C’était le dimanche 29 avril 1984 : Un feu de forêt avait fait rage dans le Movan, du côté d’Anost. Un feu attisé par le vent et l’intervention d’un Canadair avait été envisagée. Près de quatre décennies plus tard, un exercice avec deux canadairs a eu lieu, ce mardi 15 mars, en Saône-et-Loire.  
Il a eu lieu près de Charolles, sur la commune de Beaubery. En présence d’André Accary, président du conseil départemental, mais aussi de Gérard Duchet, maire de la commune, deux bombardiers d’eau ont dont effectué des largages.
Le matin les deux canadairs venus de Nîmes dans le Gard avaient effectué un exercice d’écopage, dans le Morvan, sur le lac de Pannecière, avant de se poser sur l’aéroport de Saint-Yan à la mi-journée.

L’après-midi, c’est sur la base d’Arciat, au Sud de Mâcon, que les deux canadairs ont écopé, par deux fois, avant de larguer deux fois 6000 litres d’eau, soit 24 m3 au total, à Beaubery.
Tout s’est parfaitement déroulé.
Interrogé par creusot-infos, le Colonel Frédéric Pigneau, directeur du service départemental d’incendie et de secours de Saône-et-Loire, a expliqué combien les risques d’incendies augmentent : «En 10 ans, de 2010 à 2020, le nombre de feux d’origine naturelle a été multiplié par huit en Saône-et-Loire. On est passé de 100 à 800 par an. C’est incontestablement le fruit du réchauffement climatique».
D’où l’intérêt pour les pompiers de Saône-et-Loire d’accentuer leurs connaissances sur les feux de forêts. «C’est pour cela que tous les ans avec la SDIS de la Nièvre, nous envoyons des pompiers sur les feux dans le Var. Et c’est aussi tout l’intérêt d’avoir organisé un exercice, en Saône-et-Loire, avec des Canadairs, car il ne faut absolument pas exclure qu’un jour on puisse être appelés à demander leur intervention dans le département».
On le sait le vent est l’ennemi des pompiers en cas de feu de forêt. «Quand il souffle à 50 ou 60 km/heure, un feu progresse de 1500 à 1600 mètres l’heure. Et en cas de vent fort, c’est 5 kilomètres à l’heure», souligne le Colonel Pignaud.
Il a précisé à André Accary et aux autres élus présents, qu’en France «la priorité est donnée aux feux naissants». Pour tenter de les juguler le plus vite possible, pour éviter leur propagation galopante.
La France compte 12 Canadairs et devrait pouvoir compter sur deux autres attribués par l’Europe qui compte en commander une douzaine. La France a terme pourra aussi s’appuyer sur six bombardiers d’eau».

Alain BOLLERY

(Photos Alain BOLLERY)

Cliquez ici pour voir les canadairs écoper à Crèches sur Saône