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> Saone et Loire > SAONE ET LOIRE
28/08/2023 03:17
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Louis Margueritte : «J’en veux au Députés de la France Insoumise de l’image qu’ils donnent du parlement»

Député de Saône-et-Loire, élu sur la circonscription, Chalon sur Saône – Montceau les Mines, Louis Marguerite répond à nos questions en cette rentrée. Il dresse un bilan après une année au parlement, ne ménage pas les Députés France Insoumise et donne un coup de patte à la Députée de la Bresse. Il parle aussi des prochaines européennes et assure qu’il prendra sa part aux municipales de 2026.
Vous avez été élu en juin 2022. Comment avez-vous vécu cette première année ?
LOUIS MARGURITTE : «J’en tire un très bon bilan. L’élection a renforcé ma capacité d’écoute. On rencontre plein de gens qui ont plein de choses à nous dire, à nous faire remarquer. J’apprécie vraiment l’aspect terrain, d’être au contact de la population».
 
Et l’Assemblée Nationale ?
C’était moins une découverte, puisque je la connaissais côté gouvernement. Mais c’est quand même différent quand vous êtes dans l’hémicycle. C’est un grand honneur. Quand je suis revenu le lundi soir, après avoir été élu, on mesure que c’est beaucoup d’honneur. Il y avait évidemment un côté rentrée des classes. Et puis ensuite il y a eu beaucoup de postures qui ne représente le travail du parlement, avec notamment la loi sur le pouvoir d’achat, avec beaucoup d’invectives, beaucoup de théâtre. Je trouve un comportement déplacé»
 
Vous parlez de la France Insoumise ?
«J’en veux au Députés de la France Insoumise de l’image qu’ils donnent du parlement. Aucun doute. Je leur en veux toujours. Vous voyez j’ai fait une information préalable avec la loi que j’ai portée avec Eva Sas, députée écologiste de Paris.  Ca c’est très bien passé. On partage peu de choses. Mais on a trouvé des points d’accord, notamment sur la question de la fraude fiscale. Dans l’hémicycle, les Insoumis renvoient une image qui est reprises publiquement. Quand je reviens, les gens ne retiennent que ça ou alors disent : «Vous êtes tous les mêmes, qu’est-ce que vous faites à Paris». Pourtant il y a du travail qui est fait».
 
Vous pensez à quoi ?
«Certains nous avaient prédit le blocage, voire la dissolution. Beaucoup de lois ont été adoptées, y compris des lois pour lesquelles on disait que ce serait impossible. Je pense à la loi sur les énergies renouvelables, la loi de programmation du Ministère de l’Intérieur, votée avec le PS d’ailleurs, avec 200 nouvelles brigades de gendarmerie, une loi importante pour la Saône et Loire. La loi sur le partage de la valeur, que j’ai portée moi-même. On l’a votée à plus de 120 voix. C’est extrêmement important. Cette loi est la transcription d’un accord interprofessionnel, dont tout le monde disait que l’on n’allait pas y arriver, voté par la quasi-totalité des organisations. Signée pendant la crise des retraites. Et on l’a retranscrit et on l’a votée avec la droite, le PS et les écologistes se sont abstenus. Cette loi va permettre à des centaines de milliers de Français supplémentaires de bénéficier de l’un des trois dispositifs. On devrait être sur un ou deux millions de bénéficiaires supplémentaires. Il y a eu aussi la loi sur le nucléaire».
 
Comment avez-vous apprécié que Madame Untermaier ne l’a pas votée ?
«Je ne fais pas de politique politicienne. Mais je pense qu’il est dommage de ne pas défendre l’intérêt de son territoire. Cela alors que ce sujet transcende les opinions des uns et des autres en Saône et Loire ! Framatome tient une place énorme dans le département».
 
Votre appréciation sur le travail parlementaire ?
«Le parlement travaille, fait avancer les choses. Mais le problème c’est que l’image qui est renvoyée, à cause de la France Insoumise, mais aussi du Rassemblement Nationale, cela renvoie une image délétère de nos institutions. Et il ne faudra pas s’étonner que les gens n’ont pas envie d’aller voter aux prochaines élections. Ils se disent à quoi ça sert d’avoir des élus qui s’invectivent et se hurlent dessus.
Moi je suis sur une autre ligne. Le dispositif de partage que j’ai porté, a montré que la démocratie parlementaire a valorisé la démocratie sociale. On avait dit aux partenaires sociaux de se mettre d’accord, en leur disant que derrière on ferait le travail.
Demain les sujets sur la pénibilité, sur l’aménagement du temps de travail, on continuera en ce sens, en disant aux partenaires sociaux de discuter et de se mettre d’accord et là encore on fera le travail».
 
Vous avez évoqué les prochaines élections. Comment voyez-vous les Européennes ?
«Je pense qu’il faut d’abord rassembler et ce sera l’enjeu de la réunion de notre rentrée politique départementale, avec Franck Riester, que l’on a voulue large. Elle est ouverte à tous et ça sera une réunion de rassemblement.
Incontestablement les Européennes sont la première étape avant les prochaines échéances ; Mon ambition sera que l’on arrive en tête en Saône et Loire. Si Jérémy Decerle a envie d’y retourner, je serai totalement à ses côtés. C’est un excellent député européen. Il a une connaissance du terrain, il est un expert agricole, et ce qui fait sa grande force c’est que plutôt que contester, il œuvre avec courage de l’intérieur. Il a porté des positions fortes au niveau national et au niveau européen. Et cela sur plein de sujets.
Concernant le scrutin de juin prochain, je suis convaincu que l’on peut aller chercher des points sur le terrain. Il faudra expliquer ce qu’est l’Europe et ce que l’on a fait».
 
Après les Européennes et avant les Présidentielles, il y aura les Municipales. Vous avez envie de vous investir ?
«Moi je prendrai ma part dans les échéances à venir et notamment pour les municipales ; Y compris dans les communes de ma circonscription».
 
Vous serez sur une liste ? Vous vous voyez tête de liste ?
«C’est trop tôt pour en parler. Je suis investi sur des dossiers, comme le nouvel hôpital de Montceau, la RCEA, mais aussi des dossiers nationaux. Mais je prendrai ma part d’investissement sur les municipales».
 
Vos priorités en cette rentrée ?
«D’abord le budget au niveau national. C’est un budget qui ne sera pas simple, car il faut continuer la baisse des impôts. Pour les ménages comme pour les entreprises. Mais aussi financer nos priorités, comme pour la transition écologique, les moyens justice, gendarmerie et la police nationale. Mais aussi pour l’Education Nationale et la Santé. La Santé c’est pour moi un sujet local avec le nouvel hôpital de Montceau. Je me suis investi aux côtés de Marie-Claude Jarrot. La balle est dans le camp du financement. Au total il faut un peu plus de 70 millions d’euros. Il faut aller chercher une cinquantaine de millions d’euros de subventions. Je mettrai tout mon poids politique. Je souhaite que l’on avance vraiment dans les prochains mois.
Il y aura aussi la loi immigration, avec un point d’équilibre entre pragmatisme, clarté, et capacité à pouvoir maîtriser nos frontières et qui on souhaite pouvoir accueillir. On aura aussi un gros chantier sur le logement, sur le financement, la construction et l’accès. La politique qui a consisté à beaucoup financer par des crédits impôt, a eu parfois des effets qui n’étaient pas à la hauteur de l’argent public engagé !»
Recueilli par 
Alain BOLLERY


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