciser que le Grand Chalon apporte de l’ingénierie aux communes qui la composent et qui en ont le plus besoin. Et de souligner que ce qui se fait, par exemple, à Saint-Léger sur Dheune est important certes pour la commune, mais surtout pour le bassin de vie.
En ce sens, Sébastien Martin n’a pas manqué de souligner que le départ de Chagny avec la communauté de communes de Beaune, n’avait pas été sans conséquences pour le territoire.
Pour Jean-François Farenc, en tout cas, il est très clair que «les communes rurales ont besoin d’ingénierie»
Dominique Faure, concernant les financement des projets, estime que 20% doivent rester à la charge des communes, quand l’Etat finance 40% et les Régions et les Départements chacun 20%.
 

L’épargne des collectivités se monte à 50 milliards

 
La Ministre a donné un chiffre à l’assemblée : En France, le montant de l’épargne des collectivités est de 50 milliards d’euros, quand la dette de l’Etat est de 3000 milliards. Un chiffre «de 50 milliards» qu’elle a donné pour répondre à Daniel Leriche qui souhaiterait que l’Etat abonde aussi le fonctionnement des communes.
Rémy Reberotte a lui souhaité plus de lisibilité pour les dotations globales de fonctionnement. «Seules 6% des communes ont vu leur DGF baisser», n’a pas manqué de préciser la Ministre.
Le Sénateur Fabien Genet l’a interpellé sur un aspect : «Attention à ne pas pousser les communes et les collectivités à augmenter leurs impôts». C’est un souci pour de nombreux maires qui alertent depuis plusieurs années.
Au final, en ce jeudi de l’ascension, la visite de Dominique Faure à Saint-Léger sur Dheune, aura été tout sauf anecdotique. Déjà parce que la Ministre est restée près de 2h30 dans la commune. Elle sera ce vendredi 19 mai dans le Jura, pour une autre rencontre avec les élus à la Préfecture, à Lons le Saunier.

Alain BOLLERY

(Photos Alain BOLLERY)