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> Saone et Loire > SAONE ET LOIRE
23/03/2023 03:18
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Rémy Rebeyrotte : «Madame Untermaier n’a pas voté la loi sur le nucléaire, c’est incroyable»

Dans une interview, le Député de Saône-et-Loire revient sur la réforme des retraites. Il parle aussi de la loi sur les énergies et le nucléaire en égratignant la socialiste Cécile Untermaier. Mais également de la Maternité d’Autun et de la place de l’Hôtel-Dieu entre Chalon et Nevers.
Alors que la motion de censure n’a pas été votée, le Député Rémy Rebeyrotte est monté au front mercredi. Dans un débat sur Franceinfo TV. Mais aussi en nous accordant une interview.
 
Quel est votre sentiment sur ce qui a entouré l’adoption de la loi sur la réforme de retraites, après l’utilisation du 49-3 ?
REMY REBEYROTTE : «Je suis de ceux qui considèrent que la situation aujourd’hui et notamment au parlement est la suite des dernières législatives. Parce que nous n’avons pas obtenu une majorité absolue de députés. Mais nous avons de loin le groupe le plus important.

On devait soit trouver des alliances, soit se résoudre à utiliser le 49-3. Je pense que l’on aurait dû dit clairement les choses
 
C’est-à-dire ?
«Il fallait clairement annoncer que l’on utiliserai le 49-3 s’il n’y avait pas d’accord. C’est un texte important et on savait bien que cela serait possible d’avoir le soutien de l’opposition alors que c’est une question d’intérêt général. Je suis convaincu qu’un certain nombre de Députés de la droite avaient peur de l’après. Je veux dire peur de retourner dans leur circonscription, en ayant voté la réforme.
Il faut bien voir que depuis 30 ans toutes les réformes sur les retraites ont été délicates. On a un système par répartition. Le maintenir et le sauver suppose un effort important. Le faire c’est garantir les retraites des Français dans la durée. Il fallait donc une évolution indispensable et nécessaire pour maintenir notre système. Sauf à préférer des alternatives…»
 
Lesquelles ?
«Première alternative : La capitalisation, pour ceux qui ont les moyens, avec des risques. On le voit avec ce qui se passe avec le Crédit Suisse.
Deuxième alternative : C’est le risque collectif. On prend au plus riches. Mais si l’économie se retourne, alors on remet carrément en cause les retraites. On joue alors à la roulette russe.
Troisième alternative : On fait grimper la dette, ce qui mathématiquement veut dire que l’on veut moins de service public et on fait porter l’effort aux générations futures.
Je refuse ces alternatives. Je préfère le courage de préserver notre système en demandant un effort aux Français et certains le comprennent très bien».
 
La situation sociale est très tendue dans plusieurs villes de France. Cela vous inquiète ?
«Que la réforme ait été votée, ou que cela soit passé par le 49-3, on aurait eu les mêmes réactions. Elles viennent majoritairement de celles et ceux qui sont opposés à la République, la démocratie, opposés à nos institutions, qui veulent une révolution. Ce sont des factieux et pour eux toutes les occasions sont bonnes.
Il faut aussi regarder le fort impact médiatique de ce que l’on montre. Au bout du compte, la mobilisation a été de 1,3 million de personnes, avec des retraités. C’était 4% de la population active. Avec un embrasement médiatique et des réseau sociaux. Ce n’est pas cela qui doit prendre le dessus, sur les urnes et sur la démocratie représentative, sortie des isoloirs !»
 
Vous avez songé à la voie du référendum ?
«C’est compliqué. Il n’a a pas que l’aspect social dans la loi, comme par exemple la pénibilité , ou encore les périodes de maternité… Très clairement, un référendum ne permet pas la nuance. Ca se résume à «pour» ou «contre» le Gouvernement !»
 
Comment voyez-vous les semaines à venir ?
«Il faut engager une réflexion sur le rapport au travail. Il existe des expérimentations de la semaine de quatre jours. Il faut aider les entreprises à adapter les postes de travail. En fait c’est travail et mode de vie. Ne pas travailler moins, mais travailler mieux. C’est un vrai sujet».
 
Et au Parlement ?
«Il y a eu le projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires, à proximité de sites nucléaires existants et en fonction des installations existantes. Un texte très important, qui a des résonnances locales. La place du Creusot, à ce sujet, est reconnue sur le nucléaire. Ce volet a été adopté par le groupe de la majorité, par le Rassemblement National, par Les Républicains, mais aussi par les Députés communistes. Il est à noter que Madame Untermaier, députée de Saône-et-Loire, a voté contre. Oui, oui, elle a voté contre. C’est incroyable car elle est élue dans un département de Saône et Loire qui est le berceau de l’industrie nucléaire.
Le deuxième volet portait sur les énergies renouvelables et sur la place de l’éolien et du solaire. Pour l’éolien, il faut protéger le patrimoine et les paysages. Il faut aussi noter que ce sont des énergies qui ne sont pas stables. D’où l’importance du nucléaire.
C’est pour cela qu’en un mois les deux ministres de l’industrie, Agnès Pannier Runacher et Roland Lescure sont venus au Creusot. Il est bon de rappeler que Framatome va investir 100 millions d’euros, dont plus de 60 pour les internes de cuves, avec les créations d’une centaines d’emplois. Cela sécurise aussi la sidérurgie et Industeel qui va investir 60 millions».
 
Quelles seront les prochaines actualités des Députés ?
«Il va y avoir la loi sur la sécurité des Jeux Olympique, y compris l’organisation sanitaire. Les opposants veulent en profiter pour réintégrer les soignants non vaccinés. Pour moi il faut attendre de savoir ce que dit l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé et s’en remettre aux préconisations de l’autorité de santé».
 
Une question sur le sujet de la maternité d’Autun…
«Je me suis rendu au Ministère de la Santé et j’ai obtenu deux engagements. Une mission nationale qui va se pencher sur la situation particulière du Morvan. Il faut construire quelque chose de durable entre Chalon et Nevers. Il faut construire un GHT, un groupement hospitalier de territoire spécifique, avec un rôle central pour l’Hôtel-Dieu du Creusot. Je refuse que l’offre de santé disparaisse sur ce territoire. On ne peut pas se résoudre à avoir d’un côté le val de Loire et le val de Saône. Il faut que tout le monde travaille ensemble, pour maintenir une offre pour les habitants. C’est un enjeu déterminant.
Le combat continue. J’ai demandé à l’Etat de travailler avec les collectivités locales. On ne peut pas accepter des fermetures à la découpe de l’offre de soins.
J’ajoute, concernant le dossier Mardor que le dialogue est reparti. Je remercie l’ARS et le Préfet, car ce qui s’est passé n’était pas acceptable».
Recueilli par Alain BOLLERY