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26/05/2021 08:10
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Ordures ménagères : David Marti et Dominique Juillot ont signé l’entrée de la Communauté Urbaine au SMET

Une nouvelle révolution du traitement et de la valorisation des ordures ménagères est en marche entre Chagny et Torcy, pour près de 500.000 habitants.
Les choses se clarifient en Saône-et-Loire pour la valorisation et le traitement des déchets. Car désormais, seul le Charolais - Brionnais fait bande à part. En effet, mardi, la famille du SMET s’est agrandie. La Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau a en effet décidé de pactiser avec le SMET qui produit du méthane à Chagny. Il ne s’agit pas d’une fusion absorption, mais bien d’un mariage puisque la mariée et le marié vont chacun avoir leur rôle et une fonction bien précise à l’horizon de 2023. En effet, ainsi que creusot-infos l’a déjà explique, le traitement des emballages va être dévolu à la Creusot Montceau Recyclage dans son usine de Torcy. Et les ordures ménagères traditionnelles dites traditionnelles seront elles traitées et valorisées en bio gaz par le SMET à Chagny.
Le contrat a donc été signé mardi après-midi à Chagny, où Dominique Juillot, président du SMET a accueilli David Marti, président de la Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau, en présence de Sébastien Martin, président du Grand Chalon et Président d'intercommunalités de France, mais aussi vice-président du conseil départemental de Saône-et-Loire.
Claudette Brunet – Lechenault et Jean-Christophe Descieux, conseillers départementaux du canton de Chagny étaient également présents en compagnie d’Olivier Tainturier, sous-préfet de Chalon-sur-Saône. C’est lui qui a conclu les interventions en soulignant que le SMET est effectivement une très belle maison et en assurant : «Cest un mariage qui sent bon». On ne peut pas mieux dire.

Dominique Juillot

Président du SMET
«Je rappelle qu’en 2003, huit collectivités ont décidé de s’unir. C’était une époque où l’enfouissement n’était pas un gros mot. Mais on avait tout de suite pensé à la valorisation. 15 ans plus tard, le SMET avait doublé son bassin et concernait les ordures ménagères de 350.000 habitants. Avec des décisions ambitieuses en courageuses. On était plutôt en avance. Avec quels choix . On savait qu’en Saône-et-Loire l’incinération n’était pas imaginable. C’est alors la méthanisation qui avait été retenue. Aujourd’hui ce choix est le bon, avec 50% des déchets qui sont valorisés. Il faut remarquer que le plan départemental de 2010 n’a pas été respecté par tous les bassins. On peut se féliciter d’avoir convaincu la communauté de Beaune.
Les évolutions financières du coût des déchets ont été celles qui avaient été imaginées. Le projet avait donc été bien calculé. Mais voilà le contexte réglementaire et législatif a évolué. Les tonnages ont été divisés par deux et il va être interdit d’utiliser le compost. Les échéances sont imminentes. Nous ne sont pas responsables, mais nous sommes comptables des évolutions. On ne va quand même pas raser notre usine pour laquelle nous avons investi 44 millions d’euros, avec 10% de participation de l’Etat.
La meilleure des solutions est donc de jouer collectif, pour relever les défis financiers et écologiques. On n’a pas de technologie avancée et sûre, mais on n’ira pas à l’aventure, car on ne peut pas le faire avec l’argent des autres.
On s’engage donc sur une nouvelle voie, avec la Communauté Urbaine. Avec une usine pour le traitement des ordures ménagères et une pour le tri des emballages. Avec la création d’un groupement pour travailler ensemble. L’adhésion pleine débutera en 2023. Le tri des emballages sera effectif à Torcy, avec un grand centre de tri. C’est une belle décision intelligente et collective. Avec un double outil de travail pour près de 500.000 habitants. On sait que nous sommes à la croisée des chemins».


David Marti

Président de la Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau
«On est là dans la continuité de ce que l’on a commencé entre la Communauté Urbaine et le Grand Chalon, avec la volonté de travailler pour l’intérêt général. Se projeter ensemble dans l’avenir. On le fait pour l’économie, pour des aménagements avec des SEM, avec la fibre, et donc aujourd’hui avec les déchets. Nous avons démontré qu’il y a un intérêt à travailler ensemble, se retrouver.
Aujourd’hui nous sommes au pied sur mur, avec l’obligation de prendre des décisions fortes et courageuse. Chacun doit faire des efforts. La compétence a été dévolue à la Région qui n’en voulait pas. Il fallait apporter une solution à la Région, et nous nous sommes employés à le faire, en travaillant ensemble. Il y a les évolutions législatives. Il faut que le coût soit supportable et que l’on travaille à des évolutions liées au climat. Nous avons de beaux outils. Nous devons tenir les équilibres. La collectivité fait le maximum pour réduire les déchets, alors que les usines ont besoin de tonnages. C’est tout le paradoxe. Alors oui, si on ne veut pas que les coûts explosent il faut changer. Et je suis convaincu que d’autres sujets vont nous réunir».


Sébastien Martin

Président du Grand Chalon
«C’est avec enthousiasme et confiance que nous accueillons la Communauté Urbaine. Avec la volonté d’être efficaces, c’est un signe d’aller vers l’autre. Ce que l’on veut, c’est une solution pour être en capacité de répondre à la gestion des déchets. Les tonnages ont diminué, mais les coûts sont eux passés de 5 à 10 milliards avec l’évolution de la réglementation. Nous devons donc être solidaires et maîtres de notre destin. Oui il faut des outils pour maîtriser les coûts, alors que la législation fragilise l’équilibre écomique».


Olivier Tainturier

Sous-préfet de Chalon sur Saône
«C’est un mariage qui sent bon, car il est à la hauteur des enjeux et de la loi. Il y a une exigence écologique. Sans le législateur, on ne serait peut être pas là ! Le site de Torcy sera modernisé. Il va falloir faire preuve d’intelligence collective».

Alain BOLLERY