Soixante-dix minutes de discours, avec douze intervenants… C’est ce que les invités à l’inauguration du centre de tri CITEA, ce vendredi 4 avril, en fin de matinée à Torcy, ont dû digérer. Ce qui explique sans doute le brouhaha entendu par des personnes peu respectueuses… Mais comme il est impossible avant une réception de faire le tri entre les personnes bien élevées et les autres, il a bien fallu intégrer ces incivilités.
On ne peut pas trier entre les femmes et les hommes. Par contre maintenant on tri nos déchets. Les ordures ménagères d’un côté et les emballages de l’autre. On se souvient que la Communauté Urbaine avait été parmi les premières de Bourgogne à s’engager sur le tri des déchets avec la création de Creusot Montceau Recyclage.
Désormais les tris sont beaucoup mieux organisés en Saône-et-Loire, pour pratiquement l’ensemble de la population, avec les ordures ménagères qui partent à Chagny pour alimenter une usine de méthanisation. Et donc les emballages de 700.000 habitants qui viennent à Torcy, pour être triés et valorisés dans un centre de tri, pour lequel 25 millions d’euros ont été investis.
Si TRICEA concerne 700.000 habitants, c’est tout simplement parce que le centre rayonne jusque dans le Beaujolais au travers de SYTRAIVAL. Un centre dimensionné pour 30.000 tonnes par an !
«25 millions, cela fait un peu plus de 2 millions par discours», s’est amusé Dominique Juillot, après la coupure du ruban «bleu blanc rouge». Un ruban de grande largeur, comme pour mieux symboliser la grandeur du territoire de collecte des emballages.
Une chose est certaine, les désagréments liés au compostage qui avait valu à André Billardon, alors Président de la Communauté Urbaine, l’opposition d’un élu socialiste de Montchanin, n’existent plus. Personne ne s’en plaindra. Car on le sait, tout le monde est d’accord pour des centres de tri, mais plutôt chez le voisin !

A.B.
(Photos Alain BOLLERY)

 



 

Philippe Pigeau

Maire de Torcy
«Après étude et réflexion, c’est en 1989 qu’André Billardon, alors Président de la Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau, avait décidé de créer Creusot Montceau Recyclage. La commune de Perrecy les Forges avait refusé de l’accueillir. Roland Fuchet alors maire de Torcy, avait lui accepté, pour une inauguration le 19 juillet 1993, de Creusot Montceau Recyclage. Maintenant, ce qui me semble important, c’est de continuer de sensibiliser nos concitoyens à l’importance de bien trier. Car la transition écologique est l’affaire de tous».

 

Dominique Juillot

Président du SMET 71
«C’est un jour heureux, car l’intelligence collective a prévalu. A plusieurs, après un échec, nous sommes arrivés à la conclusion d’aller vers une solution locale, pour des coûts acceptables. L’élément déclencher a été la décision de la Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau, de venir travailler avec nous au SMET. Et je remercie David Marti et Jean-François Jaunet qui ont compris qu’il fallait se rassembler pour optimiser. Cela avec des outils vertueux. Aujourd’hui, les ordures ménagères vont donc à Chagny et les emballages à Torcy.
Il a fallu reconfigurer les bâtiments.  Et puis on s’est dit qu’à quatre on serait meilleurs, et le SMEVOM du Charolais – Brionnais et le SYTRAIVAL nous ont rejoint. Pendant un an, nous avons travaillé avec quatre entreprises avant de faire notre choix, celui de la famille Secula. 25 millions ont été investis, avec 1,1 million de l’ADEME, 900.000 euros de CITEO et 500.000 euros du Conseil Régional. Il faut savoir que le budget de fonctionnement du SMET c’est quand même 30 millions d’euros. Aujourd’hui, 500.000 habitants sont concernés par les déchets ménagés et donc 700.000 par les emballages».
 
 

Gilles Perrette

Président du SMEVOM
«Nous avons eu une ambition collective et nous pouvons être fiers de ce projet, réalisé avec de l’expertise et de l’engagement. Pour améliorer le quotidien. Nous avons des défis à relever, comme la fermeture du centre de tri de Digoin, avec 15 salariés licenciés que l’on se doit d’accompagner».
 
 

Jean-Paul Chemarin

Président du SYTRAILVAL
«C’est vrai que pour nous le coût est plus élevé par rapport à l’éloignement. C’est 7 ;5% de plus que si on avait choisi la métropole de Lyon. Mais nous sommes à la recherche d’un site pour des transferts plus facile».
 
 

Geoffroy Secula

Co-Directeur général de E3R
«L’histoire de notre entreprise c’est qu’elle alimentait l’aciérie du Creusot, comme l’entreprise Passard, que nous avons récemment rachetée… Nous sommes sur le segment des emballages depuis 1998. Nous réalisons 120 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec 19 sites d’exploitations, pour 850.000 tonnes collectées et valorisées. Notre crédo c’est collecter, tirer, conditionner, valoriser».
 
 

Guillaume Secula

Co-Directeur général de E3R
«Nous avons travaillé pour trier avec le bon débit et de tendre vers une bonne qualité, avec juste ce qu’il faut d’énergie. . On tendra sans doute vers les 32.000 tonnes d’emballages triés, à l’horizon de 2026. Nous avons travaillé avec des entreprises locales pour équiper l’usine. La fresque, fruit des écoles, a été réalisée par Elodie Iwanski, qui est originaire du Creusot».
 
 

Thomas Flusin

Directeur régional de CITEO
«Cette inauguration est historique, car le projet a été réalisé au-delà des frontières politiques. CITEO a apporté sa petite pierre, car nous y avons cru.  Il y a ici une vraie dynamique engagée.
 
 

David Marti

Président de la Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau
«Quand on est élu on doit gérer le quotidien et penser à l’avenir avec des projets structurants. Ici on gère le quotidien, avec un projet qui est structurant pour plusieurs territoires. TRICEA c’est un développement vertueux, au sens social. On a eu à l’esprit de maintenir l’emploi et on doit prendre en compte la fermeture de Digoin. Mais je le dis, si on avait pas réalisé ce projet à plusieurs, individuellement nous serions allés dans le mur. Ne plus avoir la compétence des déchets, cela a été une question de fond. Mais nous avons pris la décision, avec ce projet plus grand, réalisé en confiance avec Dominique Juillot. Cela pour l’intérêt commun de nos territoires et de nos concitoyens. Avec un vrai travail entre les territoires».
 
 

Sébastien Martin

Président d’Intercommunalités de France
«Il y a 1254 intercommunalités en France. Avec ce projet qui a été financé et qui était finançable. Il concerne 700 communes et 20 intercommunalités. Je vous l’assure cela ne se passe partout comme cela en France. Il faut des tailles critiques dans les projets, sinon ce sont les petits territoires qui le payant. Il faut une maîtrise publique».
 
 

Stéphanie Mode

Vice-Présidente du Conseil Régional de Bourgogne – Franche-Comté
«Nous avons apporté 500.000 euros. Ce n’est pas peu, car c’est une somme importante dans notre budget. Je salue le recours à des entreprises de la Région. Pour le tri et la valorisation des déchets, il faut embarquer l’ensemble des population, pour retirer ce qui peut être valorisé, dans les déchets. Mais il faut aussi moins remplir les poubelles. Car moins de déchets, c’est moins d’enfouissements. . En Bourgogne – Franche-Comté, on est bien placés dans la gestion des déchets. Mais on peut faire mieux. Il faut aussi viser la décarbonation des transports».
 
 

Jérôme Durain

Sénateur de Saône-et-Loire
«Les déchets, ce n’est pas le sujet le plus noble. On sait que pour beaucoup c’est toujours bien et mieux quand c’est sur le territoire du voisin. Ambition, performance, solidité financière ont permis l’aboutissement de ce projet.  Et ce que vous avez fait est beau, avec de l’acceptabilité. Et c’est essentiel».
 
 

Yves Séguy

Préfet de Saône et Loire
«C’était une opération tout sauf simple et vous l’avez réussie. 25 millions c’était un pari et cela mérite le respect. Cela sur un territoire qui s’est transformé, mais aussi pour arriver à une taille critique. En matière d’environnement, il faut des actes. Et nous avons une démonstration par des actes. Investir, maîtriser les coûts, c’est important, car c’est la facture de tous les ménages, et c’est donc une question de pouvoir d’achat.
Ici, avec ce projet, on a de l’intelligence collective, mais aussi de l’intelligence artificielle pour valoriser les déchets, mais surtout pour préserver l’outil de travail. Il faut que vous soyez encore plus les ambassadeurs du tri et de la valorisation».
 

Alain BOLLERY

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