La récompense d’une vie vouée aux autres, au sport, à la jeunesse et toutes à ses valeurs. Bernard Ponceblanc a reçu la plus haute distinction de la Nation, par décret du Président de la République, au petit théâtre du château de la Verrerie humblement, presque timidement, mais avec une émotion que toute l’assemblée a sentie quand il s’est livré, un court moment, en remerciant ceux qui l’ont soutenu durant ses cinquante années de sacrifices. Sa famille, ses enfants, sa femme disparue il y a sept ans, ceux qui l’ont laissé se mettre à disposition des autres, tous les autres.
Beaucoup se sont retrouvés dans ces remerciements, dans cette médaille, la plus haute distinction nationale qui récompense un bénévole, un dirigeant. Le parrain de la remise était Yves Séguy, préfet de Saône-et-Loire, qui a longuement retracé le parcours, incroyable, du dirigeant et président du CDOS.
Prof au lycée militaire d’Autun, après avoir été un élément du Bataillon de Joinville, car basketteur de haut niveau à Autun, il n’a jamais quitté le monde du sport, même dans sa vie professionnelle. Après sa période militaire où il fut éducateur physique, il devient, dans le civil, directeur des sports au Creusot, puis à Montceau. Il deviendra logiquement président du CDOS, président aussi du comité international Pierre de Coubertin. Son carburant ? Les autres : « Ce qui m’aide, c’est la pensée qui vous anime dans le travail fondamental avec mes collègues, toujours être à disposition des jeunes. »
Une vie au service des autres, il a connu, comme dirigeant, les jeux d’Athènes, de Pékin, de Londres ou de Rio, sans oublier ceux de Paris : « C’était un énorme travail, nous avons réussi à faire venir 500 jeunes des classes sportives. »
 

Yves Séguy, préfet de Saône-et-Loire :
«Vous êtes un bâtisseur patient et exigeant»

 Yves Séguy :  « C’est avec plaisir que j’ai accepté la délicate mission que vous m’avez confiée, très cher Bernard, celle de vous remettre l’insigne de Chevalier de la Légion d’Honneur. Je dois souligner ce qu’est cette distinction, elle est la plus haute distinction nationale, récompensant les mérites éminents, acquis au service de la Nation, soit dans le civil, soit par des faits d’armes.
Ce grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, vous a été décerné par décret du Président de la République. Nous célébrons aujourd’hui, dans ce magnifique lieu, le parcours exemplaire de l’homme dont l’engagement, la passion et le dévouement pour le sport ont marqué des générations entières. Cette distinction vient récompenser non seulement le parcours personnel, remarquable, mais aussi une vie entière au service des autres, au service du sport, de la jeunesse et plus encore, de la Nation.
Votre trajectoire est marquée par un engagement constant pour la promotion des valeurs olympiques, l’excellence, l’amitié et le respect. Cher Bernard, votre nom résonne ici, en Saône-et-Loire. Vous êtes un bâtisseur patient et exigeant. Votre engagement, loin des projecteurs - vous n’aimez pas trop ça - n’en est pas moins profond, durable.
 

Un athlète de haut niveau

Né le 14 avril 1946 à Autun, Bernard Ponceblanc a consacré toute sa vie au sport. En tant qu’athlète de haut niveau, puis d’éducateur, dirigeant ou encore bénévole. Meneur de jeu au basket à Autun, au temps où le club affrontait les plus grands clubs nationaux, mais l’amour du sport ne se limitait pas au basket, il excellait en athlétisme, au tennis et même en escrime, remportant des titres régionaux et nationaux. D’athlète, l’Autunois est devenu éducateur.
Après ses études « solides », Bernard Ponceblanc s’engage auprès des armées, en 1965, comme éducateur d’enseignement physique, à Antibes, un parcours en France qui se conclura à Autun. Une période qui lui donnera les bases d’une rigueur et d’une éthique qui ne le quitteront jamais. Au-delà de ses exploits sportifs, il a toujours eu à cœur de transmettre. D’éducateur il devient naturellement professeur de sport. Après sa carrière militaire, il s’engage dans la vie locale.
 

«Vous êtes un facilitateur, un rassembleur. Vous êtes un serviteur de la République»

Responsable des services des sports du Creusot, d’abord, puis de Montceau-les-Mines, il structure, développe et encourage le sport. Il est à l’origine du développement de projets qui laissent encore aujourd’hui son empreinte dans le paysage sportif et social. Développement des infrastructures, aides aux associations, accompagnement des éducateurs, des écoles, mais aussi des familles : vous êtes un facilitateur, un rassembleur.
A Montceau, son œuvre a été réellement remarquable, la ville modernise ses installations et investit dans le sport pour tous, bien avant que cela devienne une priorité nationale. Il ne se contente pas d’administrer, il insuffle une vision. En réalité, il a été un homme de terrain, un homme de lien, cette capacité, rare, à faire dialoguer le monde, celui des élus, des associations, des éducateurs, des bénévoles.
Tout ceci lui permet d’incarner, une politique sportive, vivante, accessible et cohérente. Derrière tout ça, il y a une conviction, celle qui fait que le sport est un outil de cohésion, un levier d’émancipation, un facteur de paix sociale, en ce sens, vous êtes un serviteur de la République.
 

« L’un des meilleurs spécialistes de l’histoire du sport en Saône-et-Loire. »

Parallèlement à vos fonctions, vous vous engagez dans le mouvement associatif d’une intensité exceptionnelle. Depuis 2001, Bernard Ponceblanc préside le Comité Départemental Olympique et Sportif de Saône-et-Loire avec le développement que tous reconnaissent. Vous incarnez cette idée simple, mais forte, que le sport est un bien commun, un patrimoine vivant qu’il faut entretenir, transmettre et faire évoluer. Le sport est un moteur d’inclusion, d’éducation et de dépassement de soi. Vous devenez, par ailleurs, l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire du sport en Saône-et-Loire, en « commettant » plusieurs ouvrages, qu’on qualifiera de consistants. Vous êtes aussi à l’initiative de la promotion du fair-play, de l’inclusion et de la solidarité par le sport. Beaucoup auraient ralenti à ce stade de votre parcours, vous non. Vous renforcez même votre action, vous êtes, par exemple, l’un des plus grands artisans du rendez-vous international, organisé à Mâcon en 2019, du rassemblement mondial des collèges « Pierre de Coubertin ». Un évènement rare qui a réuni des jeunes venus de 28 pays, 5 continents autour des valeurs universelles du sport.
Votre parcours professionnel et associatif est exemplaire, c’est aussi parce qu’il est guidé par des qualités rares : la discrétion, la loyauté, la patience ou encore l’écoute sincère sans chercher, ni la lumière, ni les titres, encore moins les éloges. Vous préférez le travail bien fait, l’efficacité et surtout la fidélité aux engagements pris. Tous ceux qui vous ont côtoyés soulignent votre calme, votre sens de la mesure, votre capacité à fédérer, sans heurter, en convainquant sans crainte. Vous êtes un homme du consensus, sans transiger sur les valeurs.
 

«Le sport c’est une école de la vie»

Sous votre présidence, les Jeux de Saône-et-Loire deviennent un rendez-vous incontournable, rassemblant chaque année olympique, des milliers de jeunes autour des valeurs du sport qui vous sont chères. Récemment, vous vous êtes engagé dans l’élan des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Un travail acharné dans l’homologation des équipements sportifs, qui a contribué à faire de cet évènement une réussite et à inscrire durablement le département dans la dynamique des grands rendez-vous sportifs internationaux.
Bernard dit souvent aux jeunes : « Ce que vous apprenez au gymnase, sur un terrain, ce n’est pas seulement un geste technique, c’est une manière d’être, le sport c’est une école de la vie. » Ce message vous le portez avec constance, il éclaire votre engagement passé, il donne du sens à la distinction que nous vous remettons aujourd’hui. Votre parcours est donc celui d’un homme attaché aux valeurs de l’éducation, du respect. Vous avez toujours porté haut les valeurs des Jeux olympiques, défendu l’esprit sportif et œuvré pour la reconnaissance du sport comme outil d’épanouissement. Un engagement du sport sans violence, respectueux d’une éthique, témoigne de vos valeurs profondes. Je terminerai mon propos en citant Pierre de Coubertin : « Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre. »
Cher Bernard Ponceblanc, pour votre itinéraire, la République reconnaît votre profond mérite, votre contribution remarquable à l’éducation au sport en vous élevant au rang de Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur. »    
 

Bernard Ponceblanc : «Cet honneur qui m’est accordé et qui rejaillit sur ma famille»

« Merci à vous tous, merci à vous qui avez croisé ma route depuis cinquante ans, c’est pour moi un moment très très fort. Aujourd’hui, nous ne célébrons pas le président du CDOS, mais une histoire commune que nous avons portée depuis longtemps. Je suis très heureux que la République reconnaisse le travail d’un bénévole. Je veux remercier et associer ma famille, mes parents et grands-parents, mon épouse disparue il y a bientôt 7 ans qui m’a permis de réaliser mon rêve, mes enfants d’avoir accepté que je sois souvent en déplacement.
Cet honneur qui m’est accordé et qui rejaillit sur ma famille a un écho puissant et tisse un lien entre les générations. Je garde un très bon souvenir de l’époque où j’évoluais au CS Autun, un club de haut niveau, mais aussi aux clubs d’athlétisme, de tennis, de basket qui m’ont permis de connaître beaucoup de monde. Après ma carrière professionnelle dans le monde du sport, j’ai consacré beaucoup de temps comme dirigeant sportif et bénévole. Avec le CDOS et ses membres, nous avons mis en place la semaine olympique, le cercle des collèges Pierre de Coubertin, les jeux de Saône-et-Loire et bien d’autres. Je vous remercie les amis, sans vous, je n’aurais jamais pu porter tous ces projets. Je vous dédie cette décoration. »

Vincent Brucci