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24/09/2022 18:00
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Richard Béninger : «Il faut que la manifestation du 16 octobre à Paris soit une démonstration de force, pour créer un rapport de force»

Patron de La France Insoumise en Saône-et-Loire et ancien candidat de la NUPES aux législatives, Richard Béninger se confie, dans une interview, sur les objectifs de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Solidiaire, en cette rentrée. Il lance un avertissement à la Député de la Bresse : «Si Cécile Untermaier signait le manifeste de Bernard Cazeneuve, elle se mettrait en dehors de la NUPES»

Dans quel état d’esprit êtes-vous en cette fin septembre ?
RICHARD BENINGER : «Je suis préoccupé par la situation sociale. J’étais à Chagny pour la rentrée scolaire. J’ai discuté avec les parents. J’ai noté une grande inquiétude, sur le thème «on n’en peut plus».
Jeudi j’étais à Autun avec les personnels soignants et j’ai vu des soignants très inquiets sur les conditions de travail pour le personnel mais aussi sur le devenir de la santé sur l’Autunois. Désert médical, cela devient une réalité très concrète. On peut l’élargir à la circonscriptions»
 
Vous êtes remis de votre défaite aux législatives ?
«Cette défaite je l’ai analysée par le fait que grâce à la NUPES on a pu rassembler l’électorat de gauche. Aux Présidentielles, Marine Le Pen était en tête de tous les candidats. C’est ce qui explique qu’on n’a pas pu passer le cap du 2ème tour. Mais je pose ici, à Saint-Sernin du Bois, une première pierre. Je poursuis mon engagement sur cette circonscription. Je rappelle que 8000 électrices et électeurs nous ont fait confiance ; Je me sen redevable à leur égard.
En fait, il faut être lucide, ne pas me hisser au second tour ce n’était pas une surprise. Le soir du 1er tour j’ai dit pas une voix pour l’extrême droite et j’avais dit que j’espérais que Monsieur Rebeyrotte et ses amis diraientt la même chose. Dans 40 circo où un député RN a été élu, La République en Marche n’a rien dit».
 
La NUPES n’est-elle pas d’abord urbaine ?
«Pour les 75 députés de LFI, il y a la région parisienne, c’est vrai, mais il y a aussi l’Ariège et d’autres départements. Personne ne peut le contester, on a marqué des points»
 
Quel est le but de votre rassemblement ici à Saint-Sernin du Bois ?
«Démontrer que oui la NUPES existe toujours. Ce n’est pas un groupe interparlementaire. La NUPES c’est comment on la fait vivre, comment sur le terrain on fait des propositions. Claire Mallard, Franck Charlier ont d’ailleurs annoncé leur venue, comme nous étions présents, nous La France Insoumise à la Fête de la Rose».
 
Croyez vous que vous tiendrez une réunion commune avant les Européennes ?
«On a réussi en 10 jours un accord sur la NUPES, sur un programme détaillé. Et sur l’Europe, les uns et les autres on est tombés d’accord. C’est d’ailleurs avec EELV qu’on avait signé en premier».
 
Vous y croyez toujours ?
«Oui, oui. Le plus dur à franchir c’est maintenant. On a besoin de faire la démonstration que l’on peut passer de la période électorale à la mise en œuvre. Le 16 octobre, on sera nombreux à manifester à Paris».
 
Le Maire du Creusot, la 1ère ville de la circonscription est contre la NUPES…
«C’est le problème du Parti Socialiste. Mais le PS au plan national, comme au plan départemental, est actif et partisan de la NUPES. Je sais le débat interne»
 
Que vous inspire la possibilité de voir Cécile Untermaier signer le manifeste de Bernard Cazeneuve ?
«Je ne peux pas le comprendre. Car si Cécile Untermaier signait le manifeste de Bernard Cazeneuve, elle se mettrait en dehors de la NUPES, alors qu’elle a été la canidate élue de la NUPES. C’est au PS de gérer ce problème là. Il n’y a aucune ambiguïté au PS. De la même manière, je ne suis pas d’accord avec Carole Delga qui a signé avec Bernard Cazeneuve»
 
Il n’y aura pas de scrutin local avant 2026, c’est un problème ?
«Les gens, leurs problèmes ce sont les urgences de maintenant. La question, c’est comment les gens vont finir l’année avec leur budget. Les gens nous disent on n’en peut plus. La seule solution, c’est de s’unir pour agir.
Il y aura la marche de la NUPES le 16 octobre à Paris. Plusieurs cars vont partir de Saône-et-Loire.
Il faut que la manifestation 16 octobre à Paris soit une démonstration de force, pour créer un rapport de force.
Un sondage dit que 72% des gens sont contre la réforme de Macron sur les retraites et le sondage dit aussi que des millions sont prêts à aller manifester pour la retraite.
Le 16 octobre, au départ, c’était contre la vie chère, mais c’est ausssi maintenant pour plein d’autres sujets, comme l’augmentation des salaires. En fait, ça sera l'occasion de fédérer toutes les colères qui ont besoin de s'exprimer.
 
Vous craignez l’avenir ?
«Combattif, je suis optimiste quant aux capacités de mobilisation si on démontre que la NUPES existe sur le terrain.
En Saône-et-Loire, avec les dirigeants et élus du PS il n’y a pas d’ambiguïté.
Moi ce qui me préoccupe c’est que la NUPES ne reste pas simplement des rencontres d’appareil. La NUPES ça doit être des rencontres de terrain. Avec des militants associatifs, des syndicalistes, des gens de collectifs. Il faut que la NUPES s’ancre dans le terrain. On peut créer des espaces citoyens»
 
Comprenez-vous le brouhaha autour de l’affaire Quattenens ?
«Je m’en tiens strictement au communiqué de la LFI quelques heures après l’annonce de Quatennens. Concernant le brouhaha, oui c’est une période difficile pour tout le monde. Je n’en dirai pas plus».
 
Votre prochain rdv ?
«Ce sera avec un député de la NUPES dans la circonscription. Le 27 juillet j’avais pris cette décision de nous rassembler sur la 3ème et un député viendra sur cette circonscription»
Recueilli par Alain BOLLERY