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25/09/2021 18:54
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Présidentielle 2022 : Arnaud Montebourg veut bousculer tous les ordres établis, au nom de la France

Très largement plus de personnes sont venues écouter le discours de programme présidentiel d’Arnaud Montebourg à Frangy en Bresse, où il est apparu bien meilleur qu’il ne l’avait été à Clamecy. Sa campagne est lancée et lui est ses amis veulent croire à la remontada pour s’imposer.
Le soleil pour invité d’honneur…  Comme pour mettre un coup de projecteur sur une Fête de la Rose qui, comme pour la Présidentielle de 2017 aura été une Fête de la Rose de candidature. C’est bien avec ses amis, ses plus fidèles, dont l’ancienne Ministre Laurence Rossignol, dont la Député Cécile Untermaier, dont le Sénateur Jérôme Durain, qu’Arnaud Montebourg orientée plein sud, a définitivement lancé sa campagne pour les Présidentielles de 2022.
Il l’a fait avec un discours enflammé après être arrivé détendu auprès de la scène, face aux caméras, pour un discours en direct. Un discours mené tambour battant avec des thématiques déjà abordées dans la longue interview qu’il avait accordée à creusot-infos (cliquez ici).

Et c’est en chantant la Marseille, sur fond de drapeaux tricolores qu’Arnaud Montebourg, avec quelques accents gaulliens a terminé son discours. Cela avant d’entamer un tour de France des champs qui va notamment le mener à Toulouse, dont une délégation de suppporters étaient venus.
Alain BOLLERY 
avec Jean Christophe TARDIVON

Les 10 choses à retenir de son discours


1 – «Si  je reviens à Frangy, c’est avec la ferme détermination de ne jamais renouveler nos fautes et nos erreurs. Mieux, je reviens avec le désir de dépasser ce que nous avons été, pour reprendre avec tous les Français le chemin du récit national dont nous avons été expulsés dès 2017. C’est donc en homme de gauche que je me présente aujourd’hui devant vous, enraciné dans notre histoire et géographie commune, devenu un entrepreneur, aimant mon métier qui est une passion et mon gagne-pain

2 - «L’accélération du réchauffement est palpable. Les rapports du GIEC, ce groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat qui rassemble 195 États membres et 9 200 études, ces rapports approuvés à l’unanimité, se succèdent sans effet notable sur les décisions politiques ou économiques. La concentration du CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée depuis 800 000 années. Il y a donc une menace existentielle qui pèse sur la Terre et nous détournons le regard. Nous sommes pourtant parfaitement informés que si l’humanité n’agit pas, la température à laquelle nous aurons à faire face dans peu de décennies, sur la trajectoire actuelle, atteindra 2,7 degrés Celsius rendant inhabitable un tiers des terres émergées.
Ignorer un problème n’a jamais permis de le résoudre».


3 - «La Remontada, c’est la force d’une équipe, d’une société toute entière qui s’organise, préfère l’entraide à la haine, qui se donne la main pour obtenir des résultats.
La Remontada, c’est un projet, une méthode et une stratégie.
Un projet. La reconstruction sérieuse et méthodique du pays dans tous les secteurs de son effondrement. Ce sont des chantiers énormes et simultanés. C’est La Remontada de l’industrie, de l’éducation nationale, de l’agriculture, de l’hôpital, et tout le reste.
C’est probablement aussi lourd, après la crise Covid que ce que les générations d’après-guerre ont eu à prendre en charge à la reconstruction de 1945.
La Remontada, c’est une méthode.
On ne peut pas reconstruire la France sans les Français. Il faudra partager les efforts, soulager et améliorer rapidement la vie de ceux qui ont payé déjà très cher ces dernières années. C’est ce que j’appelle La Remontada des salaires. Le partage des profits avec ceux qui n’ont que leur travail pour vivre. Le dividende pour les salariés, pas seulement pour les actionnaires… … La Remontada, enfin, c’est une stratégie.
Refaire de la France une puissance capable de proposer au reste du monde sa singularité et sa troisième voie.
La troisième voie, entre le capitalisme financier anglo-saxon à domination américaine et le capitalisme autoritaire et de surveillance chinois».


4 - «Nous allons devoir changer radicalement de méthode, de moyen et d’échelle, pour retrouver les 500 000 emplois industriels qui manquent, rattraper les 5 points de richesse nationale dans l’industrie, installer 500 usines nouvelles, rattraper l’Espagne et l’Angleterre et relancer une politique du Made in France de taille XXL».


5 - «Nous allons devoir mettre fin à la domination de la technostructure sur nos politiques économiques imprégnées du sentiment de soumission à l’ordonnancement néo- libéral européen.
Nous allons remplacer les énarques par les ingénieurs, eux qui font tourner les entreprises, eux qui connaissent la réalité de la société, eux qui préfèrent l’humilité de celui qui construit un projet plutôt que l’arrogance de celui qui régente et prétend régenter la vie des autres.
C’est ce que j’appelle le plan social au sommet de l’État. Le seul plan social qui me réjouirait.
C’est ce que je nomme la débureaucratisation de l’État. L’État fort, nous en avons besoin. Mais l’État arrogant, nous le refusons. L’État au service de la Nation, c’est ce que nous désirons. Mais l’État au service d’une caste ou d’une classe, nous le rejetons. L’État qui crée, sauve, protège, nous en avons besoin. Mais l’État qui défait, laisse vendre et laisse faire, nous n’en voulons plus.
Qu’on me donne, ne serait-ce que la moitié du plan de relance, 50 milliards, et l’État montera les 500 usines qui nous manquent avec des industriels, en collaboration du public avec le privé. Et ces 500 usines, ce sont celles que la Start-Up Nation n’a pas créées et ne créera jamais.
Le Made in France XXL est pour moi et sera pour nous l’outil de l’organisation écologique et concrète de la fin du pétrole en 2040».


6 - «J’ai proposé un Grenelle des salaires et des revenus, sur le mode de ce qui s’était déroulé en 1968, sur tous les salaires inférieurs à 2 000 € brut. C’est-à-dire la moitié de tous ceux qui travaillent dans ce pays.
J’ai proposé une augmentation du Smic de 10%. 62% des personnes au Smic sont des femmes, souvent des mamans solo, en temps partiel contraint. Dans notre pays, un banquier gagne plus en une transaction qu’une caissière en une année, qu’un agriculteur en un an».


7 - «Nous avons perdu la main. 60% des décisions, des lois que nous prenons sont d’origine européenne.
Reprendre la main, c’est reprendre une part nécessaire et raisonnable de notre souveraineté.
Il n’y aura pas de grande politique du Made in France sans revoir certaines absurdités dogmatiques de l’Union Européenne.
Chacun sait comment fonctionne l’élection présidentielle.
Les Français font une liste au père Noël. Et puis, c’est la fête. Et arrive l’élection. Le Président nouvellement élu prend son avion, va à Bruxelles et à Berlin et le catalogue de papier glacé que les Français ont écrit part à la poubelle.
C’est pourquoi la politique que je vous propose de mener n’a jamais pu être mise en œuvre. Et c’est aussi pourquoi, les 4 derniers quinquennats qui se sont déroulés se ressemblent étrangement malgré les alternances.
Je propose que le Parlement fixe par avance un mandat au Gouvernement et au Président dans chaque accord européen, comme le Bundestag l’impose au Chancelier allemand. Il s’agit de rééquilibrer les conditions dans lesquelles nous acceptons des décisions européennes.
Je propose également que le Parlement français, exprimant en dernier ressort la souveraineté nationale, puisse corriger le droit européen qui constitue 60% de nos lois domestiques.
Par référendum, la Constitution, texte suprême, inaliénable et sacré, donnera un pouvoir au Parlement français d’exprimer en dernier ressort la souveraineté nationale».


8 - «Je propose, après 11 années de gel des traitements des agents de l’Éducation nationale, de rouvrir une négociation salariale avec les organisations syndicales et je propose un nouveau contrat de long terme avec les enseignants où tout sera mis sur la table : hausse importante de salaire, formation, organisation, méthode et temps de travail, présence et soutien auprès des élèves. Un grand pédagogue disait « la confiance, l’énergie, l’enthousiasme d’un prof sont essentiels à la réussite d’un système scolaire ».
Le métier de professeur est un métier qui doit devenir attractif et doit attirer les meilleurs.
Je propose de mettre fin au Bac Blanquer, une sorte de supermarché où chacun se sert dans les rayons, les enfants privilégiés s’y retrouvent beaucoup plus facilement que les enfants des classes moyennes et populaires.
Je propose le retour des Écoles Normales qui recrutaient les meilleurs élèves pour devenir des élèves fonctionnaires, ces fameux hussards de la République. Reformons la troupe de nos hussards et assurons-nous que le métier de professeur sera occupé par les meilleurs.
Je voudrais, enfin, demander à tous ces enseignants retraités d’être les tuteurs individuels d’enfants en perdition qui ont des parents défaillants et qui sont en décrochage du système scolaire».


9 - «J’ai entendu un extrémiste à la mode, un télévangéliste, proclamer dernièrement que l’Islam serait incompatible avec la République et qu’il conviendrait en conscience de débaptiser les prénoms de consonance et d’origine étrangères.
Est-ce que ma mère, qui s’appelle Leïla, née à Oran, ne serait pas Française, elle qui enseigna toute sa vie dans les collèges à des petits Français qui la félicitent aujourd’hui quand ils la croisent ?
Est-ce que mon grand-père qui s’appelait Khermiche, un arabe, oui, un arabe, né en Algérie, enterré au pied du Mont Beuvray, aux confins de la Nièvre et de la Saône et Loire, ne serait pas Français, lui qui porta l’uniforme français pendant la deuxième guerre mondiale ?
Est-ce que nous allons séparer les Français, les soumettre au tri sélectif d’une nouvelle administration Zemmourienne qui serait chargée de débaptiser ceux qu’elle juge arbitrairement comme bons ou mauvais Français ?
Comme tous les Français, nous respectons la foi et la religion d’autrui.
Mais nous n’accepterons jamais que l’islamisme politique impose à notre pays sa conception éducative et obscurantiste du monde, sa conception des relations entre les femmes et les hommes et qu’il mette en cause la neutralité du service public.
Nous allons donc combattre pied à pied l’islamisme politique parce qu’il faudra le démanteler…. … La lutte contre l’islamisme politique, c’est mettre fin au détournement de fonds publics par des associations qui font du prosélytisme, sous couvert d’activité sportive ou de soutien scolaire et cherchent à embrigader notre jeunesse, en instillant des discours de haine contre la France.
La lutte contre l’islamisme politique, c’est rétablir des services publics de qualité et des activités économiques dans les territoires où prospèrent les islamistes.
Le démantèlement de l’islamisme politique, c’est une lutte politique déterminée contre ce courant qui n’est pas religieux, mais politique dans ses projets de destruction de la démocratie et de la République».
 

10 - Le projet de Remontada est inclassable, parce qu’il est une alternative sérieuse et inédite aux échecs répétés de tous les partis politiques de gouvernement qui se sont succédés au pouvoir depuis 20 ans.
Comme aurait pu le dire François Mitterrand, la majorité sociale de la France peut se retrouver dans une majorité politique et se former au printemps prochain autour et dans La Remontada.
Je vais maintenant aller voir les Français, dans les champs, dans les usines, dans les trains, dans les petites villes comme dans les métropoles et avec vous, déployons- nous, allons leur parler de notre projet pour la France».


Cliquez ici pour lire l'intégral du discours d'Arnaud Montebourg


Arnaud Montebourg rejoint le banquet (photographies Jean-Christophe Tardivon)







































Le discours d'Arnaud Montebourg (photographies Alain Bollery)