C’était pour ainsi dire couru d’avance et confirmation en a été donnée dès jeudi soir… Réagissant à sa défaite d’une voix dans la conquête de la Présidence du parti Les Républicains en Saône et Loire, Charles Landre a annoncé que dès lundi il va déposer un recours auprès de la direction nationale des Républicains. Il va contester les conditions de l’élection d’Arnaud Durix (cliquez ici pour lire notre premier article).

Le parti de la droite républicaine sort plus que jamais divisé, de son élection interne en Saône et Loire. Et la question qui désormais se pose, est bien de savoir si les instances nationales du parti dirigé par Eric Ciotti vont valider l’élection ou bien demander un troisième tour.
Interrogé jeudi soir par creusot-infos, Charles Landre a d’abord remarqué : «Je suis celui qui a rassemblé le plus de suffrages au 1er tour». Et de poursuivre : «Entre les deux tours, s’est développé le «TSL», le «Tout sauf Landre». Une campagne menée par ceux qui se sont associés avec la «Macronie» ou avec la gauche, dans des assemblées locales. Le résultat montre qu’il y a besoin de clarifier d’urgence les choses au sein de notre parti».
 

«Le fichier des adhérents a été utilisé»

 
Des accusations qui incontestablement vise à la fois la majorité municipale à Mâ con, mais aussi, dans un autre registre la majorité du conseil départemental. Même si Charles Landre ne prononce pas leur nom.
 «C’est l’élection interne où j’ai constaté le plus d’irrégularités, tout au long des trois dernières semaines. Je vais donc déposer un recours pour contester les résultats», assène le leader de l’opposition au Creusot et à la Communauté Urbaine. Et il est catégorique : «Le fichier des adhérents a été utilisé par Arnaud Durix et / ou ses équipes. Si je dis cela, c’est que des éléments me sont remontés. Mais cela ne change rien par rapport à ma loyauté envers les militants. J’essaye de porter un message cohérent».
 

«J’ai été insulté en étant accusé d’avoir été le candidat du parti de l’étranger»

 
Charles Landre dénonce : «Je considère que j’ai été insulté en étant accusé d’avoir été le candidat du parti de l’étranger. Cela ne me correspond pas et je combattrai toujours ceux qui profèrent ces propos. Il y a besoin d’une clarification. Il n’est pas acceptable d’entendre des propos aussi nauséabonds dans mon parti, dans notre famille politique. Quand je dis cela, je fais référence à la campagne qui a été menée, entre les deux tours, par des soutiens d’Arnaud Durix».
Ainsi que creusot-infos l’avait révélé, l’explosion du nombre d’adhésions à Mâcon, avait interpellé, avec notamment 37 adhésions de personnes originaires d’une communauté étrangère. A ce sujet, Charles Landre lance : «Que toute la transparence soit faite à Mâcon. Mais je le dis, tous les Français peuvent adhérer à notre parti, quelles que soient leurs origines, leur identité, leur confession et leur culture. C’est aussi cela le sens de l’engagement politique en France».
 

Arnaud Durix pointe les défaites de Charles Landre… et comprend son amertume

 
Informé de la décision de Charles Landre de déposer un recours, Arnaud Durix est catégorique : «J’ai fait campagne dans tout le département. Je n’ai rien à me reprocher. Oui j’ai du réseau partout en Saône et Loire. Cela fait 13 ans que je suis adhérent au parti et ma fidélité aux Républicains n’a jamais été prise en défaut. Pour cette élection, ma campagne a été cohérente, avec beaucoup de soutiens, dont celles de tous les conseillers départementaux qui sont adhérents du parti».
Le Maire de Saint-Symphorien des Bois et vice-président du conseil départemental tacle :
«Je comprends l’amertume que Charles Landre peut éprouve d’avoir perdu d’une voix. Mais avant cette élection interne, il a perdu deux fois aux Municipales au Creusot, deux fois aux législatives et là il vient donc de perdre une deuxième fois pour la présidence des Républicains. Ce sont les électrices et les électeurs qui ont tranché».

«Travailler avec tout le monde»

Plus tôt dans la soirée, une fois les résultats connus, Arnaud Durix avait réagi en commentant que «l’essentiel était d’avoir une voix de plus que mon adversaire». Et il avait poursuivi : «Ce qui compte maintenant c’est le travail à la fédération. Je salue le travail de Gilles Platret qui a fait venir des personnalités en Saône et Loire. Maintenant, je veux retisser des liens entre les circonscriptions. Faire des rencontres plus régulières entre les militants, comme je l’ai fait pendant ma campagne. Je connais les militants. Et en ce sens, je salue Christiane Therry qui m’a apporté son soutien. L’objectif est maintenant de travailler avec tout le monde». Ce n’est pas encore gagné.

Alain BOLLERY