Au risque de faire de la provocation, on dira que le meilleur moyen de lutter contre les attaques informatiques ou numériques, c’est comme il est recommandé d’utiliser des préservatifs, contre la transmission du SIDA et autres MST.
Ceci exposé il faut bien comprendre qu’aujourd’hui la menace est partout. Il y a celle grossière et sournoise,  qui voit des criminels appeler des personnes âgées ou vulnérables, pour obtenir leurs cordes pour pirater ou vider leurs comptes bancaires. Mais il y en a tellement d’autres que plus on avance dans le temps, pour la méfiance doit être grande.

Car si l’IA, l’Intelligence Artificielle, va permettre d’effectuer des pas de géants dans de multiples domaines, dont celui de la médecine, il convient aussi de bien mesurer qu’elle peut représenter un danger. Par exemple, cela a été dit mardi matin, elle peut aller jusqu’à vous faire croire que vous recevez un appel téléphonique de votre patron, alors que c’est faux… Mais la voix est tellement ressemblante, que n’importe qui pourrait se tromper.
Ce n’est évidemment qu’un exemple parmi d’autres. Mais il suffit de remarquer que régulièrement des collectivités, des entreprises, des hôpitaux, se retrouvent à poil, c’est-à-dire privés de leur données informatiques, pour bien comprendre que la menace est partout et qu’elle peut toucher tout le monde. Et quand on dit toucher, c’est un qualificatif trop faible.
D’où l’importante de la Cybersécurité pour contrer la Cybercriminalité. Une fois que l’on a dit et écrit cela, on mesure que le chantier est immense. C’est un peu comme les nécessaires mises à jour de vos outils informatiques. Sauf qu’il faut et qu’il faudra avoir quasiment toujours à l’esprit la Cybersécurité. Pour éviter le pire. A vous de vous en convaincre. En tout cas, les participants aux conférences et aux groupes de travail, mardi matin, à l’initiative de la Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau, sont tous repartis convaincus qu’il ne faut pas rester les deux pieds dans les mêmes sabots !
En ce sens, les propos du Général Marc Watin-Augouard, fondateur du Forum Incyber Europe, ont été très explicites et ont clairement ouvert les yeux et les oreilles à celles et ceux qui n’étaient pas encore vraiment convaincus.
Et tout cela n’était qu’une étape avant le Forum Incyber des Territoires, qui se tiendra pour la première fois au Creusot les 22 et 23 mai 2025, après les éditions précédentes à Lille, Paris, Montréal et bientôt à San Antonio et au Japon.
Ce forum international de renom se veut une plateforme unique pour réfléchir et agir sur les enjeux essentiels de cybersécurité et d’innovation dans le contexte du développement de l’industrie  4.0.

Alain BOLLERY
(Photos Manon BOLLERY et Alain BOLLERY)

David Marti

Président de la Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau

«Un territoire qui sait relever les défis et qui fait face aux enjeux technologiques et sociétaux»

(Discours d’accueil)
«C’est avec un immense honneur et une grande fierté que je vous souhaite la bienvenue à cette matinée qui marque une étape essentielle dans la construction du Forum Incyber des Territoires, ici, au sein de la Communauté Urbaine Creusot-Montceau. Ce projet, fruit de près de deux ans de travail, repose sur un partenariat solide que nous avons bâti patiemment et qui s’inscrit dans une dynamique de long terme pour notre territoire.
En collaborant avec le Forum Incyber Europe, reconnu internationalement pour son expertise, nous avons voulu offrir à notre territoire de tous les possibles une opportunité unique : celle de s’affirmer comme un acteur majeur des enjeux numériques et de cybersécurité, tout en répondant aux besoins spécifiques de nos entreprises, de nos institutions et de nos habitants.
Ce partenariat n’est pas qu’un événement ponctuel : il est une fondation.
Permettez-moi de remercier chaleureusement le Général Marc Watin-Augouard, fondateur du Forum Incyber Europe, pour sa vision et son engagement.
Général, votre profonde conviction dans le potentiel de notre territoire est un honneur et un moteur pour ce projet ambitieux.
Je tiens également à saluer Guillaume Tissier, Directeur Général du Groupe Forword et du Forum Incyber Europe et International, malheureusement absent aujourd’hui, mais dont la contribution précieuse a été essentielle à la réussite de ce partenariat.
Je souhaite également remercier Monsieur Philippe Rambal et les équipes de Sopra Steria, dont la présence aujourd’hui est un signe fort de leur engagement. Votre expertise, partagée lors de ce forum, est un atout majeur pour nourrir nos réflexions et guider nos choix. Vous êtes des partenaires clés dans cette dynamique de transformation numérique que nous avons entreprise.
Un mot tout particulier pour mes équipes, qui travaillent à mes côtés au quotidien et qui ont permis non seulement l’organisation de cet événement, mais également la mise en œuvre de toutes les actions qui font aujourd’hui de la Communauté Urbaine Creusot-Montceau un territoire en pleine transformation. Leur engagement est essentiel, et je tiens à les en remercier très sincèrement.
Permettez-moi également de débuter cette rencontre en évoquant une phrase de Nelson Mandela qui, je crois, résonne particulièrement ici : « Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse. »
Ici, au cœur de la Communauté Urbaine Creusot-Montceau, nous avons fait de cette maxime une réalité.
Nous le prouvons quotidiennement au travers toutes nos politiques publiques.
Un territoire qui sait relever les défis et qui fait face aux enjeux technologiques et sociétaux.
Vous le savez nous sommes le territoire de tous les possibles.
Le territoire de tous les possibles, car ici, nous innovons.
En 2020, en collaboration avec le Grand Chalon, nous avons mis en place une Société Publique Locale pour interconnecter nos infrastructures numériques. Cette initiative ne garantit pas seulement la robustesse et la sécurité de nos réseaux : elle reflète notre ambition d’être à la pointe de la transition numérique.
Avec notre projet de Smart Territoire, nous avons transformé des défis en opportunités : des compteurs d’eau connectés pour préserver nos ressources, des armoires pour le tri des biodéchets, et un appel à projets pour intégrer des solutions connectées dans l’espace public. Ces initiatives ne sont pas de simples expérimentations : elles sont des preuves concrètes de notre capacité à anticiper les besoins de demain.
Le territoire de tous les possibles, car ici, nous anticipons.
Nous savons que toutes les transitions sont interdépendantes et qu’elles façonnent déjà les défis de demain.
Avec par exemple des projets tels que le déploiement de la 5G, prévu dès 2026, nous renforçons l’attractivité de nos zones industrielles et de nos entreprises grâce à des technologies de pointe.
Et parce que nous ne cessons de réfléchir à aller plus loin, d’autres actions en matière de Smart Territoire et d’intégration de l’intelligence artificielle dans la gestion de la Communauté Urbaine Creusot-Montceau sont en préparation. Ces projets, portés par mes équipes, viendront enrichir notre offre et renforcer encore notre positionnement comme un territoire qui s’est se renouveler et innover
Le territoire de tous les possibles, car ici, nous rayonnons.
Cette vision ambitieuse et pragmatique sera mise en lumière dès le 5 décembreprochain, lors des Assises Nationales du Numérique, où la Communauté Urbaine Creusot-Montceau recevra un trophée.
Cette reconnaissance nationale, qui nous honore, n’est pas seulement un prix : elle est un symbole de notre capacité à nous saisir des enjeux de société pour les transformer en opportunités, au bénéfice de nos habitants et de notre territoire.
Cette matinée n’est qu’une étape ; elle marque notre engagement à faire de la Communauté Urbaine Creusot-Montceau un exemple de dynamisme et d’innovation.
Ce forum est également l’occasion de renforcer nos alliances et d’en créer de nouvelles, car face aux défis de la cybersécurité et de l’innovation, l’union fait la force.
Continuons à innover, à anticiper, à rayonner. Faisons de la Communauté Urbaine Creusot-Montceau non seulement le territoire de tous les possibles, mais aussi un territoire d’innovation»
 
 

Yves Séguy

Préfet de Saône-et-Loire

«Réfléchir à un bouclier de protection»

(Discours de clôture)
«De quoi parle-t-on en vérité ? Est-on sûr de ce que l'on parle ? Je ne suis pas certain. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut pas tourner le dos à cette révolution qui est technologique, mais qui est aussi culturelle.
Que serons-nous face à l'IA ? L'intelligence artificielle. L'IA va de plus en plus vite. le temps se resserre de plus en plus. Et pourtant, il faut que nous développions, que nous tirions parti, que nous tirions le meilleur de ces nouvelles technologies, sans fragiliser en quoi que ce soit ou le moins possible nos organisations, notre monde de vie.
C'est là tout le défi qui est à nous. Alors, quand on parle de cyber-criminalité, cyber-délinquance, évidemment, il ne faut pas être inquiet. D'aucuns me le faisaient observer il y a quelques instants et nous avons raison, vous avez raison de le formuler ainsi parce que le monde cyber est un monde que l'on ne sert de mal.
Il y a quelques jours, se tenais à Chalon une rencontre avec le MEDEF et on se rend compte, qu'à un moment donné, le cyber c'est aussi du virtuel. Vous croyez parler à des personnes qui n'existent pas en réalité, qui sont des représentations de l'intelligence artificielle.
On croyait que pour arriver à dénouer telle ou telle énigme, équation, il fallait encore des années, des années. On dit mais attendez, avec la cyber, avec l'intelligence artificielle, pardon, c'est l'affaire de quelques jours, de quelques heures, et de même peut-être de quelques minutes.
Alors qu'il n'y a pas si longtemps, c'est des chercheurs qui travaillaient d'arrache-pied des années durant. Donc c'est ça, l'accélération. Et dans ce monde-là, il y a la représentation que nous en faisons, celle qui nous sera imposée, et l'enjeu, c'est de dominer tout ça.
Alors moi, je suis admiratif des questions qui étaient posées et de la mobilisation, parce qu'en fait, aucun d'entre nous, aucune de nos communes ne doit tourner le dos à cette évolution-là.
Tout le monde est concerné. Tout le monde est concerné. Donc la robotisation de nos relations sociétales, ce n'est pas une vue de l'esprit. Ça peut être un plus, comme ça peut être l'indication de la relation, de la solidarité qui s'exprime en proximité.
Donc il faut que nous veillions à ça, Monsieur le Président et tous les élus ici présents. C'est que tirer le meilleur de ces nouvelles technologies, c'est ça l'enjeu, sans rompre les grands équilibres qui font notre société.
Nous avons besoin de faire société. Et en même temps, nous ne pouvons pas évidemment imaginer rester à côté de cette révolution technologique qui vient impacter significativement comme probablement aucune technologie ne l'a fait auparavant, qui vient impacter notre relation sociale-sociétale et évidemment les enjeux économiques.
Et enfin, pour terminer ce rapide propos, je pense que dans des territoires d'industrie comme ici, des territoires de haute technologie comme ici, il faut appréhender effectivement ces sujets avec détermination, réalisme, conviction. et le colloque, le rencontre de mai prochain, me semble-t-il, ira concrètement dans ce sens-là.
Il en va d'une impérieuse nécessité pour un territoire comme la CUCM, qui ambitionne de tirer la meilleure partie de la haute technologie, qu'elle soit dévolue au nucléaire, qu'elle soit tournée vers toutes les innovations que l'on peut imaginer, il faut appréhender tout ce que cela signifie comme enjeu.
Mais également mesurer, être réaliste par rapport à nos vulnérabilités, que vous l'avez évoqué pour certains d'entre vous dans un des propos, et la façon dont on peut concilier innovation, progrès, développement.
Un territoire, comme la Suisse, s'inscrit dans ce que j'ai pour habitude dorénavant d'appeler le couloir de l'énergie, c'est-à-dire entre Chalon et ici le Creusot-Monteau, on refait l'histoire, si je veux dire, à l'accéléré, toujours autour des énergies, autour de l'énergie.
Demain, - c'est-à-dire aujourd'hui -  demain, notre économie décarbonée aura un besoin bien plus important encore qu'aujourd'hui à l'énergie électrique. Comment ne pas être dépendant ou le moins dépendant possible de ces capacités de connexion, de desserte du territoire, on en parlait encore récemment, on n'aura besoin d'énergie.
Encore faut-il que les réseaux, on est dans un monde réseau, tout à l'heure on parlait de réseau. Là, notre monde réseau est bien desservi au devant par des réseaux routiers, des réseaux ferroviaire, aujourd'hui par des réseaux numériques, il faut que demain les réseaux électriques soient à la hauteur des enjeux qui seront exprimés sur le territoire.  Et notamment, tant pour la desserte que pour l'injection, tant pour la desserte, les territoires par rapport aux besoins exprimés, qui seront infiniment supérieurs à ceux que nous connaissons aujourd'hui que pour la capacité à injecter dans le réseau l'énergie produite à l'échelle locale et dont on n'aura pas besoin nécessairement sur l'instant en tous les cas à l'échelle locale à travers notamment les ENR.
Ça fait partie de nos demandes d'enjeu. Et dans ce contexte-là, les enjeux en termes de réseau, y compris de réseau numérique, seront également aussi importants. Et par rapport à cela, moi, cher Président, je propose une réflexion complémentaire, profiter de la présence du Général et plein d'autres, pour dire que, pour réfléchir, pardonnez-moi, à ce que pourrait être un bouclier, un bouclier de protection…
Un territoire qui s'assure, qui se tourne résolument vers son avenir, de pouvoir proposer aussi un haut niveau de protection numérique, cyber, un haut niveau de protection, à la fois pour les entreprises qui viennent travailler sur ce territoire-là, se développer, que pour tous ceux qui y vivent, le haut niveau de protection, il passe par des mesures simples, je ne suis pas loin sans faux le spécialiste, on est entouré d'éminents spécialistes dans cette salle, mais de l'hygiène numérique, en général, on en parle souvent, de l'hygiène numérique, de développer, d'inoculer cette culture de la protection de tout un chacun face ou à côté du numérique mais de favoriser aussi pour le monde économique un haut niveau de protection numérique.
Et ça, je crois que le territoire peut y contribuer de la même manière qu'il offre un écosystème permettant de se développer le plus possible. Il faut, de mon point de vue, que dans l'écosystème, on trouve aussi cette capacité, ce bouclier de protection. On sait faire de la vidéoprotection, on sait faire beaucoup de choses par ailleurs. Il faut que nous progressions ensemble, nous pouvons à nos côtés évidemment, que nous progressions ensemble sur ce bouclier numérique qui sera, me semble-t-il, un élément important pour la compétitivité des territoires».

 

Ça en dit long…

• 3000 collectivités ont été la cible d’attaques informatiques en 2023. Le chiffre est en augmentation.
• 80% des collectivités ne savent pas si elles ont un outil de gestion de crise.
• 30 hôpitaux ont été attaqués en 2023. C’est pratiquement le nombre d’établissements de santé (32) en Bourgogne – Franche-Comté.
• 6000 entreprises ont été attaquées depuis le début de l’année en France.
• Dans le domaine de l’aéronautique, Airbus et Thales aident leurs petites entreprises sou traitantes à se protéger.
• L’IA, l’Intelligence Artificielle, favorise les attaques.

A.B.